Procès contre le «polisario» pour génocide: ce que dit l’avocat des victimes

La poursuite en Espagne des dirigeants du «polisario» pour «génocide et violations graves des droits de l'Homme à Tindouf» met fin à l'impunité des tortionnaires, a souligné l'avocat des victimes, José Manuel Romero.  

Procès contre le «polisario» pour génocide: ce que dit l’avocat des victimes

Le 22 août 2013 à 10h59

Modifié 22 août 2013 à 10h59

La poursuite en Espagne des dirigeants du «polisario» pour «génocide et violations graves des droits de l'Homme à Tindouf» met fin à l'impunité des tortionnaires, a souligné l'avocat des victimes, José Manuel Romero.  

La décision de la justice espagnole d'accepter la plainte déposée le 14 décembre 2007 par des victimes sahraouies contre des dirigeants du «polisario» et des officiers de la sécurité et de l'armée algériennes a constitué un «sérieux revers» pour les séparatistes et mis fin à des dizaines d'années d'impunité, a affirmé M. Romero dans un entretien à MAP-Madrid à l'occasion des témoignages livrés, la semaine dernière, par les premières victimes devant l'Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole.

La convocation des premières victimes des violations commises par le «polisario», en l'occurrence Dahi Aguai, président de l'Association des portés disparus au polisario, et victime lui-même de ces actes, et Saâdani Malainine, fille du défunt El Wali Seikh Slama et ancienne déportée à Cuba à l'âge de 5 ans, confirme que la justice espagnole prend au sérieux ce procès et ira jusqu'au bout pour dévoiler la vérité, a-t-il fait observer.

Dans leurs témoignages poignants, les victimes ont décrit le calvaire qu'elles ont vécu dans les camps de Tindouf et les pires souffrances endurées sous les ordres du «polisario» et ses acolytes, a dit l'avocat, ajoutant que Aguai et Saâdani ont raconté en détails les conditions inhumaines dans lesquelles ils ont vécu dans les camps de Tindouf les pratiques de torture qu'ils ont subies et dont ils gardent de graves séquelles.

La décision de l'Audience nationale, qui s'était prononcée par le passé sur des procès concernant le Chili, le Honduras et l'Argentine, vise à établir les faits et responsabilités des personnes incriminées dans ces violations, a précisé M. Romero, faisant noter qu'il s'agit d'un «pas décisif pour jeter la lumière sur ces graves violations» commises depuis 1979 dans les camps de Tindouf.

Une «nouvelle victoire» pour les victimes

Les avancées enregistrées dans ce procès constituent, sans nul doute, une «nouvelle victoire» pour les victimes, ainsi que pour la justice internationale, a indiqué l'avocat, se félicitant des démarches entreprises par la justice espagnole qui permettront, selon lui, d'«ouvrir une enquête sur les crimes commis, d'identifier les coupables et de les présenter devant la justice universelle pour qu'ils répondent de leurs crimes».

Et d'ajouter que «les victimes veulent que justice soit faite et que les tortionnaires du polisario n'échappent pas à la justice. Notre objectif est clair et notre détermination est intacte pour aller de l'avant dans ce procès».

«Les victimes ont beaucoup de confiance en la justice d'un pays démocratique comme l'Espagne et cette confiance nous donne une force importante pour poursuivre notre chemin et réparer les préjudices des victimes de ces violations graves des droits de l'homme», a encore insisté M. Romero.

Il est à rappeler que le juge de l'Audience nationale avait accepté la plainte, déposée le 14 décembre 2007 par des victimes sahraouies contre des dirigeants du «polisario» et des officiers de la sécurité et de l'armée algériennes, pour «génocide, torture, disparitions forcées, détention illégale et violations graves des droits de l'Homme».

Parmi les 29 accusés, objets de la plainte, figurent notamment l'ex-représentant du «polisario» en Espagne, Brahim Ghali (actuellement en Algérie), le «ministre» de l'information de la pseudo «rasd», Sid Ahmed Batal, le «ministre» de l'éducation, Bachir Mustapha Sayed, et l'actuel représentant des séparatistes en Espagne, Jandoud Mohamed. Figurait également sur la liste l'ex-représentant du «polisario» aux Iles Canaries, Mohamed Luchaâ, décédé dernièrement à Las Palmas.

Les dénommés Khalil Sidi Mhamed, «ministre» des colonies, et Mohamed Khaddad, actuel coordinateur avec la Minurso et ancien directeur général de la sécurité militaire, devront également répondre de leurs crimes devant la juridiction espagnole pour tortures à l'encontre des populations des camps de Tindouf.

(Avec AFP)

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