Bourse de Casablanca : Bachir Tazi explique la forte volatilité du marché depuis vendredi
Face à la surprenante évolution du marché lors de ces trois dernières séances de cotation, Bachir Tazi, directeur de CFG Bank Capital Markets, trouve que « tant qu’on n’a pas de mécanismes de couverture, le marché connaîtra toujours des exagérations, soit à la baisse soit à la hausse ».
Au lendemain de la chute du principal indice de la cote casablancaise d’à peu près 6%, atteignant une perte YTD de 11,22%, le MASI s’est nettement ressaisit dès l’ouverture de la séance de cotation de ce mardi 10 mars.
A l’issue de cette séance, le MASI a gagné 5,45% suite à l’échange d’un volume de 283,99 millions de DH, ramenant sa baisse YTD à 6,38%. Sur les 53 valeurs traitées lors de cette séances, seules 4 valeurs ont évolué à la baisse.
Cette hausse s’explique par le fait que des investisseurs, notamment institutionnels, profitent de la baisse des cours pour se positionner sur le marché.
Evolution du MASI (1 semaine)
Graph MASI
Sollicité par LeBoursier, Bachir Tazi, directeur de CFG Bank Capital Markets, précise que « ce sont les vendeurs court-termiste et les acheteurs long-termiste qui font le marché actuellement ». Autrement dit, ce sont essentiellement les investisseurs institutionnels qui sont en train d'acheter auprès des particuliers.
A présent, « le marché est dominé principalement par les investisseurs marocains. Les étrangers sont quasi-absents, ils sont absorbés par tout ce qui se passe sur les autres marchés internationaux qui sont volatiles et plus liquides. Le marché marocain n’est pas leur priorité pour l’instant », continue-t-il.
« Le marché connaîtra toujours des exagérations »
En analysant le comportement des investisseurs lors de ces dernières séances de cotation, Bachir Tazi souligne deux principaux facteurs explicatifs de la panique qui a frappé la bourse de Casablanca ainsi que l’évolution des indices ce mardi.
Le premier est fondamental. « Il est liée à un ralentissement économique à l’échelle mondiale, face à la propagation du Coronavirus, et qui va affecter le Maroc ». S’ajoute à cela « la sécheresse qui s'installe au Maroc et qui va avoir un grand impact sur la valeur ajoutée agricole et donc sur la croissance économique en général.
Le deuxième est psychologique. « Pour cela, il ne faut pas en vouloir au marché ».
Et d’expliquer : « En l’absence de mécanismes de couverture et en l’absence des chiffres exacts qui quantifient l’impact du Coronavirus sur l’économie mondiale et l’économie marocaine, les investisseurs préfèrent liquider leurs positions dans l’attente d’avoir de la visibilité, quitte à acheter plus cher après ».
« Il n’y a pas de mécanismes de couverture qui permettent d’atténuer ce genre d’évolutions brutales », souligne-t-il.
Il ajoute : « le marché marocain est long dans le sens où il n’y a pas de mécanismes qui permettent de faire de la vente à découvert ».
« Sur les marchés développés, quand il y a des mécanismes de couverture, les mouvements brutaux du marché peuvent être amortis. En l’absence de ces mécanismes, et tant que nous auront un marché qui est long, par opposition à un marché short, nous allons toujours assister à des mouvements brusques et brutaux. Nous aurons toujours des exagérations à la baisse comme à la hausse ».
« Si on avait des mécanismes de couverture, et quand on assisterait à des rallyes à l’achat, on aurait des investisseurs qui viendraient se positionner à la vente à découvert et calmeraient un peu les acheteurs pour freiner la tendance à l’achat », conclut-il.
A noter que quand un investisseur est en position « longuz », il parie sur le potentiel d’une action qu’il place en portefeuille en attendant qu’elle prenne de la valeur afin de réaliser une plus-value.
Si l’investisseur fait le pari inverse, il anticipe que le marché et ses titres vont perdre de la valeur, il prend une position courte. Celle-ci consiste à être vendeur. Quand un investisseur est dans cette position, il peut soit effectuer une vente immédiate de ses titres, soit procéder à une VAD (Vente-à-découvert). Cette technique consiste à emprunter un titre, à encaisser sa vente immédiatement, puis à le racheter plus tard, à moindre prix, afin d'empocher la différence.
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