Pour Salima Haddour, DG de Hopscotch Système Africa et ex-directrice de l'Office du Tourisme du Maroc à Paris, il ne fait pas de doute que le digital bouleverse désormais les rapports entre les marques, l’entreprise, les dirigeants et leurs publics, notamment les internautes du fait que ces derniers présentent « un véritable potentiel d’interaction, d’échange, de conversation et d’influence avec les marques. »

Le défi et pour tout dire le potentiel pour les marques et les institutions, consiste à transformer cet engagement en résultat business et de mettre leur stratégie d’engagement digital au service de leurs objectifs business. Et ce, à travers l’affirmation de leur présence sur le canal digital, le rapprochement des marques avec leur public, l’animation de l’écosystème numérique.

En plus de son implantation à Casablanca, Hopscotch Système Africa a développé une plateforme d’expertise et de compétences autour des métiers de communication digitale et souhaite la partager avec toutes les parties prenantes. La plateforme a l’ambition de connaître, de mesurer et d’adopter les meilleures pratiques du digital. Sage décision qui tombe à point face à la pénurie d’études et de chiffres relatifs au canal digital.

Des chiffres frappants qui prouvent que la puissance du 2.0 n’est pas encore appréhendée

La première étude de ce lab est le baromètre des entreprises africaines, circonscrit volontairement à un périmètre francophone de 10 pays, à travers leur référencement sur le web et leur présence sur les réseaux sociaux. « Le Maroc y occupe une place importante», souligne Salima Haddour. Du fait qu’il est leader en connectivité en Afrique, dispose d’un secteur privé dynamique et enregistre un nombre d’entreprise qui ont pris conscience des enjeux de la communication digitale.

En termes de nombre total de liens indexés par Google sur une marque, c’est la RAM qui arrive en tête avec 3,5 millions de liens indexés, suivie par Maroc Télécom, Tunisair, Air Algérie et Nedjma. Le Maroc occupe donc les deux premières marches du podium.

Le volume moyen de recherches sur Google par marque au cours de l’année 2012 distingue encore une fois la RAM qui enregistre 550.000 requêtes de recherche, puis Tunisair (246.000), Méditel (135.000), Nedjma (135.000) et Maroc Télécom (110.000).

En revanche, ces chiffres, bien qu’ils s’inscrivent en faveur de quelques entreprises n’expliquent en rien leur appréciation générale. «Suivre l’évolution, c’est ce qui importe», explique Salima Haddour à Médias 24.

Le baromètre démontre également que 32% des entreprises ne présentent qu’un seul lien corporate sur leur 1^ère page Google. De plus, en moyenne, l’impact des médias représente 30% de visibilité d’une marque africaine. Le contenu digital généré par les médias sur les entreprises du périmètre est globalement positif. Toutefois, 13% des thématiques reprises par les médias sont à tonalité négative.

Un quart des marques qui ont une présence corporate sur twitter n’ont posté aucun tweet en 2013.  60% des entreprises qui sont présentes sur les médias sociaux ne répondent jamais aux interpellations des followers sur twitter. De plus, un tiers des entreprises sondées n’a aucune présence corporate sur les réseaux sociaux. Ces chiffres «hallucinants» et «très significatifs» prouvent qu’il y a encore du chemin à faire pour les entreprises francophones en Afrique.

La deuxième édition du baromètre sera lancée en juin de l’année courante.

Le Maroc, leader africain en connectivité

Par ailleurs, Salima Haddour rappelle que les taux de pénétration d’Internet en Afrique demeurent très faibles comparativement au reste du monde. Les Africains aujourd’hui ne représentent que 10% des internautes globaux dans le monde. En revanche, les taux d’évolution sont vertigineux. Le Maroc quant à lui, mène la danse avec un taux de pénétration de 55% alors que l’Afrique subsaharienne a une moyenne de 13%. En parallèle, le taux de connexion mobile est très important : les taux peuvent dépasser 100% dans plusieurs pays africains dont le Maroc.

Ce contexte de connectivité amène de nouveaux défis. Aujourd’hui, le public est de plus en plus connecté, de plus en plus demandeur et de plus en plus expert. Les internautes sont participatifs, ils veulent être écoutés. En parallèle, on s’aperçoit que les institutions et marques en Afrique n’ont pas encore exploité jusqu’au bout ce potentiel d’interaction et sont face à un véritable défi.

Hopscotch Système Africa, quand il faut, là où il faut…

Public Système Hopscotch est le 3ème groupe de communication français. L’implantation de sa filiale à Casablanca, du fait que le Maroc est considéré comme une «passerelle», revendique «un positionnement panafricain, en ayant une équipe multiculturelle et l’expertise pointue des métiers du digital qu’on peut trouver en Europe avec un ancrage local», a déclaré Salima Haddour, à Médias 24. Hopscotch Système Africa ne se restreint pas au marché marocain mais couvre toute l’Afrique. D’ailleurs, depuis 2011 déjà, Public Système Hopscotch opérait à partir de Paris. Elle accompagne soit des institutions africaines pour travailler leur image et leur visibilité à l’international, soit des entreprises multinationales présentes en Afrique qui désirent être accompagnées pour leur communication sur le continent africain.

Une chose est sûre, le terrain africain est un véritable laboratoire d’innovation où beaucoup reste à faire sur le digital.