La sécurité constitue, avec la stabilité, l'un des deux éléments clés de l'attractivité économique du Maroc et de son image internationale. Au cours des deux dernières années, la DGSN a connu une réforme profonde qui donne déjà des résultats.

La réforme en cours à la DGSN, on la doit à un homme qui contrairement à ses prédécesseurs a su mettre en pratique les instructions du Roi sur la nécessaire modernisation des forces de police au service des citoyens, les doter d'une mission clairement conceptualisée [police citoyenne, de service public], la moraliser et la mobiliser.

Après son installation à la direction générale de la sûreté nationale, celui qui dirige en même temps la DGST, a lancé une restructuration de la police qui constitue une première pour ce corps assurant la sécurité intérieure des Marocains. Selon un membre de son cabinet interrogé par Médias24 dans un précédent article, la réorganisation en cours est du jamais vu depuis l’indépendance du Maroc.

Ce n’est qu’en 2016 que les premiers résultats ont commencé à être visibles dans le quotidien des citoyens: modernisation des moyens matériels (nouveaux véhicules, tenues, armes), recrutements massifs et création de nouvelles unités opérationnelles, moralisation et motivation (promotion interne, exclusion des brebis galeuses …), et communication réactive de la DGSN.

Cette réorganisation se poursuit en 2017 pour améliorer la lutte contre la criminalité et réconcilier les Marocains avec certains éléments de police qui n’étaient pas toujours irréprochables dans le passé.

La nouvelle stratégie sécuritaire est axée sur une refonte des moyens humains et matériels mais aussi sur une nécessaire adaptation aux nouvelles menaces criminelles qui n’épargnent pas le Maroc.

Modernisation de la flotte et des équipements des policiers

Le changement le plus flagrant est sans aucun doute la dotation exceptionnelle de la DGSN réservée à l’achat de nouveaux moyens de mobilité. Ainsi, en 2016, il a été procédé à la rénovation et l’ancienne flotte et à l’acquisition de 2.390 véhicules (motos, voitures, 4X4), avec un bariolage qui reflète une nouvelle identité visuelle des services de Police.

Pour casser les vieux clichés associés à un corps de police débraillé et désuet, le nouveau commandement a doté, en janvier 2017,  tous ses éléments en uniforme de nouvelles tenues d’hiver et d’été afin de donner une meilleure image aux administrés dans l’espace public.

Ce changementd’image est passé aussi par la construction de nouveaux bâtiments de Police et le réaménagement des locaux existants aux normes de sécurité exigées pour ces édifices sensibles.

Dans le cadre de cette vision, un terrain de 20 hectares, situé à Hay Riad à Rabat, abritera le nouveau siège de la DGSN qui regroupera tous les services et annexes disséminés et des travaux de construction du nouveau siège de la Brigade Nationale de la Police Judiciaire et de celui du Laboratoire Nationale de la Police Scientifique ont été lancés.

De plus, afin de désengorger l’école de police de Kénitra, une nouvelle école de formation sera construite à Rabat dans le quartier El Arjat, et plusieurs services extérieurs de la DGSN seront édifiés ou rénovés.

A nouvelles menaces criminelles, nouvelles unités de police

Pour s’adapter au grand banditisme et à la petite criminalité qui prennent de nouvelles formes, la DGSN a créé plusieurs nouvelles brigades spécialisées qui n’existaient pas auparavant:

- Un Groupe Central d’Intervention (GCI) et huit Brigades Régionales d’Interventions (BRI), dont la mission est de faire face aux phénomènes criminels de grande ampleur, et de démanteler les organisations criminelles (kidnappings, séquestrations, prises d’otages …).

-Deux groupes de Recherche et d’Intervention (GRI) dans les villes criminogènes de Fès et Salé renforceront la lutte contre la criminalité et appuyeront les brigades décentralisées de la police judiciaire et de la sécurité Publique.

-Quatre nouvelles brigades régionales de police judiciaire (BRPJ) dont les sièges seront à Casablanca, Fès, Rabat et Marrakech enquêteront sur les dossiers de criminalité économique et financière

-Création de 16 Groupes de maintien de l’ordre (10 groupes mobiles de sécurité, 5 anti-émeutes et un d’Intervention rapide à Rabat) et de deux groupes préfectoraux dédiés  à la protection des locaux des représentations diplomatiques à Rabat et à Casablanca.

Un recrutement qualitatif et une moralisation des effectifs de police

Contrairement au passé où les postulants n’étaient pas toujours au niveau, le recrutement passe désormais par des concours basés sur le mérite et l’égalité des chances entre tous les candidats.

Afin de motiver ses troupes, Hammouchi a favorisé la promotion interne pour les plus méritants. De 2014 à 2017, plus de 20.000 fonctionnaires ont été promus soit 1/3 des effectifs de la DGSN. 84 gratifications ont récompensé des actes exceptionnels de bravoure pour assurer la sécurité des citoyens.

