Ce à quoi vous n’échapperez pas ce 8 mars

Le Maroc fait comme tout le monde, il célèbre-la-femme. Bonjour les clichés, les maladresses, les formules inconsciemment machistes... Petit et rapide tour d'horizon d'une journée où rien ne change.  

Ce à quoi vous n’échapperez pas ce 8 mars

Le 8 mars 2014 à 7h49

Modifié 8 mars 2014 à 7h49

Le Maroc fait comme tout le monde, il célèbre-la-femme. Bonjour les clichés, les maladresses, les formules inconsciemment machistes... Petit et rapide tour d'horizon d'une journée où rien ne change.  

Comme le reste de la planète, en ce 8 mars, notre cher royaume de la moustache s’apprête à célébrer la journée de la femme… Aïe ! J’en ai le duvet qui se hérisse d’avance, car cette année comme pour les précédentes, préparez-vous chères consœurs à entendre un monceau d’inepties censées vous rendre hommage.

«La femme, un homme comme les autres», «la femme, ce sur-homme» - d’incommensurables compliments bien évidemment dans une société patriarcale et machiste – sans parler des traits d’humour servis à toutes les sauces, avec des «punch-lines» comme : «le Maroc, sa journée de la femme et sa semaine du cheval» ou encore «chérie, ne t’inquiètes pas pour la vaisselle, tu pourras la faire demain!» Hilarant…

Dans cet univers qui considère difficilement les mentons glabres et la peau douce, certaines entreprises tentent tant bien que mal de valoriser la meilleure moitié de l’homme. L’originalité n’est pas toujours au rendez-vous, mais faisons contre mauvaise fortune bon cœur et apprécions l’effort… porté à nos portefeuilles.

En effet en ce 8 mars marocain, chacun y va de sa petite réduction pour le beau sexe: l’ONCF accorde 80% de réduction sur les 888 premiers billets achetées par les femmes; les sites de deal bondissent sur l’occasion et partagent les annonces de menus à prix cassé chez de nombreux restaurateurs (Madame n’aura pas à cuisiner ce soir…), quand des établissements bancaires offrent à leur clientes des programmes de réductions et des cartes spéciales «ladies».

Si les intentions sont (presque toujours) louables, elles n’en restent pas moins insuffisantes et parfois un brin maladroites.

Célébrer la femme ne devrait pas se résumer à brader les produits de son quotidien, célébrer la femme ne devrait pas se réduire à des paroles séduisantes oubliées dès que les douze coups de minuit retentissent, célébrer la femme c’est avant tout la respecter, la considérer comme son égal, le 8 mars, mais aussi le 9, le 10 et tous les autres jours et années suivantes.     

 

Bonjour l’originalité

Au sein des entreprises d’une certaine taille, on cherche depuis quelques années à surfer sur cette valeur positive qu’est l’égalité. La plupart du temps, avons-nous constaté, les initiatives se réduisent soit à offrir un cadeau à chaque salariée, soit à offrir une fête aux femmes de l’entreprise.

Google célèbre lui aussi la journée internationale de la femme. L’incontournable moteur de recherche a mis en ligne une vidéo débordante de mièvreries où l’on voit plusieurs femmes du monde entier (le Maroc n’est pas représenté), célébrant cette journée dans la joie et la bonne humeur.

Sous nos contrées en tous les cas, l’expression la plus galvaudée de ce long week-end, c’est «célébrer-la-femme».

Simone de Beauvoir aussi

En ce jour béni (oui, oui !), une citation de Simone de Beauvoir – toujours la même, évidemment - revient sur Facebook: «On ne naît pas femme, on le devient!» Certes, mais faut-il obligatoirement le devenir un 8 mars?

Un Etat de droit

Nous subirons encore une fois les discours des syndicalistes et politiques de tous bords. 

Egalité et parité, lutte contre la discrimination seront encore une fois les principaux slogans.

Des principes qui sont consacrés par les lois du pays mais prêchent par leur inapplication. L’un des maux de notre pays, voire même, le principal, réside dans la non-application des dispositions légales. Elle ne touche pas uniquement les conditions de travail mais le quotidien de tout un chacun.

Sous nos latitudes, les politiques et les fonctionnaires ont même inventé un concept: “taf’îil al qanoun“ que l’on voit traduit parfois par “opérationnaliser“ ou encore mettre en œuvre une loi.

Une loi n’a pas besoin d’un effort bureaucratique, politique et surhumain pour être appliquée. Cela devrait être mécanique. Dans cette mise en œuvre, l’Administration s’arroge souvent le droit, à travers ses circulaires, d’apporter son grain de sel, trahissant une loi, l’interprétant, en limitant la portée,…

C’est un fait, la violation des textes juridiques concerne hommes, femmes et enfants. Alors si lutte, il y a, en matière de revendication des droits, ce n’est pas uniquement sous l’angle féministe, qu’elle devrait être appréhendée. Ce n’est pas dans la singularité des femmes, mais dans les droits humains quels qu’ils soient!

 

 

 

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