Carte mondiale des cyberattaques: le Maroc épargné?

99 pays sont concernés par les dizaines de milliers d'attaques simultanées menées pour des rançons, une situation inédite dans le monde. Selon une carte établie par Karpersky, le Maroc fait partie des pays épargnés.

Carte mondiale des cyberattaques: le Maroc épargné?

Le 13 mai 2017 à 15h32

Modifié 13 mai 2017 à 15h32

99 pays sont concernés par les dizaines de milliers d'attaques simultanées menées pour des rançons, une situation inédite dans le monde. Selon une carte établie par Karpersky, le Maroc fait partie des pays épargnés.

 

Une vague de cyberattaques "sans précédent" a frappé samedi une centaine de pays, affectant le fonctionnement de nombreuses entreprises et organisations, dont les hôpitaux britanniques, le constructeur français Renault et le système bancaire russe.

De la Russie à l'Espagne et du Mexique au Vietnam, des dizaines de milliers d'ordinateurs, surtout en Europe, ont été infectés vendredi par un logiciel de rançon exploitant une faille dans les systèmes Windows, divulguée dans des documents piratés de l'agence de sécurité américaine NSA.

Un chercheur en cybersécurité, tweetant à partir de @Malwaretechblog, a indiqué à l'AFP avoir trouvé une parade pour ralentir la propagation du virus. Mais les experts restaient prudents samedi après-midi sur l'expansion du virus. "On ne sait pas encore si on est sur une pente ascendante ou descendante. On est toujours en phase d'analyse", a expliqué Laurent Maréchal, expert en cybersécurité chez McAfee, à l'AFP.

Le service public de santé britannique (NHS, 1,7 million de salariés) semble avoir été l'une des principales victimes, et potentiellement la plus inquiétante en mettant en danger des patients.

Mais il est loin d'être le seul. Le constructeur automobile français Renault a indiqué samedi à l'AFP avoir été affecté et des sites de production étaient à l'arrêt en France mais aussi en Slovénie, dans sa filiale Revoz.

L'usine de Dacia Renault en Roumanie a également été affectée, tout comme l'usine britannique de Sunderland du constructeur japonais Nissan, partenaire de Renault.

La Banque centrale russe a annoncé que le système bancaire du pays avait été visé par la cyberattaque, ainsi que plusieurs ministères, et que les pirates avaient tenté de forcer les installations informatiques du réseau ferroviaire.

"Enquête internationale"

Le géant américain de livraison de colis FedEx ou encore la compagnie de télécoms espagnole Telefonica, où les employés ont été appelés par mégaphone d'éteindre leurs ordinateurs en catastrophe, ont également été affectés.

L'attaque est "d'un niveau sans précédent" et "exigera une enquête internationale complexe pour identifier les coupables", a indiqué l'Office européen des polices Europol dans un communiqué.

"C'est la plus importante attaque de ce type de l'histoire", a déclaré à l'AFP Mikko Hypponen, responsable de la société de sécurité informatique F-Secure, basée en Finlande, en évoquant "130.000 systèmes touchés dans plus de 100 pays".

L'ancien hacker espagnol Chema Alonso, devenu responsable de la cybersécurité de Telefonica, a cependant conclu samedi sur son blog que malgré "le bruit médiatique qu'il a produit, ce +ransomware+ n'a pas eu beaucoup d'impact réel" car "on peut voir sur le portefeuille BitCoin utilisé que le nombre de transactions" est faible.

Selon le dernier décompte samedi, assure-t-il, seulement "6.000 dollars ont été payés" aux rançonneurs.

Ce montant modeste incite Amar Zendik, dirigeant de la société de sécurité Mind Technologies, à pencher pour une attaque menée par des "hackers" souhaitant "faire un coup" plutôt que de récupérer de l'argent.

Le logiciel malveillant verrouille les fichiers des utilisateurs et les force à payer une somme d'argent sous forme de monnaie virtuelle bitcoin pour en recouvrer l'usage: on l'appelle le "rançongiciel".

Les captures d'écran d'ordinateurs infectés du NHS britanniques montrent ainsi que les pirates demandent un paiement de 300 dollars en bitcoins. Le paiement doit intervenir dans les trois jours, ou le prix double, et si l'argent n'est pas versé dans les sept jours les fichiers piratés seront effacés.

"Ne pas payer"

Les autorités américaines, britanniques et françaises ont conseillé aux particuliers, entreprises et organisations touchés de ne pas payer les pirates informatiques.

Les ministres des Finances du G7, réunis samedi à Bari (sud-est de l'Italie), ont érigé la lutte contre le piratage informatique au rang de priorité.

La dernière attaque "ne semble pas avoir causé de problème au système financier pour l'instant", a commenté le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco.

Le NHS britannique tentait samedi de rassurer ses patients, alors que, soumis à une cure d'austérité, il est déjà au bord de la rupture. "Environ 45 établissements" ont été touchés, a indiqué samedi la ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd sur la BBC. Plusieurs d'entre eux ont été obligés d'annuler ou de reporter des interventions médicales.

