Cliniques privées : levée de boucliers contre l’ouverture du capital
Les professionnels de santé marocains montent au créneau pour s’opposer à l’ouverture du capital des cliniques aux investisseurs extérieurs au secteur. Ils dénoncent une décision qui vise la rentabilité au détriment de l’accès aux soins pour le plus grand nombre.
Cliniques privées : levée de boucliers contre l’ouverture du capital
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Amine Belghazi
Le 9 décembre 2013 à 12h14
Modifié 9 décembre 2013 à 12h14Les professionnels de santé marocains montent au créneau pour s’opposer à l’ouverture du capital des cliniques aux investisseurs extérieurs au secteur. Ils dénoncent une décision qui vise la rentabilité au détriment de l’accès aux soins pour le plus grand nombre.
34 organisations professionnelles expriment ouvertement leur rejet de la politique de santé telle que dessinée par le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, et plus précisément de la loi 10-94 qui prévoit l’ouverture des capitaux des cliniques privées au non-professionnels de la santé.
Ils se sont réunis samedi 7 décembre à la faculté de médecine de Casablanca, pour demander le retrait du projet d’amendement de la loi 10-94, mais aussi le retrait de la confiance de tout responsable qui soutiendrait ce texte.
Dans un communiqué conjoint, les signataires pointent du doigt des dysfonctionnements majeurs qui entravent le bon fonctionnement du secteur au Maroc : déploiement géographique et social inégalitaire des services de santé, mauvaise répartition des ressources humaines, accroissement du rythme des évolutions sociales et environnementales facteurs d’apparition de nouvelles maladies, dépassement du seuil de 55% des contributions des foyers dans les dépenses de santé, exclusion des deux tiers des marocains de la couverture sociale, etc.
Cette vision politique de la santé au Maroc est l’héritage de l’époque coloniale, déclarent les signataires du communiqué. Vision qui n’a, dès lors, pas changé d’un iota. Au contraire, l’article 10-94 n’est que l’aboutissement de cette orientation qui vise à « rentabiliser économiquement l’accès aux soins de santé » ce qui permettra aussi au ministère de se soustraire de ses engagements et à diluer sa responsabilité, estiment les professionnels.
Les professionnels concernés tirent à boulets rouges sur le ministère auquel ils reprochent: l’absence d’une vision stratégique claire et homogène, une tentative de déléguer la gestion de la santé publique à la sphère économique et de vouloir écarter les populations vulnérables en leur ôtant le droit d’accès aux soins.
Pour l’heure, les professionnels organisent une conférence le 14 décembre afin de faire entendre leurs doléances de manière moins collégiale et plus précise, par corps de métiers. Il sera question, durant cette journée, de parler du projet de baisse des prix des médicaments, mais aussi, de la politique de santé dans sa globalité.
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