Corée du Nord: des fugitifs racontent leur calvaire
Des Nord-Coréens ayant réussi à fuir le régime stalinien de Pyongyang ont apporté des témoignages poignants à Londres sur ce qu’ils ont vécu, devant des enquêteurs de l’ONU travaillant sur les violations des droits de l’Homme dans leur pays.
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admin
Le 24 octobre 2013 à 10h49
Modifié 24 octobre 2013 à 10h49Des Nord-Coréens ayant réussi à fuir le régime stalinien de Pyongyang ont apporté des témoignages poignants à Londres sur ce qu’ils ont vécu, devant des enquêteurs de l’ONU travaillant sur les violations des droits de l’Homme dans leur pays.
Jihyuan Park, une femme à lunettes d’une trentaine d’années s’expliquant à voix basse, a pleuré en racontant comment, à son passage de la frontière chinoise en 1998, elle avait été vendue comme «épouse» à un affairiste chinois et à sa famille.
«La première chose qu’ils m’aient dite, c’était que comme ils m’avaient achetée, ils pouvaient faire de moi ce qu’ils voulaient», a-t-elle dit à l’équipe onusienne qui l’a entendue avec l’aide d’un interprète.
Mme Park avait fui la Corée du Nord à la suite d’ennuis d’affaires rencontrés par son frère, un soldat. En Chine, elle a donné naissance à un garçon, mais a été ensuite arrêtée et menacée d’être renvoyée dans son pays sans l’enfant.
Peu de temps après, elle a entendu son «mari» chinois négocier le prix du garçon avec un trafiquant.
«Comme il était né dans un lieu aussi dur, je voulais qu’il devienne vraiment fort. Je l’ai appelée Acier», a-t-elle poursuivi.
Elle a bien été renvoyée en Corée du Nord et placée dans un camp de travail. Mais elle a fini par réussir à retourner en Chine et à retrouver son fils qui, à son grand soulagement, n’avait pas été vendu aux trafiquants d’enfants.
Elle a fini par gagner le Royaume-Uni où elle cherche à obtenir la citoyenneté britannique.
Un autre fugitif, Song Ju Kim, a raconté ses quatre tentatives de fuir la Corée du Nord. Ses motivations était simples: «Je n’avais rien à manger».
La disette a tué des centaines de milliers de personnes dans les années 90 et des millions vivent encore aujourd’hui grâce aux aides alimentaires.
Lors de sa première tentative pour traverser les eaux glacée de la rivière Tumen afin de gagner la Chine, Kim a été arrêté par les soldats chinois, remis aux Nord-Coréens et battu «à un degré inhumain», a-t-il dit.
Dans le camp où il avait été détenu, outre de terribles passages à tabac, il a été forcé de fouiller dans les excréments des détenus pour chercher l’argent qu’ils auraient pu avaler.
«Les gardes nous disaient que les prisonniers de ce camps ne sont pas humains, qu’ils sont juste des animaux», a-t-il encore témoigné.
Sa quatrième tentative de fuite vers la Chine a réussi et des missionnaires l’ont aidé à gagner la Grande-Bretagne.
La commission d’enquête de l’ONU s’est vu refuser l’accès en Corée du Nord.
De telles audiences ont eu lieu déjà à Tokyo et à Séoul et d’autres sont prévues à Washington la semaine prochaine.
(Par AFP)