Centrafrique: Le président démissionne sous la pression internationale

Le président centrafricain Michel Djotodia, accusé par la communauté internationale de passivité face aux violences interreligieuses dans son pays, a démissionné vendredi à N'Djamena sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale qui l'y avaient convoqué pour un sommet extraordinaire.  

Centrafrique: Le président démissionne sous la pression internationale

Le 10 janvier 2014 à 13h36

Modifié 10 janvier 2014 à 13h36

Le président centrafricain Michel Djotodia, accusé par la communauté internationale de passivité face aux violences interreligieuses dans son pays, a démissionné vendredi à N'Djamena sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale qui l'y avaient convoqué pour un sommet extraordinaire.  

Son Premier ministre, Nicolas Tiangaye, avec qui M. Djotodia entretenait des relations notoirement mauvaises contribuant à paralyser toute action publique face aux tueries à grande échelle, a également démissionné. Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), réunis au sommet depuis jeudi à l'initiative du chef de l'Etat tchadien Idriss Déby Itno, « ont pris acte de la démission » du président et du Premier ministre centrafricains, selon le communiqué final du sommet lu en séance plénière.

Le sommet « prend acte de la démission du chef de l'Etat de la transition et du Premier ministre et se félicite de cette décision hautement patriotique pour une sortie du pays de la paralysie », indique le texte. A Bangui, signe de la tension qui montait à mesure que l'heure du verdict du sommet approchait, plusieurs milliers d'habitants ont manifesté vendredi matin contre le retour de M. Djotodia, aux cris de « Djotodia démission », ont constaté des journalistes de l'AFP. Les manifestants étaient massés aux abords du quartier de Boy-Rabe, non loin de l'aéroport, sous la surveillance de soldats français et de la force africaine (Misca).

Vendredi peu avant 04H00, les dirigeants d'Afrique centrale avaient suspendu leurs tractations marathon entamées la veille avec les membres du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire centrafricain), des proches de M. Djotodia issus de l'ex-rebellion Séléka qui avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013 et des représentants de milices anti-balaka, hostiles à M. Djotodia. Les voisins de la Centrafrique avaient demandé au CNT de préparer un accord aboutissant à une mise à l'écart de M. Djotodia et de son Premier ministre, Nicolas Tiengaye, selon des sources proches des négociations, malgré le refus de proches de M. Djotodia. Le vote du CNT était indispensable à un changement de la Constitution provisoire de Centrafrique pour décider du départ de M. Djotodia et du Premier ministre.

« La transition n'a pas fonctionné »

Les dirigeants de la CEEAC avaient envoyé jeudi en fin de journée un avion à Bangui pour amener dans la capitale tchadienne les 135 membres du CNT et avaient suspendu une première fois leurs travaux en attendant leur arrivée à N'Djamena. En ouvrant le sommet, M. Idriss Déby avait jugé qu' « un seul constat doit être fait et il est amer: la RCA (République centrafricaine) subit au plus profond d'elle-même les agissements de ses propres fils, plongeant leur pays dans une guerre qui compromet dangereusement son avenir ». Il avait demandé, en présence de MM. Djotodia et Tiangaye, « de plus en plus des actes concrets et décisifs ».

La première préoccupation des pays de la CEEAC est la paralysie totale du pouvoir de Bangui et son incapacité à rétablir l'ordre depuis des mois dans un pays livré à des violences interreligieuses. Le président tchadien a rejeté en bloc la responsabilité de la crise sur les politiques centrafricains. « S'il y a eu échec, c'est celui de la classe politique dans son ensemble », a-t-il lancé jeudi soir aux membres du CNT. « La transition n'a pas fonctionné comme on le veut. Les autorités qui ont la charge de mener cette transition n'ont pas pu répondre aux attentes des Centrafricains et de la communauté internationale, dont les plus importantes sont l'ordre et la sécurité », a-t-il accusé.

A Bangui, les tueries à grande échelle de ces dernières semaines ont progressivement cessé et la ville a retrouvé une activité quasi-normale pendant la journée. « La situation s'améliore, lentement, mais elle s'améliore », a estimé jeudi le chef de l'opération française Sangaris, le général Francisco Soriano.

Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka, dirigée par M. Djotodia, la Centrafrique a été emportée dans une spirale de violences communautaires et interreligieuses sous le regard impuissant des institutions de transition.

(Avec AFP) 

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