Les investisseurs optimistes pour la bourse mais méfiants face au climat économique

S.E.H. | Le 29/11/2019 à 15:27

Bien que les investisseurs en bourse s'attendent à de meilleurs jours sur le marché boursier, ceux-ci restent méfiants quant au climat économique général, marqué par une sinistrose perceptible.

Alors que le marché boursier casablancais clôture la séance de ce vendredi 29 novembre 2019 sur une progression de 4,03% en year-to-date (depuis le 31 décembre 2018), après être passé au territoire négatif au milieu de l'année, d'aucuns commencent à anticiper une reprise du marché Actions en 2020.

En témoigne l'Indice de Confiance des Investisseurs en Bourse, élaboré trimestriellement par Attijari Global Research, qui ressort en amélioration du moins jusqu'à fin octobre dernier. L'indice affiche 51,9 points, un score considéré comme le plus haut depuis novembre 2017.

A travers ce score, l'indice qui évalue la perception future du marché par des investisseurs et se base sur une dimension purement psychologique, révèle que cette perception est passée de la phase d'attentisme à une phase d'assurance, selon les calculs d'AGR.

Cela étant, bien que les investisseurs en bourse s'attendent à de meilleurs jours sur le marché boursier, ceux-ci restent méfiants quant au climat économique général, avec une proportion de 63% des individus sondés, contre 50% au trimestre d'auparavant. La différence est bien significative.

Et il faut dire que les dernières données entourant le climat des affaires au Maroc sont assez décevantes, selon le consensus de différentes institutions. Rien que récemment, l'assureur-crédit Euler Hermès affichait un scénario pessimiste pour 2020, avec une croissance prévue à 2%, contre des prévisions de 3,4% pour le HCP et de 3,8% pour Bank Al-Maghrib.

Les prévisions de croissance pour fin 2019 s'alignent à 2,4% pour les trois différentes institutions.

Les trois institutions s'accordent également sur les causes et effets de ce ralentissement. Un cercle vicieux qui englobe des problématiques majeures comme l'accès limité au financement et par conséquent le recul des investissements, ou les délais de paiement toujours longs qui causent l'essentiel des défaillances d'entreprises, notamment pour les TPME.

Euler Hermès s'attend d'ailleurs à une aggravation de 7% en 2019 et de 5% en 2020 du nombre des défaillances d'entreprises qui devrait frôler les 9.000. Le secteur du commerce est considéré comme le plus sinistré.

Cette problématique a également été évoquée par la dernière enquête du HCP auprès des entreprises sur le climat des affaires, qui a confirmé la sinistrose rapportée par les entreprises marocaines depuis quelques années. Au-delà des sujets qui reviennent fréquemment comme les délais de paiement où la difficulté d'accès au financement, le HCP a tiré l'alarme sur un manque de confiance généralisé envers l'environnement institutionnel.

Qui plus est, les entreprises se plaignent particulièrement des contrôles fiscaux et des redressements. Le système fiscal est jugé comme un facteur de découragement de l'investissement par 95% des entreprises sondées par le HCP. C'est dire.

Cela étant, seuls 51% des investisseurs sondés par Attijari Global Research dans son enquête anticipent un impact défavorable du contexte politico-social sur le marché Actions durant les trois prochains mois, contre 74% précédemment.

De même, 57% des investisseurs anticipent des réalisations annuelles pour 2019 mitigées de la part des sociétés cotées, contre 65% lors de l'édition précédente. C'est dire que la confiance se renforce en ces entreprises là et leurs performances, en contraste par rapport à un climat économique généralement morose qui ne bénéficie pas à tout le monde, et surtout pas aux PME qui représentent l'essentiel du tissu économique marocain et un véritable moteur de croissance.

Attijari Global Research note que le franchissement de son indice de confiance de la barre des 50 points, anticipe généralement une performance positive de l’indice MASI durant la période suivante.

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