L'Istiqlal décide de se retirer du gouvernement (officiel)

Le Conseil National de l'Istiqlal a décidé le retrait du parti du gouvernement, annonce la MAP.  

L'Istiqlal décide de se retirer du gouvernement (officiel)

Le 11 mai 2013 à 17h06

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

Le Conseil National de l'Istiqlal a décidé le retrait du parti du gouvernement, annonce la MAP.  

Le Conseil National de l'Istiqlal (parlement) a tenu aujourd'hui samedi 11 mai une réunion très attendue, sur fond de polémiques et de critiques de plus en plus virulentes contre le gouvernement.

Selon l'agence MAP, le Conseil national du Parti de l'Istiqlal a annoncé la décision de retrait du parti du gouvernement, à l'issue de sa troisième session ordinaire. Cette information a été confirmée de source officielle au sein du parti.

D'autres sources précisent que le Conseil National du parti a décidé le retrait par au moins 557 voix sur 917 (source: Lakome) et a mandaté le comité exécutif pour en discuter les modalités. En vertu des dispositions de la constitution, et notamment de l'article 42, l'arbitrage royal est indispensable, selon notre confrère Goud.

Selon des sources au sein du parti de l'Istiqlal, la réunion qui a duré une bonne partie de la journée, a été extrêmement animée, voire agitée, l'opposition à l'actuel gouvernement galvanisant les énergies. Hamid Chabat, interpellé par cette base, a promis que le parti quittera le gouvernement "dès que possible". La date ne devrait pas être connue avant plusieurs jours.

Les alliés de l'Istiqlal au sein de la coalition et notamment le PJD et le PPS avaient suspendu toute réunion de coordination depuis le jeudi 2 mai.

L'article 42 de la Constitution stipule que "Le Roi, Chef de l’Etat, son Représentant suprême, Symbole de l’unité de la Nation, Garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat et Arbitre suprême entre ses institutions, veille au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la protection du choix démocratique et des droits et libertés des citoyennes et des citoyens, et des collectivités, et au respect des engagements internationaux du Royaume. Il est le Garant de l’indépendance du Royaume et de son intégrité territoriale dans ses frontières authentiques". En d'autres termes, l'Istiqlal demande au Chef de l'Etat de le délier de ses engagements au sein du gouvernement et de la coalition.

Pour rappel, voici le nombre de sièges des partis les plus importants, tel qu'il est issu des élections de novembre 2011 (nombre total de sièges: 395. La majorité est de 198 sièges):

PJD: 107 sièges.

Istiqlal: 60 sièges.

RNI: 52 sièges.

PAM: 47 sièges.

USFP : 39 sièges.

Mouvement Populaire: 32 sièges.

UC : 23 sièges.

PPS: 18 sièges.

Ce n'est pas un retrait "définitif-définitif", il est seulement "définitif"

Dans une suprenante déclaration à Goud, Adel Benhamza qui estle porte-parole du comité exécutif de l'Istiqlal, a indiqué que la décision de retrait est définitive parce que c'est le conseil national qui l'a prise, mais qu'elle n'est pas définitive-définitive puisque si le chef du gouvernement accepte "nos conditions, nous reviendrons vers le conseil et pourrsions envisager de rester". Ces conditions sont: un remaniement ministériel et une nouvelle politique économique pour sortir de la crise actuelle. Ces conditions seront rappelées dans un mémorandum que le parti compte adresser au Souverain, selon la même source.

Le communiqué officiel

Dans son communiqué final rapporté par la MAP, qui a sanctionné une longue journée de "concertation et de dialogue libre et responsable", le Conseil national du parti a décidé de se retirer du gouvernement actuel", ajoutant que le parti, convaincu que le recours aux dispositions de la Constitution en tant que document contractuel solide, se réfère l'Article 42 de la loi fondamentale qui stipule que "le Roi, Chef de l'Etat, Son Représentant Suprême, Symbole de l'unité de la Nation" est le "Garant de la pérennité et de la continuité de l'Etat et Arbitre Suprême entre ses institutions".

Le Conseil national du PI "délègue à la direction du parti la prise des mesures nécessaires à cet égard".

Le parti indique en outre qu'avant de prendre cette décision, il a "épuisé toutes les possibilités de mise en garde et de conseil et s'est acquitté de tous ses engagements envers ses alliés et envers la conjoncture délicate que traverse le pays (...) de ses engagements envers les instances législatives et au sein du gouvernement". B. B.

 

Voici par ailleurs la synthèse diffusée par l'agence MAP:

Le Conseil national du Parti de l'Istiqlal (PI) a annoncé, samedi, la décision de retrait du parti du gouvernement, à l'issue de sa troisième session ordinaire.

Dans son communiqué final, qui a sanctionné une longue journée de "concertation et de dialogue libre et responsable", le Conseil national du parti a décidé de se retirer du gouvernement actuel", ajoutant que le parti, convaincu de la primauté des dispositions de la Constitution en tant que document contractuel solide, se réfère à l'article 42 de la Loi fondamentale qui stipule que "le Roi, Chef de l'Etat, Son Représentant Suprême, Symbole de l'unité de la Nation" est le "Garant de la pérennité et de la continuité de l'Etat et Arbitre Suprême entre ses institutions".

