Abdelilah Benkirane multiplie les déclarations (verbatim)
Le chef du PJD et chef du gouvernement semble se faire une raison : le RNI est le seul choix possible. Mais les instances du RNI n’ont pas encore dit leur dernier mot. Florilège des petites phrases de M. Benkirane.

Abdelilah Benkirane multiplie les déclarations (verbatim)
Le chef du PJD et chef du gouvernement semble se faire une raison : le RNI est le seul choix possible. Mais les instances du RNI n’ont pas encore dit leur dernier mot. Florilège des petites phrases de M. Benkirane.
Les discussions entre le PJD et le RNI, en vue de la constitution du nouveau gouvernement, « évoluent d’une manière positive », a assuré Abdelilah Benkirane lors de sa rencontre hebdomadaire avec son groupe parlementaire lundi 29 juillet. Justifiant cette décision, M. Benkirane argue que « la politique est l’art du possible », et que « le possible aujourd’hui est le RNI », avant d’ajouter : « Ce qui prime, c’est l’intérêt du citoyen ».
Ennemi d’hier, allié d’aujourd’hui
D’après le quotidien Attajdid, organe du PJD, M. Benkirane a en outre déclaré à son groupe parlementaire que les relations entre le PJD et le RNI avaient toujours été excellentes, jusqu’à ce que Mezouar « commence à nous attaquer, alors nous avons répliqué ». Avant de poursuivre « Mezouar, comparé à Chabat, n’a pas dit grand-chose », et que « l’ennemi d’hier pouvait bien devenir l’allié d’aujourd’hui ».
Concernant la démission des ministres istiqlaliens, et toujours selon la même source, M. Benkirane a confié qu’il a transmis les démissions des ministres de l’Istiqlal au souverain « à contre-cœur », car il était satisfait de leur prestation. « Malgré leurs démissions, ils travaillent toujours avec une logique qui n’est pas celle de quelqu’un qui veut faire échouer le gouvernement », a-t-il déclaré. Selon lui, l’ancien secrétaire général du parti, Abbas El Fassi, lui a même confié que « c’est le premier gouvernement dont les ministres ne se sont pas plaints de la façon de travailler ».
Ne désirant pas rejeter la faute sur ses anciens collègues, M. Benkirane a aussi affirmé que « le gouvernement travaille dans l’entente malgré ce qui se disait sur les problèmes de la majorité », et que « la guerre contre le gouvernement est identique au premier jour, car notre présence au gouvernement heurte à des intérêts illégitimes d’un nombre de profiteurs de la précédente période et c’est pour cela qu’ils nous combattent ». Bien sûr, ces profiteurs restent toujours anonymes.
La balle dans le camp de Salah Mezouar
Pour la constitution du nouveau gouvernement, Abdelilah Benkirane va procéder par la logique: « un parti en remplace un autre ». Ceci ne semble pas chose aisée puisque, d’après le quotidien Alakhbar qui cite une source interne du parti, M. Mezouar a déclaré qu’ « un parti qui vous invite à la négociation ne peut pas vous imposer ses conditions ». Et des conditions, M. Mezouar en a, et pas des moindres: Pour lui, les deux priorités sont la révision du programme gouvernemental, ainsi que le remaniement de l’architecture gouvernementale toute entière. Viendra ensuite la négociation concernant les postes ministériels.
Au cours de sa réunion avec son groupe parlementaire, Benkirane a aussi réaffirmé son attachement à la monarchie en déclarant : « La symbolique et le statut de la monarchie chez le PJD est une doctrine et non un choix tactique dicté par les contraintes de la concurrence politique » avant d’ajouter « Nous voulons bâtir une nation avec toutes les parties prenantes, selon le rang de chaque partie ».
Concernant les gouverneurs, il a déclaré qu’ils faisaient ce qu’on leur demande de faire, et qu’il n’y avait nul besoin de se réunir avec eux. Le chef du gouvernement a aussi rassuré ses parlementaires sur la question des commissions d’enquête qui oppose le gouvernement et le parlement, en affirmant qu’il y avait une initiative réconciliatrice pour sortir de l’impasse.