USFP, la scission n’est plus une ligne rouge

Driss Lachgar a fait nommer Hasnae Abou Zaid dimanche 13 avril à la tête du groupe parlementaire par la commission administrative de l’USFP. Ses relations avec Ahmed Zaidi ne cessent de se détériorer au point qu’une scission entre les partisans de chacun semble devenir inévitable.  

USFP, la scission n’est plus une ligne rouge

Le 14 avril 2014 à 17h59

Modifié 14 avril 2014 à 17h59

Driss Lachgar a fait nommer Hasnae Abou Zaid dimanche 13 avril à la tête du groupe parlementaire par la commission administrative de l’USFP. Ses relations avec Ahmed Zaidi ne cessent de se détériorer au point qu’une scission entre les partisans de chacun semble devenir inévitable.  

La bataille fait rage au sein des instances dirigeantes du parti pour garder la main haute sur la représentation de l’USFP au sein du Parlement.

A l’issue de la réunion du parti de la rose qui a eu lieu dimanche au siège de l’USFP, la commission administrative a désigné à l’unanimité la jeune députée sahraouie Hasnae Abou Zaid pour devenir la nouvelle présidente du groupe parlementaire du parti. Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP a choisi de désigner le nouveau président du groupe parlementaire en appliquant le règlement du parti qui contredit celui de la Chambre des représentants.

Pour valider la désignation de la nouvelle présidente du groupe parlementaire, la commission a décidé de déléguer à Driss Lachgar le soin de concocter la liste des députés qui sera présentée à la présidence de la Chambre basse. Si d’aventure, les 24 députés (sur un total de 42) qui ont voté pour Ahmed Zaidi refusaient de signer cette liste, le patron des socialistes menace ni plus ni moins que de les chasser du parti en saisissant s’il le faut le ministère de l’Intérieur.

Le communiqué de l’USFP stipule que «les députés refusant de signer la liste mise en place par la Commission administrative risquent de perdre leurs sièges de parlementaires, et qu’une demande sera adressée au Conseil constitutionnel pour que ces députés soient remplacés par les seconds de la liste». Interrogé par Médias 24, Ahmed Zaidi réfute totalement cette “construction de l’esprit“ : pour lui, les députés récalcitrants ont été élus et aucune institution ne peut leur enlever leur statut.

La commission administrative a également décidé du gel de l'adhésion d'Ahmed Zaidi et d'Abdelali Doumou qui seront ultérieurement déférés devant  la commission disciplinaire du parti. Tous les deux sont notamment accusés d’avoir conspiré contre le parti et d’avoir fomenté des troubles au sein du groupe parlementaire en violation des règles de discipline.

Il semble que Driss Lachgar et Habib El Malki ont fort à faire pour car ils restent injoignables au téléphone pour s’expliquer sur les turbulences que traverse leur parti.

Ahmed Zaïdi : on n’est pas en Corée du Nord !

Contacté par notre rédaction, Ahmed Zaidi remet en cause les décisions qu’il assure prises par le seul Lachgar. Il énonce que  les députés sont élus par le peuple et non par le parti et que la légitimité populaire ne peut être remise en cause pour le confort personnel d’un dirigeant. Il poursuit que cela serait une première mondiale qui n’a de précédent que dans les dictatures comme la Corée du Nord.

La commission administrative est selon lui sortie de son rôle car la désignation d’un chef de groupe parlementaire ne fait pas partie des prérogatives instituées par le règlement intérieur du parti. Il assure par ailleurs que c’est le règlement intérieur de la Chambre des représentants qui prime et que ce dernier stipule que seuls les membres des groupes parlementaires sont en mesure de désigner leur président.

Il rappelle que la 1e chambre du parlement avait déjà refusé la décision unilatérale de Driss Lachgar de le destituer de son mandat de président du groupe parlementaire socialiste. En effet, le bureau de la chambre des représentants avait assuré que Zaïdi resterait président de groupe parlementaire jusqu’à la tenue d'élections au sein du groupe, comme le veut le règlement intérieur du parlement.

Il déclare avoir boycotté la réunion de dimanche car son parti n’avait pas à interférer dans l’élection du chef du groupe parlementaire qui ne concerne que les parlementaires du parti dont il rappelle avoir recueilli 24 suffrages sur un total de 42.

Il juge peu probable que la représentation parlementaire de son parti  éclate en un groupe qu’il présiderait et un autre par Hasna Abou Zaid à la Chambre des Représentants même s’il déclare s’attendre à tout de la part de Lachgar.

Il précise que pour se prémunir contre cette éventualité, il a pris soin le 9 avril dernier jour de son élection comme président du groupe parlementaire USFP de déposer la liste des votants qui selon lui a été enregistrée et validée par la chambre basse. Il déclare n’avoir rien à craindre car son élection a été reconnue par le bureau de la 1e chambre ce qui le protége d’office contre tout putsch ultérieur.

Il regrette le mélange des genres auquel se livre Driss Lachgar en amalgament la vie partisane et la vie parlementaire qui ne relèvent pas des mêmes instances de décisions. Il assure que son parti a son mot à dire et un droit de regard sur l’orientation politique des députés mais pas sur leur organisation car ils ne sont pas des salariés de l’USFP.

S’il se déclare USFPiste de la 1e heure, il renvoie toute responsabilité à Driss Lachgar sur un éventuel éclatement du parti qui commencerait par une éventuelle exclusion des députés le soutenant. Contrairement à la semaine dernière, la ligne rouge de la scission semble proche même s’il se dit être le premier à regretter cette situation dont il rejette la paternité.

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