Le spectre de l'Irak

Le 23 septembre 2014 à 10h30

Modifié 11 avril 2021 à 2h36

Je n'ai pas beaucoup écrit sur l'Irak et tout ça ces derniers jours, mais la récente parution dans le New York Times, du rapport de James Risen m’a rappelé toute l'horreur de cette affaire. Et je ne parle pas uniquement du fait que l’on ait menti aux Américains à propos de la guerre et de l’empressement de l'élite et la presse politique à s'aligner sur les positions du gouvernement, mais aussi de l’énorme gaspillage de vies humaines et d'argent engendré par cette entreprise.  

Non, la guerre d’Irak c’est aussi l'expression achevée d’une morale des plus abjectes. Non seulement nous avons été engagés dans cette guerre sous de faux prétextes - il est clair qu’elle a été déclenchée, en partie, à des fins de politique intérieure, mais il faut savoir que cette occupation qui loin d’être une tâche solennelle de laquelle dépend l'honneur national, a été l’occasion de "récompenser les vieux amis". Sans oublier la torture.

Donc, en un sens, il n'est pas du tout surprenant d'apprendre que nous n'avons pas seulement et incroyablement compté sur des mercenaires bien pourvus en relations politiques, mais que lesdits mercenaires avaient menacé de faire usage de violence contre nos propres fonctionnaires: «Quelques semaines avant que n’aient été abattus 17 civils, par les gardes de Blackwater, Place Nisour à Bagdad en 2007, "M. Risen écrivait que "le département d'État avait entamé une étude sur les opérations de la société de sécurité Blackwater en Irak. Mais l'enquête avait été abandonnée suite à la menace du top manager de Blackwater, disant "qu'il pouvait tuer l'enquêteur en chef du gouvernement" et que "personne ne pouvait rien faire à ce sujet, car nous étions en Irak", selon les rapports du ministère».

Et devinez quoi: "Les fonctionnaires de l'ambassade américaine à Bagdad ont pris le parti de Blackwater plutôt que celui des enquêteurs du Département d'Etat, quand le différend sur l’enquête s’est intensifié en août 2007. Comme le notent les documents précédemment non divulgués". (L'article peut être lu ici : nyti.ms/1nZXHHb ).

Ceci reste toujours choquant et rappelle la profondeur abyssale de la trahison.

Recul Sadomonetarist suédois

OK, c'est assez incroyable. J'ai souvent écrit sur le "sado-monétarisme" des banquiers centraux – leur besoin manifeste de trouver une raison, n’importe quelle raison pour augmenter les taux d'intérêt, malgré un chômage élevé et une faible inflation.

Le centre névralgique de ce genre de pensées est la Banque des règlements internationaux, qui pour une raison inconnue, jouit d'une très grande estime, même si les justifications de l’inflation qu’elle présente changent constamment ! D’un jour à l’autre ! Ou peut-être pas ! La stabilité financière ! – Son plaidoyer pour la rigueur monétaire ne changeant jamais.

Mais le lieu où les décideurs cèdent le plus à cette envie est la Suède, où la majorité à la Riksbank a décidé de céder au vice de hausser les taux d’intérêt, tout en écartant l'un des plus grands experts mondiaux sur les risques de déflation, mon ami et ancien collègue Lars Svensson.

Eh bien, vous savez quoi: les évènements qui ont suivi ont prouvé que M. Svensson avait nettement raison - l'augmentation des taux n'a pas freiné l’augmentation de la dette, mais elle a entraîné la Suède dans la déflation - ; la banque centrale avait alors fait un abrupt virage en U et avait réduit les taux (en décidant de ne pas suivre les  recommandations du gouverneur et du premier sous-gouverneur de la Banque).

En fait, ce virage en Uest une très bonne chose en soi, car il pourrait inciter les investisseurs à comprendre qu'il s'agit d'un réel changement de régime.

Traduit de l’anglais par Raja Khabcheche

© 2014 Le New York Times

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