Le Conseil national du PI "délègue à la direction du parti la prise des mesures nécessaires à cet égard", soulignant que "l'ensemble des istiqlaliens restent mobilisés en toute conscience et responsabilité pour faire face aux défis qui se posent à tous les niveaux, et demeurent attachés aux valeurs sacrés qui sont le garant de l'immunité de la Nation, sous la conduite de SM le Roi".

Dans cette phase délicate et cruciale, le parti a été "le premier à attirer l'attention sur les grands risques que renvoient les indicateurs économiques et sociaux et a proposé des solutions et des sorties pratiques de la crise, rendue plus complexe par la négligence et l'incapacité gouvernementales", ajoute le Conseil national dans son communiqué.

"A contrario, le gouvernement a eu recours à des décisions et mesures qui ont eu un impact négatif sur le pouvoir d'achat des citoyens, paralysé le dialogue social avec les partenaires économiques, et fait régner le populisme, le chaos, l'improvisation, l'intimidation et l'appréhension, ce qui a grandement contribué à conduire le pays vers un avenir pour le moins incertain", indique le texte.

Le parti indique, en outre, qu'avant de prendre cette décision, il "a épuisé toutes les possibilités de mise en garde et de conseil et s'est acquitté de tous ses engagements envers ses alliés et envers la conjoncture délicate que traverse le pays (...) de ses engagements envers les instances législatives et au sein du gouvernement", ajoutant qu'il a adressé à cet égard au chef de la coalition gouvernementale, en janvier 2013, "un mémorandum détaillé, auquel le chef du gouvernement n'a accordé aucune attention".

Il a rappelé que le Comité exécutif avait rendu public, en mars 2013, un communiqué dans lequel il propose des solutions réelles à la crise. ''Toutefois, ajoute-t-il, la présidence du gouvernement a négligé ces propositions et n'a pas réussi à améliorer l'action de la majorité, dans un cadre institutionnel, ordonné et efficient".

Affirmant que le parti a rempli ses engagements au sein de l'institution législative et du gouvernement, le communiqué a déploré que des parties au sein de la coalition gouvernementale "se sont obstinées à monopoliser toutes les décisions, petites ou grandes soient-elles, à s'emparer de tous les dossiers relatifs à la situation économique et sociale et ont laissé libre cours aux discours populistes et à l'exercice de leur tutelle sur le peuple en parlant en son nom (...) tout en ignorant la gravité extrême des indicateurs de la situation économique et sociale et en ralentissant la mise en application des dispositions de la nouvelle constitution, qui a représenté une véritable révolution remarquable et unique en son genre, ce qui a amené le parti à assumer sa responsabilité historique à ce sujet, dans ce moment crucial".

D'autre part, le Conseil national du PI a réaffirmé que le dossier de l'intégrité territoriale du Royaume est clos définitivement depuis le retour à la mère patrie des provinces du sud et que les manoeuvres des adversaires du droit de ce peuple à son unité et sa souveraineté nationale resteront vaines".

A ce propos, le Conseil national a félicité le peuple marocain suite à la victoire diplomatique remportée par la question nationale lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Cet acquis, estime le communiqué, a été réalisé grâce à la mobilisation de toutes forces politiques et syndicales et toutes les organisations de la société civile et des droits de l'Homme, saluant hautement les grands efforts entrepris par SM le Roi Mohammed VI qui ont couronné la mobilisation nationale afin d'affronter tous les défis.

Le Conseil national a réaffirmé l'inévitabilité de la mise en oeuvre de la proposition d'autonomie dans les provinces du sud du Royaume, estimant qu'il est désormais vain de continuer à miser sur la possibilité de convaincre les adversaires quant à la nécessité de parvenir à une solution politique négociée et acceptée par toutes les parties est devenu vain.

Pour le PJD, il s'agit d'une affaire interne à l'Istiqlal.

La décision du Conseil national du Parti de l'Istiqlal (PI) de se retirer du gouvernement actuel est "une affaire interne" et "une décision souveraine" qui concerne le PI, a estimé Abdellah Bouanou, président du groupe Justice et Développement (PJD) à la Chambre des représentants.

Dans une déclaration à la MAP, Bouanou a ajouté que cette décision aura certes des répercussions sur le gouvernement et sur la majorité gouvernementale actuelle, formée à l'issue des élections du 25 novembre 2011.

M. Bouanou a souligné que toutes les possibilités sont inscrites dans la Constitution, ajoutant que le secrétariat général du PJD se réunira pour examiner cette décision et que le Conseil national du parti pourrait tenir une réunion afin de prendre la décision adéquate à ce sujet.

Après cette décision, il sera procédé à la formation d'une nouvelle majorité ou à la tenue d'élections législatives anticipées, a poursuivi M. Bouanou, également membre du secrétariat général du PJD, soulignant que la mise en oeuvre de cette décision a été confiée au comité exécutif du PI et, de ce fait, son secrétaire général, Hamid Chabat, "ne manquera pas d'exercer des pressions et faire du chantage pour obtenir un remaniement ministériel, qui demeure aussi une piste probable".

Selon le portail Lakome, Abdelilah Benkirane a imposé le silence à tous les dirigeants du parti et a annoncé qu'il était le seul à être habilité à exprimer la position du parti.

 

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