Un millier de fonctionnaires ont bénéficié d’aides à l’acquisition d’un logement personnel et d’autres de prix préférentiels pour des logements et terrains dans les villes de Meknès, Agadir, Tanger, Ouarzazate et Fès.

Hormis la modernisation des moyens matériels de ce corps de sécurité, le phénomène qui est désormais sur toutes les lèvres est la fin de l’impunité pour les policiers corrompus ou indélicats.

En 2016, l’Inspection Générale de la Sûreté Nationale a mené 442 enquêtes administratives sur les éléments de son personnel. Elle a également réalisé 73 opérations d’inspection, dont 42 inopinées, pour auditer l’action des services de Police et contrôler des comportements de ses fonctionnaires.

Ces enquêtes ont abouti à plus de 2.000 sanctions disciplinaires ventilées de la manière suivante: 104avertissements, 517 blâmes, 259 stagesd’orientation, 84 révocations, 31 suspensions temporaires,3 mises à la retraited’office, 4 licenciements et 5 rétrogradations.

De plus, 1.899 lettres de mise en garde ont été adressées aux policiers contrevenants,et des décisions de suspension ont été prises à l’encontre de 176 fonctionnaires, dont 58 pour corruption.

Un service de police secours plus réactif

Tous les Marocains confrontés à des agressions ont en mémoire le peu de réactivité des forces de police censés les secourir. Des standardistes vont désormais traiter les appels d’urgence au 19 ou sur les lignes téléphoniques des services les plus proches pour envoyer des unités motorisées qui interviendront  en coordination avec des membres de la protection civile, des services de santé …

Accélération des procédures d’obtention de documents administratifs

La DGSN a mis en place un système informatique pour collecter les données biométriques dans les consulats de Bruxelles (Belgique), d’Orly (France), et bientôt à Marseille (France), pour accélérer l’obtention par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) des cartes d’identité dans les brefs délais.

Au Maroc, une nouvelle procédure simplifiée et sécurisée a été adoptée pour délivrer des cartes de résidence et visas aux étrangers, aux réfugiés et pour régulariser la situation des migrants illégaux.

En parallèle, la DGSN a inséré des normes de sécurité biométriques dans les documents administratifs délivrés par les services de Police, (fiches anthropométriques, permis de port d’armes non apparentes, autorisations de circulation des explosifs)

Etudes d’anticipation des menaces et bilan de la répression

Le commandement a lancé un plan de mesure quantitative et qualitative pour développer des plans d’action sur le terrain et renforcer les liens de confiance entre les services de Police et les citoyens.

- Adopté en 2016, un plan porte une série d’actions: arrestation des personnes recherchées, répression des affaires liées au trafic de drogue et de comprimés psychotropes, lutte contre le port illégal d’armes blanches pour porter atteinte aux personnes et aux biens, démantèlement de réseaux criminels, et prévention contre les crimes violents affectant le sentiment de sécurité chez le citoyen.

- Les opérations sécuritaires menées en 2016 ont permis d’arrêter plus de 500.000 suspects, dont 162.000 individus recherchés. Les opérations de saisie de drogue ont atteint des niveaux record, (134 tonnes de haschich, 1,621 kg de cocaïne, 16,59 kg d’héroïne, et 1,3 millions de psychotropes et ecstasy.

- La coopération internationale contre le crime organisé transfrontalier a permis d’émettre en 2016, 148 mandats d’arrêt internationaux, et d’arrêter 122 individus recherchés au niveau international. Exécution de 77 commissions rogatoires internationales au Maroc et de 27 commissions rogatoires internationales à l’étranger.

-Les brigades mixtes de protection des établissements scolaires ont sécurisé 4.513 établissements d’enseignement pour l’année scolaire 2015-2016 et ont permis d’arrêter 4.904 suspects.

-Concernant la sécurité routière, plus de 1.680.000 véhicules ont fait l’objet de procès-verbaux pour infraction au Code de la route (avec 230.000 véhicules mis en fourrière), tandis que plus de 1 million d'amendes transactionnelles et forfaitaires ont été recouvrées.

La nouvelle DGSN a choisi de communiquer sur son travail

En 2016, l’institution qui se veut plus transparente a organisé 1.230 activités de relations presse, 174 mises au point et droits de réponse et 165 autorisations de reportage au profit des différents supports médiatiques, ainsi que la publication de 10 numéros du magazine «Revue de Police» en langues arabe et française.

La même année, les services de Police ont organisé près de 52.000 réunions de coordination avec les acteurs associatifs. Des campagnes de sensibilisation dans les écoles et lycées ont bénéficié durant l’année scolaire 2015-2016 à plus de 1 million d'élèves, répartis sur 8.079 établissements d’enseignement.

Le diaporama ci-dessus permet de voir les moyens matériels alloués aux ressources humaines qui ont rajeuni et qui comportent de plus en plus d'éléments féminins.