LafargeHolcim Maroc : Un effet de rattrapage attendu cette année et en 2022

| Le 16/7/2021 à 13:58

Cette année et l’an prochain, le groupe devrait bénéficier d’un retour normatif à la consommation de ciment au Maroc. Mais au long terme, la croissance de la demande devrait ralentir. La nouvelle usine d’Agadir fera gagner des parts de marché au groupe dans le sud du pays, mais impactera les marges opérationnelles cette année. 

 

Sur la première moitié de l’année, le titre a légèrement surperformé le MASI avec une croissance en bourse de 11,25% à 1 780 dirhams quand l’indice casablancais affiche une hausse de 7,56% à la clôture de la séance du 15 juillet.

L’an dernier, le groupe affichait une baisse de 11% de son chiffre d’affaires à 6 980 millions de dirhams en raison de la crise sanitaire et du fort impact négatif du confinement sur les ventes et de la baisse de la demande nationale en ciment. Le résultat net du groupe ressortait en baisse de 12% à 1 492 millions de dirhams, impacté par la crise sanitaire et le don au fonds Covid-19 de 500 millions de dirhams.

Au premier trimestre 2021, le groupe affichait un chiffre d’affaires stable à 1 922 millions de dirhams et un endettement en retrait de 16% à 5 426 millions de dirhams. Sur le reste de l’année, le groupe devrait bénéficier de la reprise de la consommation et gagner des parts de marché avec l’ouverture de son usine à Agadir.

Un effet rattrapage attendu cette année et l’an prochain

Dans un contexte de relance, le groupe devrait bénéficier du rehaussement de la consommation de ciment dans le pays. D’après les derniers chiffres de l’Association Professionnelle des Cimentiers (APC), la consommation de ciments à fin juin a augmenté de 24,4% par rapport à l'an dernier à 6,8 millions de tonnes.

Dans son dernier Stock Guide de juillet 2021, CFG Bank annonce qu’en 2020, la demande nationale a chuté de 10% à 12,26 millions de tonnes. Cette année et en 2022, la demande devrait revenir à des niveaux normatifs avec des hausses respectives de consommation de 8,9% en 2021 et 3% en 2022. « A partir de là, le taux de croissance de la consommation de ciments devrait être assez faible car nous avons connu sur les deux dernières décennies une croissance assez forte, de l’ordre de 10,6% par an » nous confie une source du marché. Au long terme, CFG Bank table sur des taux de croissance de la demande en ciment compris entre 1,5% et 3% par an.

Sur la période 2021-2022, le groupe devrait bénéficier de cette reprise de la consommation sur son chiffre d’affaires. La société de recherche anticipe une hausse de 9% du chiffre d’affaires à 7 609 millions de dirhams et une hausse de 4,5% à 7 951 millions de dirhams.  

Elle devrait également bénéficier de prise de nouveaux marchés dans le sud du pays, notamment avec la récente ouverture de son usine de Ciments à Agadir.

Une présence dans le Sud et des gains de part de marché

Dans l’annonce de ses résultats annuels, le groupe indiquait que la nouvelle usine de ciments Agadir-Souss ayant nécessité un investissement de 3 milliards de dirhams sera opérationnelle dès cet été. L’objectif pour le groupe étant d’accompagner le développement des provinces du Sud du pays, région plutôt dominée par son concurrent Ciments du Maroc.

« Cela va leur permettre de gagner des parts de marché dans ces régions au détriment de Ciments du Maroc qui est historiquement présent dans la région. Cela va mécaniquement lui permettre de gagner des parts de marché, ce qui contribue à rassurer les investisseurs » explique notre interlocuteur. Cette usine dotée d’une capacité de production de 1,6 MT par an est un le levier principal de croissance du groupe. Néanmoins sa mise en service pèsera en partie sur les marges à court terme.

Une détérioration des niveaux de marge attendue cette année

L’an dernier, le groupe avait bénéficier d’un très bon niveau de marge en bénéficiant notamment de la baisse des cours du petcoke (-27%), un dérivé du pétrole, qui est le principal combustible dans le secteur cimentier. Sur la période, le résultat d’exploitation courant ressortait en légère baisse de 2% seulement à 3 076 millions de dirhams, principalement grâce à l’évolution favorable du prix des combustibles et les actions de maîtrise de coûts.

Cette année, avec la reprise de la consommation mondiale, et donc des cours du pétrole, les marges de l’opérateur seront impactées négativement par la hausse du petcoke. Selon CFG Bank, la marge brute du groupe passera de 74% en 2020 à 70,8% en 2021.

Le niveau des marges devrait également être impacté sur le court terme par le lancement de l’usine d’Agadir-Souss. « L’ouverture de la nouvelle usine devrait également dans un premier temps engendrer une baisse des taux de marge opérationnels du groupe » note CFG dans son Stock Guide. « En tant qu’industriel, il y a un certain niveau de coût fixe. Comme l’usine ne tournera pas encore à plein régime dès la première année, il sera normal d’observer une dégradation des marges du groupe sur cette année » explique notre interlocuteur.

Néanmoins le groupe conserve une bonne aptitude à générer du cash et un rendement de 3,6% est attendu cette année et l’an prochain contre 2,7% en 2020.

 

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