Les habitants des communes de Tanger et de Béni Makada ont revécu au cours des dernières 48 heures quelques mauvais souvenirs qui leur ont rappelé les années 80 et 90 marquées par des coupures en alimentation en eau potable qui pouvaient durer plusieurs jours de suite. En 1991, un record avait même été établi avec une coupure d’eau potable au centre-ville qui avait duré … 18 jours.

Rien de pareil cette fois-ci même si c’est une importante canalisation d’approvisionnement de la ville venant du réservoir d’El Hachef au sud de Tanger qui a été cassée par des ouvriers travaillant sur un lotissement immobilier situé à Gzénaya à moins de deux kilomètres de la Tanger Free Zone et de l’aéroport de Tanger.

Une chute de 40% de l’approvisionnement

Selon un cadre technique de l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) joint au téléphone,   « la rupture de la canalisation a entraîné une chute de l’approvisionnement de 40%», un chiffre confirmé du côté d’Amendis.

Dès le mardi 10 septembre, Amendis qui distribue l’eau et l’électricité sur Tanger et Tétouan, a averti à travers un premier communiqué transmis aux médias et à ses agences que «le réseau d’eau potable connaîtra des perturbations à partir d’aujourd’hui mardi 10 septembre à midi».

Dans ce premier communiqué, Amendis égrenait une longue liste de zones et de quartiers qui seraient touchés dont l’ancienne médina, le boulevard Mohamed V, le centre ville et le quartier administratif, les zones industrielles de Moghogha et d’Al Majd, le quartier Charf, Tanja Balia et Bir Chifa.

Par ailleurs, selon le service de communication d’Amendis le centre d’appel du concessionnaire délégué a connu «une activité inhabituelle au cours de ces 3 derniers jours».

De fait, au cours d’échanges tenus avec des habitants de différents quartiers, Médias 24 a pu apprendre que les coupures d’intensité différente au cours de ces dernières 48 heures ont touché les quartiers du Charf, du centre ville ou de California et de La Montagne.

Pour faire face à de tels imprévus, Amendis dispose de sept réservoirs de secours répartis dans l’agglomération tangéroise et d’une demi-douzaine de camions-citernes pour les approvisionnements d’urgence.

Au quartier populaire de Bir Chifa, plusieurs dizaines d’habitants se sont regroupés ce jeudi matin devant le siège d’Amendis pour protester contre les coupures et demander des engagements fermes sur le délai de rétablissement de la distribution.

3 communiqués en 48 heures

Quelques heures plus tard, Amendis au vu des dégats causés sur la conduite d’eau annonçait dans un deuxième communiqué que «les travaux n’ont pu être terminés dans les délais initialement annoncés», prévoyant cette fois-ci «le retour à une desserte normale (…) en cours d’après-midi».

Mais rien n’y fit. Et si un nouveau et troisième communiqué fut publié hier mercredi pour annoncer «une reprise normale du service (…) en fin de journée», les efforts fournis ne furent apparemment pas suffisants puisque cet après-midi le nouveau délai était fixé à ce «jeudi vers 22h-23h». Mais sans note écrite cette fois-ci