Bruxelles: l'espionnage américain, un choc et un test pour les Européens

Le sommet des dirigeants européens s’ouvre jeudi à Bruxelles sous le choc des révélations de la surveillance d’Angela Merkel par les Américains, qui vont aussi servir de test de la volonté des Européens face à l’espionnage intensif des Etats-Unis.  

Bruxelles: l'espionnage américain, un choc et un test pour les Européens

Le 24 octobre 2013 à 11h08

Modifié le 24 octobre 2013 à 11h08

Le sommet des dirigeants européens s’ouvre jeudi à Bruxelles sous le choc des révélations de la surveillance d’Angela Merkel par les Américains, qui vont aussi servir de test de la volonté des Européens face à l’espionnage intensif des Etats-Unis.  

Le gouvernement allemand a annoncé mercredi soir que le téléphone portable de la chancelière «pourrait être surveillé par les services américains».

Mme Merkel a aussitôt demandé des explications au président Barack Obama, qui lui a assuré que les Etats-Unis ne surveillaient pas et ne surveilleraient pas ses communications. La dirigeante allemande a souligné que si cet espionnage était confirmé, elle le jugerait «totalement inacceptable» et porterait un «coup sérieux à la confiance» entre les deux pays amis.

L’ambassadeur des Etats-Unis a été convoqué jeudi après-midi au ministère allemand des Affaires étrangères.

Auparavant, les services de renseignement américains avaient assuré que les informations de presse sur l’espionnage américain, notamment en France et au Mexique, étaient «inexactes et trompeuses». Selon le quotidien Le Monde, l’Agence de sécurité nationale (NSA) a collecté plus de 70 millions d’enregistrements de données téléphoniques de citoyens français.

Ces découvertes en chaîne interviennent après les premières révélations d’Edward Snowden au printemps sur le vaste système de surveillance cybernétique américain, qui visait notamment les institutions européennes.

Pour autant, les Européens n’ont jusqu’à présent affiché aucune unité dans cette affaire. La presse allemande estimait jeudi que la révélation de la surveillance de Mme Merkel était un camouflet pour la chancelière, qui s’était montrée compréhensive depuis que les révélations sur la NSA ont commencé.

Les questions de renseignement relèvent de chaque Etat, et non de l’UE, rappelait une source européenne avant l’ouverture du sommet. «Je n’imagine pas que le Conseil» des chefs d’Etat et de gouvernement «s’engage dans une discussion sur la question de la sécurité nationale», estimait une autre source européenne.

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Mais certains pays, notamment la France, entendent profiter du scandale pour faire avancer la proposition de la Commission européenne concernant la protection des données, sur laquelle les Européens butent depuis des mois.

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De son côté, le Parlement européen a demandé mercredi à la Commission européenne de suspendre un accord UE-Etats Unis sur le transfert de données bancaires, signé dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme.

«Convoquer l’ambassadeur des Etats-Unis n’est pas suffisant. L’Allemagne devrait soutenir la demande du Parlement européen de suspendre l’accord», a affirmé jeudi sur son compte Twitter Hannes Swoboda, le chef du groupe socialiste au Parlement européen.

L’autre sujet qui doit occuper les dirigeants sera la politique d’immigration, trois semaines jour pour jour après la tragédie de Lampedusa.

Les chefs de gouvernement des pays du Sud confrontés à l’afflux de migrants en Méditerranée, Italie et Malte mais aussi Grèce, Espagne et Chypre, vont exiger de leurs homologues plus de solidarité concrète, trois semaines après le drame tout près des côtes de la petite île de Lampedusa qui avait fait plus de 360 morts.

Ils ne veulent plus se contenter de paroles. Le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, demande un renforcement de Frontex, l’agence de surveillance des frontières européennes.

Le Maltais Joseph Muscat veut que l’UE se dote d’une «stratégie claire». Quant à l’Espagnol Mariano Rajoy, il a demandé mercredi que le contrôle aux frontières soit «un effort partagé par l’ensemble de l’Union».

Dans un projet de conclusions en début de semaine, les chefs d’Etat et de gouvernement devaient se contenter d’appeler à «faire plus pour éviter» de nouveaux drames. Ils renvoyaient à juin 2014, soit après les élections européennes, la définition d’une «politique de long terme» en matière d’asile et de migration.

Selon différentes sources, plusieurs pays du Sud ont demandé avec force une amélioration du texte. Une nouvelle version a été élaborée. Elle appelle au «renforcement» de Frontex en Méditerranée et à une «politique de retour plus efficace».

Le texte demande aussi la mise en oeuvre «rapide» par les Etats membres d’Eurosur, un nouveau système perfectionné de contrôle, notamment en mer. Il évoque également la nouvelle «task force» destinée à passer en revue les moyens déjà à disposition de l’UE. Une première réunion est prévue jeudi et une évaluation est attendue en décembre.

(Par AFP)

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