Une année importante

Le 3 janvier 2015 à 8h33

Modifié 10 avril 2021 à 4h26

L’année qui s’ouvre est celle de défis sérieux. La chance a voulu que les cours du pétrole baissent sérieusement, tendance qui devrait continuer selon les experts. Cela permet à la réforme de ce marché de ne pas avoir un impact négatif sur les prix, qui aurait été perçu comme une conséquence de la libéralisation.

 C’est une réforme majeure à mettre à l’actif de ce gouvernement. Elle était en gestation depuis 2002, et avait été reportée suite à un lobbying poussé des propriétaires de la SAMIR, ensuite c’est la flambée des prix qui a refroidi le gouvernement Abbas Fassi sur le sujet.

Un dossier institutionnel important est lui aussi à maturité; celui de la régionalisation avancée. Le texte peut ne pas répondre à toutes les ambitions, en particulier au niveau de la dévolution des compétences sur un certain nombre de sujets, en particulier l’éducation.

Il apporte cependant des changements importants. Les présidents de région, élus, seront les ordonnateurs, les walis n’ayant plus aucun contrôle de l’opportunité à leur disposition et la chambre administrative étant la seule à pouvoir trancher en cas de conflit. Ce n’est pas seulement une avancée démocratique, c’est aussi un moyen de développement régional puissant.

L’écueil le plus important reste celui des élites locales, qui est de la responsabilité des partis et de leur gestion de la question des candidatures. C’est une réalité électorale, la course aux sièges n’est pas en faveur des cadres. Mais nous aussi citoyens, nous sommes responsables. On estime que 3 millions de marocains ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Le taux d’abstention est très élevé, plus de 50% à chaque élection. Cela augmente les chances des notables et facilite l’achat de voix. C’est un enjeu fondamental de la construction démocratique au Maroc. Or, avez-vous vu un seul parti mobiliser pour les inscriptions en cours? L’Etat le fait, pas les 36 partis!

Ces élections locales, régionales et professionnelles vont changer la deuxième chambre, l’adapter enfin, à la nouvelle Constitution. Le PJD ne peut qu’y gagner parce qu’il est totalement absent de l’actuelle chambre des conseillers. Cela confortera, peut-être, Benkirane pour la fin de son mandat.

Mais il nous reste une question d’attitude à régler, pour que l’action de l’exécutif soit lisible, celle de la cohérence. Sur ce qui s’est passé au stade de Rabat, on n’y comprend plus rien. Nous avons un ministre privé de sortie, lâché par le chef de son parti, mais qui est toujours là.

Puis le CCM a interdit un film après sa sortie. La commission qui a accordé le visa d’exploitation est la même qui deux semaines plus tard a retiré des écrans le film d’un réalisateur qui a tourné plusieurs films au Maroc. Khalfi approuve, Nabil Ben Abdellah est en désaccord total et le dit haut et fort.

La Butane et son hypothétique décompensation font l’objet de la même cacophonie. Enfin le projet de loi sur l’instance anticorruption est chahuté par la majorité elle-même. Sans un minimum de cohérence, il est difficile de juger l’action de l’exécutif. Bonne année à tous!


 

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