Marché actions : En 2020, les OPCVM étaient acheteurs, les étrangers vendeurs

| Le 14/2/2021 à 10:18

En 2020, les personnes physiques marocaines et étrangères étaient légèrement acheteuses nettes sur le marché actions. Elles ont notamment souhaité profiter de la volatilité de la bourse l’an dernier. Les personnes morales étrangères ont été vendeuses nettes. Les personnes morales marocaines ont surtout acheté par l’intermédiaire des OPCVM. 

 

L’AMMC a publié le 12 février le profil des investisseurs sur le quatrième trimestre 2020 ainsi que les volumes de ventes et d’achats réalisés par ces derniers sur la période. Ce dernier trimestre permet également de dresser le comportement des investisseurs sur l’année entière.

Il en ressort que parmi les 5 catégories d’investisseurs listées par l’AMMC, 2 étaient vendeuses nettes et 3 acheteuses nettes.

Volume en MDH

Achat

Vente

Net

Personne morale marocaine (PMM) 

11.883

11.888

-5

OPCVM

12.732

11.654

1.078

Personne morale étrangère

(PME)

3.360

4.454

-1.094

Personne physique étrangère

(PPE)

260

253

7

Personne physique marocaine

(PPM)

4.766

4.753

13

 

Source : AMMC, élaboré par LeBoursier

Des personnes physiques appréciant le risque

Les personnes physiques étrangères comme marocaines (PPE et PPM) affichent en 2020 un volume d’achat net de respectivement 7 et 13 millions de dirhams. C'est léger, mais c'est positif. Malgré le fait que le MASI ait chuté de 7,27% en 2020, les personnes physiques ont affiché un volume d’achat total de 5.026 millions de dirhams sur le marché actions et un volume total de vente de 5.006 millions de dirhams.

Un analyste nous explique que la volatilité et les opportunités créées par le marché en 2020 sont la raison de ce léger mouvement acheteur. « Il y a un phénomène très important au niveau du marché boursier marocain. A chaque fois qu’il y a de la volatilité, il y a des particuliers qui interviennent. Car il y a une catégorie d’investisseurs physiques qui ne sont pas des investisseurs de fond de portefeuilles. Ils ont une vision globalement court-termiste. Le risque induit par la pandémie sur la bourse cette année a créé des opportunités sur le court terme, d’où le fait que sur l’année, le mouvement soit globalement acheteur » explique-t-il.

Dans le détail, voici les volumes d’achats et de ventes sur les quatre trimestres de l’année 2020 par catégories d’investisseurs :

 

   

Volume en MDH

   

Volume en MDH

 PMM achat

T1 2020

4242

PMM vente

T1 2020

4516

T2 2020

3270

T2 2020

2592

T3 2020

722

T3 2020

492

T4 2020

3649

T4 2020

4288

 

 

11883

 

 

11888

OPCVM achat

T1 2020

6011

OPCVM vente

T1 2020

5164

T2 2020

2769

T2 2020

3765

T3 2020

1160

T3 2020

1054

T4 2020

2792

T4 2020

1671

 

 

12732

 

 

11654

PME achat

T1 2020

999

PME vente

T1 2020

1238

T2 2020

1086

T2 2020

1423

T3 2020

555

T3 2020

877

T4 2020

720

T4 2020

916

 

 

3360

 

 

4454

PPE achat

T1 2020

59

PPE vente

T1 2020

68

T2 2020

101

T2 2020

78

T3 2020

43

T3 2020

47

T4 2020

57

T4 2020

60

 

 

260

 

 

253

PPM achat

T1 2020

1247

PPM vente

T1 2020

1572

T2 2020

1410

T2 2020

778

T3 2020

689

T3 2020

698

T4 2020

1420

T4 2020

1705

 

 

4766

 

 

4753

 

Source : AMMC, élaboré par LeBoursier

 

Les personnes morales ont cherché à limiter leur exposition

En face, les personnes morales marocaines (PMM) ont été très légèrement vendeuses nettes en 2020. Sur la période, elles ont affiché des volumes de ventes de 11 888 millions de dirhams et des volumes d’achat de 11 883 millions de dirhams, d’où des ventes nettes de 5 millions de dirhams. Les personnes morales étrangères (PME) ont pour leur part affiché les ventes nettes les plus élevées avec 1 094 millions de dirhams. Ce mouvement vendeur des personnes morales s’explique par une volonté de limiter l’exposition à un marché perturbé.

Notre analyste nous explique : « Concernant les étrangers, cela doit principalement être causé par la contre performance du marché boursier. Etant donné la trajectoire baissière qu’a pris le marché durant le premier et second trimestre 2020, ces institutionnels ont été poussés à alléger les portefeuilles actions. Il faut aussi prendre en considération que les étrangers obéissent à des logiques d'investissement propre à eux, où une sortie peut etre envisageable rapidement. Ils font du stock and stop. Ce n'est pas le cas pour les PPM qui ont une vision plus long termiste de l'investissement ».

L’investissement indirect en bourse devient plus prisé par les institutionnels

Mais cette tendance vendeuse de la part des personnes morales est à mettre en perspective. Notamment en observant le comportement des OPCVM sur l’année. Ces derniers ont enregistré le volume d’achat le plus important avec 12,7 milliards de dirhams sur la période et ont effectués des achats nets de 1 078 millions de dirhams. Pour notre source, « la collecte des OPCVM actions émane largement des opérations de délégation de gestion de portefeuille de la part des institutionnels. C’est-à-dire que les OPCVM actions n’ont pas collecté l’épargne des ménages ou des particuliers, mais celle des institutionnels. Donc derrière ce mouvement acheteur des OPCVM se cache principalement des personnes morales marocaines ».

Pour notre interlocuteur, les achats nets des OPCVM sur le marché actions l'an dernier viennent premièrement du fait que le marché a globalement baissé. « Il ne faut pas oublier qu’il y a eu une forte volatilité sur le marché en 2020.  Les OPCVM sont des instruments dynamiques, donc ils cherchent des opportunités de placements. Lorsqu’il y a des tendances baissières, ils achètent et quand le marché est à la hausse, ils vendent » explique-t-il.

Mais l’autre raison, structurelle, vient du fait que les investissement indirects se développent de plus en plus sur le marché. « C’est un phénomène qui a commencé depuis les 4 dernières années et qui est appelé à se renforcer. Au fur et à mesure, la gestion directe deviendra de plus en plus indirecte en délégant aux OPCVM » nous explique notre source. Il poursuit, « ce changement vient du fait que la plupart des institutionnels de la place préfèrent déléguer la responsabilité de la performance à des professionnels dédiés. Désormais, les institutionnels font un suivi du portefeuille et des comités d’investissements avec des sociétés de gestion qui sont spécialisées et dont c’est le cœur de métier. Avec l’incertitude et le risque qui a plané sur la place en 2020, il est normal que cette tendance s’accentue ».

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