74 millions des jeunes à travers le globe sont actuellement sans emploi alors que près d’un quart d’entre eux ne sont ni scolarisés, ni en activité. Un constat accablant selon Business Wire qui souligne par ailleurs que ces 10-24 ans représentent également un quart de la population mondiale. Autrement dit, un pan considérable de l’humanité constituant des ressources en termes d’innovation et d’énergie mais néanmoins insuffisamment sollicité.

C’est dans cette brèche qu’ont souhaité se glisser les chercheurs du Center for Strategic & International Studies (CSIS – Centre des études stratégiques et internationales) ainsi que l’International Youth Foundation (IYF – la fondation internationale pour la jeunesse) qui proposent la première grande étude sur le bien-être de la jeunesse : le Global Youth Well-being Index (l’indice mondial du bien-être de la jeunesse).

Cette étude examine la qualité de vie des jeunes dans 30 pays différents, dont la jeunesse représente 70% de la population mondiale âgée de 10 à 24 ans. Elle s’appuie sur six thématiques interdépendantes telles que la participation citoyenne, les opportunités économiques, l’éducation, la santé, les technologies de l’information et de la communication ainsi que la sûreté et la sécurité.

Le Maroc à la traîne

Avec près de 30 % de jeunes au sein de sa population, le Maroc est un candidat idéal pour les chercheurs des organismes américains. Cependant, les conclusions restent peu glorieuses pour le royaume qui se hisse péniblement à la 20^e position sur les 30 pays analysés, devant le Ghana et l’Afrique du Sud.

Les secteurs sur lesquels les jeunes marocains se sentent particulièrement lésés et pessimistes sont l’éducation  (27^e sur 30), les opportunités économiques (26^e) ainsi que la participation citoyenne (19^e). Ils sont en revanche un brin plus confiants en matière de sûreté et de sécurité (11^e), de santé (13^e) et quant à l’accès aux technologies de l’information et de communication (16^e).

Dans la région Mena, le Maroc parvient à se maintenir dans le trio de tête devant l’Egypte. Un rang qu’il occupe également dans le classement des 8 pays aux revenus « moyen à faible » dans lequel il figure également.

Si le Maroc s’en tire honorablement dans trois des six thématiques clés du classement, il se situe toutefois parmi les bons derniers de l’étude, loin derrière l’Australie (1^er), la Suède (2^e) et la Corée du Sud (3^e), à quelques places du mauvais élève de la troupe : le Nigéria (30^e) qui obtient récemment le titre de première puissance économique africaine.  

Cette première mesure détaillée de l’état du bien-être de la jeunesse constitue un « précieux guide d’investissement aidant les gouvernements, les organismes d’aide étrangers, les entreprises et les organisations philanthropiques à décider où leurs ressources sont les plus nécessaires et auront le plus de retombées positives » précise Bill Reese, PDG de l’IYF.

En effet, à travers cet examen précis basé sur une quarantaine de sous-critères, les chercheurs souhaitent mettre l’accent sur les « défis auxquels les jeunes d’aujourd’hui doivent faire face, contribuant à élever la discussion à l’échelle mondiale autour des questions décisives telles que l’emploi des jeunes et inspirant des mesures plus ambitieuses pour y apporter des réponses », ajoute-t-il.