La stratégie d’accélération industrielle expliquée par Moulay Hafid Elalamy

  Dix mesures clefs, regroupées en trois blocs, seront prises afin de permettre la mobilisation des énergies, la synchronisation des actions et l'obtention de résultats concrets.

La stratégie d’accélération industrielle expliquée par Moulay Hafid Elalamy

Le 2 avril 2014 à 17h48

Modifié 2 avril 2014 à 17h48

  Dix mesures clefs, regroupées en trois blocs, seront prises afin de permettre la mobilisation des énergies, la synchronisation des actions et l'obtention de résultats concrets.

1. Le premier bloc de mesures a pour objectif principal de "réduire l'atomisation sectorielle et de construire une industrie mieux intégrée", dont les logiques d'écosystèmes constituent le point d'ancrage et le levier principal.

Il s'agit de "favoriser les écosystèmes autour d'entreprises locomotives" pour créer une nouvelle dynamique et une nouvelle relation entre grands groupes et PME, afin qu'une "fertilisation croisée" puisse se mettre en place, a dit le ministre de l’Industrie et du commerce.

Dans le même ordre d'idées, le ministre a précisé que les grands groupes, tels des locomotives, donneront de "la sécurité, de la pérennité et de la perspective aux PME".

Selon lui, les PME offriront "leur créativité, leur sens de l'innovation et leur agilité", permettant aux entreprises leaders de garder le sens de l'avenir, ajoutant que l'ensemble devrait générer de l'emploi de manière démultipliée et absorber une grande partie des nouveaux entrants sur le marché du travail d'ici 2020.

L'ambition qui anime cette transformation industrielle est de contribuer à faire de l'industrie un "pourvoyeur d'emploi majeur", notamment pour les jeunes, a fait observer M. Elalamy.

En utilisant les écosystèmes comme réducteurs de disparités entre les secteurs, "nous souhaitons tirer vers le haut l'ensemble de notre appareil productif", a-t-il poursuivi, notant qu'il s'agit d'un véritable cercle vertueux, porteur d'une dynamique auto-soutenable.

Toujours dans le cadre de cette logique d'écosystème, ce programme souhaite optimiser les retombées sociales et économiques de la commande publique via la compensation industrielle (l'Offset) et qui représente 20 pc du PIB, a-t-il dit.

D'après le ministre, cet offset industriel permettra de "démultiplier l'investissement, monter en valeur dans les filières, et améliorer la balance des paiements, en favorisant les achats de produits ou services auprès du tissu local".

Le volet transfert de technologie fera l'objet d'une "vigilance" toute particulière, à l'instar des mécanismes adoptés par les pays émergents, tels le Brésil ou la Malaisie.

Pour M. Elalamy, "il importe d'accompagner l'informel vers le formel", avec la mise en place d'un dispositif complet d'intégration de la TPE, qui inclut la création d'un statut de l'auto-entrepreneur, un volet fiscal adapté, une couverture sociale, un accompagnement et un financement dédiés.

Il s'agit d'un mécanisme d'appui direct, qui permettra d'accompagner l'entrée dans la légalité de milliers d'acteurs productifs, aujourd'hui dépourvus de droits, a-t-il expliqué.

La qualification des ressources consiste à généraliser l'expérience réussie de l'OCP, à travers le programme ''Skills''. Deux leviers seront ainsi mis en place, à savoir une banque de ressources humaines certifiée et un ''pool'' inter contrats, ce qui répond à l'enjeu essentiel d'adéquation des compétences avec les besoins des entreprises.

2. Le second bloc de mesures de ce plan d'accélération industrielle porte sur la mise en place d'outils de soutien, a fait savoir le ministre, ajoutant que l'amélioration de la compétitivité des PME s'appuie sur une batterie de mesures intégrées.

L'enjeu premier est "d'instiller chez la PME, une démarche d'innovation et d'amélioration de la qualité, en offrant à ces entreprises un accès aux investisseurs, au financement et aux marchés", a dit le ministre, précisant que les outils d'intervention financiers font l'objet d'un programme spécifique inédit, quiinclut la création d'un fonds d'investissement industriel public, à savoir le FDI.

Doté d'une enveloppe financière jamais mobilisée auparavant, ce fond d'accompagnement permettra au tissu industriel de se consolider, de se moderniser et de développer sa capacité de substitution de produits importés.

A travers le FDI, l'industrie nationale aura les moyens de ses ambitions, de mise à niveau, de développement et d'internationalisation, a souligné M. Elalamy, ajoutant qu'il sera également question de "mettre en place des parcs industriels en location, qui seront ainsi plus accessibles". Chaque nouveau parc intégrera un guichet unique, pour l'obtention des autorisations administratives, à l'instar de TFZ.