Mme Rudd a ajouté que les autorités continuaient à tenter d'identifier les auteurs de l'attaque avant de présider une réunion interministérielle de crise.

Selon la société Kaspersky, le logiciel malveillant a été publié en avril par le groupe de pirates "Shadow Brokers", qui affirme avoir découvert la faille informatique par la NSA.

"Ce logiciel de rançon peut se répandre sans que qui que ce soit ouvre un email ou clique sur un lien", a précisé Lance Cottrell, directeur scientifique du groupe technologique américain Ntrepid.

"Si la NSA avait discuté en privé de cette faille utilisée pour attaquer des hôpitaux quand ils l'ont +découverte+, plutôt que quand elle leur a été volée, ça aurait pu être évité", a regretté sur Twitter Edward Snowden, l'ancien consultant de l'agence de sécurité américaine qui avait dévoilé l'ampleur de la surveillance de la NSA en 2013.

Le G7 promet de renforcer la cybersécurité

Les ministres des Finances du G7 ont promis samedi à Bari, dans le sud-est de l'Italie, de renforcer la cybersécurité au moment où elle est battue en brèche, après une réunion qui a aussi permis de briser un peu la glace avec les Etats-Unis.

La discussion des ministres et des gouverneurs des banques centrales du G7 est intervenue samedi, précisément au moment où une partie de la planète était victime d'une série de cyberattaques, qui ont sérieusement perturbé les hôpitaux britanniques ou paralysé des usines automobiles du groupe Renault en France.

Ces attaques sont un "rappel de l'importance de la cybersécurité et de la nécessité de se concentrer sur ce problème", a indiqué samedi devant la presse le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.

 

Son homologue italien, Pier Carlo Padoan, hôte de cette réunion, s'est même autorisé à plaisanter en affirmant s'être concerté avec les auteurs de ces attaques pour prouver l'importance du sujet à l'agenda de ce G7.

Plus sérieusement, le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco, a assuré de son côté qu'elles n'avaient pas affecté le sytème financier international.

Dans une déclaration commune, les pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Canada) ont affirmé reconnaître la "menace croissante" que représente la cybercriminalité pour leurs économies et promis de trouver des réponses.

Le sujet sera notamment évoqué dans deux semaines à Taormina, en Sicile, à l'occasion d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G7, a promis M. Padoan.

Il s'agit en attendant de demander aux experts de procéder à une évaluation précise des capacités en matière de sécurité informatique, pour mieux préparer la riposte, a indiqué de son côté le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Les grands argentiers du G7 ont aussi promis d'en faire plus pour lutter contre le financement du terrorisme, l'évasion ou l'optimisation fiscale.

Et sur ces sujets, toutes les délégations ont été "très fermement unis", y compris celle des Etats-Unis, a assuré le ministre français des Finances Michel Sapin.

  "Langage commun"  

Sur ces thèmes, "nous avons un langage commun", a renchéri le commissaire européen Pierre Moscovici, soulignant que la relation avec les Etats-Unis était désormais "moins tendue" que lors de la réunion des ministres des Finances du G20 en Allemagne en mars.

Avec M. Mnuchin, "nos relations s'améliorent à chaque nouvelle rencontre", a assuré M. Padoan, lors de la conférence de presse finale.

Reste un "grand point d'interrogation" sur les orientations économiques de l'administration américaine présidée par Donald Trump, a toutefois indiqué M. Sapin.

Deux sujets, pourtant régulièrement évoqués au G7, n'ont cette fois pas été abordés: le commerce international et le climat.

Sur ces sujets, "nous n'avons pas bougé", a déploré le ministre français qui participait à son dernier G7 après la démission du gouvernement français cette semaine.

Le secrétaire américain au Trésor, qui lui était convié à son premier G7, s'est en revanche félicité du climat de cette réunion. "Je ne pourrais pas être plus heureux après ces deux jours", a-t-il assuré devant la presse.

Les partenaires des Etats-Unis au G7 sont maintenant "plus à l'aise" vis-à-vis des objectifs économiques de l'administration américaine, a-t-il assuré devant la presse.

"Nous ne voulons pas être protectionnistes mais nous nous réservons le droit de l'être. Nous pensons que le commerce (international) n'est pas équilibré", a encore expliqué le secrétaire américain.

De ce point de vue, la récente conclusion d'un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis a été vue comme un "signe encourageant", selon M. Padoan.

Le G7 de Bari a aussi permis une discussion sur la Grèce, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro le 22 mai, qui doit décider du versement d'une nouvelle tranche d'aide financière à Athènes. La volonté générale manifestée à Bari, y compris par l'Allemagne, est "de parvenir à un accord", a assuré samedi sur ce point M. Moscovici.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble est "très désireux qu'on parvienne à un accord le 22 mai. Il comprend les efforts faits par la partie grecque, et il a aussi envie que l'on passe sur ce thème un été serein", a-t-il assuré. (AFP)

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