3. S'agissant du troisième bloc de mesures, il vise à "faire du Maroc une nation qui se projette dans le monde, de manière encore plus audacieuse, tout en préservant ses acteurs industriels".

Ce devoir de vigilance, a affirmé le ministre, "sera exercé à travers un suivi accru des accords de libre-échange en cours de négociations, et une surveillance, sans relâche, du respect des dispositions des ALE existants".

Pour ce faire, les efforts porteront sur l'accompagnement des secteurs à fort potentiel d'exportation et l'amélioration de la balance commerciale, le but étant d'instaurer une "culture du contrat" et de "Deal Making" dans la poursuite des Investissements Directs Etrangers.

A cet égard, il sera procédé à la mise en place d'une équipe, qui s'appuiera sur des professionnels de l'intermédiation et des experts par métier, chargée de 20 prospects stratégiques.

Il s'agit là de saisir les opportunités d'avenir, dont notamment la délocalisation programmée de 85 millions d'emplois chinois, le Maroc étant positionné pour la mise en place d'un tel partenariat, a-t-il souligné.

Etant donné que l'amplification de la vocation africaine du Royaume est aujourd'hui un objectif clairement fixé par le Roi, le plan industriel se propose de la décliner, a poursuivi le ministre, affirmant qu'une "partie du chemin a été effectuée par les grandes entreprises marocaines, d'où la nécessité aujourd'hui de systématiser le "réflexe continental".

Ceci s'inscrit en droite ligne des valeurs énoncée par le Roi Mohammed VI : "respecter nos pairs africains, privilégier les partenariats sud-sud, et toujours agir dans l'optique de création de valeur partagée".

Au niveau de la gouvernance, il sera procédé à la création d'un comité interministériel en charge de la coordination et de la mise en œuvre de la stratégie industrielle, lequel veillera à la réalisation des projets et l'exécution des conventions, inscrits dans le cadre de ce programme.

Dans le même esprit d'efficacité, il sera question de converger les structures de promotion, pour que le cap fixé soit cohérent et complémentaire.

Cela permettra l'émergence de projets phares, portés par une "équipe Maroc", chargée de la promotion et de l'investissement industriel.

Le Maroc, a-t-il dit, dispose de "l'intelligence collective et des ressources humaines et matérielles pour effectuer ce changement de statut et nous montrer à la hauteur des attentes de la nation"

Sur le plan Industriel, le Maroc "doit voir plus loin, agir plus vite et frapper plus fort afin de devenir acteur de son destin dans un monde sujet à des ruptures technologiques, politiques, et sociales imprévisibles, qui font qu'aucune position favorable n'est jamais acquise pour longtemps".

Pour cela, le chemin que l'industrie marocaine a la ferme volonté d'emprunter est "exigeant", et il se situe en droite ligne de la vision formulée par le Souverain dès son accession au trône, à savoir "faire émerger une nation compétitive, solidaire et exemplaire", a conclu le ministre.

>20 milliards de DH comme “bras armé financier“ du plan

 Le Fonds de développement industriel (FDI), qui sera créé dans le cadre du Programme d'accélération industrielle et doté d'une enveloppe de 20 milliards de dirhams d'ici 2020, constituera "le bras armé financier" de ce plan, a indiqué le ministre.

"Nous décuplons les moyens financiers de mise en œuvre et adressons à chaque opérateur du secteur industriel, un signal fort de l'engagement de l'Etat à ses côtés", a souligné M. Elalamy

Selon le ministre, ce fonds d'accompagnement, doté d'une enveloppe financière jamais mobilisée auparavant, permettra au tissu industriel de se consolider, de se moderniser et de développer sa capacité de substitution de produits importés.

A travers le FDI, l'industrie nationale "aura les moyens de ses ambitions, de mise à niveau, de développement et d'internationalisation", a-t-il dit.

Dans ce cadre, M. Elalamy a précisé que six dynamiques sont mises en œuvre pour soutenir la réforme industrielle escomptée, à savoir la mobilisation de 1.000 hectares de foncier publics locatifs, l'engagement du secteur bancaire pour soutenir activement l'industrie et la refonte du système de garantie publique aux PME va être enclenchée.

S'y ajoutent la refondation et l'adaptation de la Charte de l'investissement, la poursuite de l'exemplarité de l'Etat dans le respect des délais de paiement et le lancement du regroupement des outils d'appui et de promotion.

(Avec MAP)

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