Samir: la liste des principaux créanciers
L'affaire a pris une tournure juridique. Il faut évaluer la dette et désigner les créanciers. Tentative de reconstitution de la dette.
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Ariane Salem
Le 25 novembre 2015 à 18h30
Modifié 25 novembre 2015 à 18h30L'affaire a pris une tournure juridique. Il faut évaluer la dette et désigner les créanciers. Tentative de reconstitution de la dette.
La composition de sa dette n’est pas clairement définie. Pour simplifier, ses créanciers sont: les banques marocaines, les banques internationales, les fournisseurs, l’Etat (via l’administration des douanes notamment), les obligataires.
Selon le bilan semestriel de la Samir, arrêté au 30 juin 2015, la dette financière s’élève à 22 MMDH. D’après nos recoupements, la dette identifiée s’élève à 34,6 MMDH, si l'on compte la dette due à la douane. Ce à quoi s'ajoute probablement un compte fournisseurs bien garni, ce que nous n'avons pas encore vérifié.
En tout état de cause, la dette globale est au moins de 43 MMDH, selon un décompte établi par l'Etat et correspondant à la dette inscrite au bilan semestriel consolidé de la Samir.
Banques marocaines: 8,5 MMDH
La dette financière de la Samir auprès des banques marocaines est évaluée à 8,5 MMDH par la Banque Centrale qui a effectué un stress test du système bancaire marocain en août 2015. Une source autorisée nous livrait le diagnostic de ce stress test courant septembre: les banques sont suffisamment robustes pour amortir un défaut complet du raffineur.
Les banques marocaines créancières sont la BCP (1,9 à 2 MMDH), Crédit Agricole du Maroc (environ 900 MDH dont 400 MDH couverts par une hypothèse réelle), AWB (au moins 630 MDH), BMCE, Société Générale et Crédit du Maroc. Des sociétés de leasing figurent également parmi les créanciers: Maroc Leasing (900 MDH), Maghrebail (300 MDH), Wafabail (250 MDH).
Outre la BCP qui dispose d’une garantie foncière solide à hauteur de 1,2 MMDH, les banques sont en concurrence sur l’actif de la Samir si celle-ci devait être liquidée. Quelques banques ont effectué des saisies conservatoires sur les titres fonciers et autres actifs, ainsi que sur les comptes bancaires.
La Samir, elle ne reconnaît qu’un engagement auprès des banques marocaines de 5,7 MMDH.
Les banques internationales: 3,3MMDH
Si la dette envers les banques marocaines est bien connue depuis septembre, celle envers les banques internationales demeure un secret jalousement gardé.
Nous avons pu établir que celle-ci s’élève a minima à hauteur de 3,3 MMDH.
L’International Islamic Trade Finance Corporation (ITFC), filiale de la Banque Islamique de Développement est en tête de peloton, avec une dette évaluée a minima à 170 M$ (1,7 milliard de DH). Cette dernière signait en effet en début d’année un accord de financement pour l’importation de pétrole dans le cadre du plan de redressement de la Samir.
La banque Hinduja basée à Londres est le deuxième créancier étranger de la Samir avec une créance d’environ 80 M$.
Quant à BNP Paribas, partenaire financier historique de la Samir qui lui prête main forte depuis 2007 (en lui accordant 680 millions de dollars de lignes de crédit entre 2007 et 2013), la créance qu’elle réclame est légèrement inférieure à 25 millions de dollars, représentant le total d’un contrat de rééchelonnement de dette signé en juillet 2015. BNP Paribas a entamé des recours en justice au Maroc.
Les banques internationales sont dans une posture plus inconfortable que les banques marocaines, car leur contrat est parfois régi par le droit étranger, complexifie les procédures de saisie conservatoire.
Les dettes-fournisseurs: 9 MMDH
Parmi les fournisseurs, il faut compter les sociétés de trading et les producteurs: la Samir reconnaît une dette globale de 5,6 MMDH à leur égard selon une source interne bien informée.
Côté producteurs, elle est redevable auprès de BP Oil et Vermillion - minor pétrolière canadienne - pour un montant d’au moins 450 M$ (4,5 MMDH). Dans un communiqué interne de la Samir publié en début d’année, on apprenait que Vermillion et ITFC débloquaient une ligne de financement de 600 millions de dollars. A priori, l’engagement envers Vermillion atteint 400 millions de dollars.
Côté sociétés de trading pétrolier, d’après une information de Reuters, la dette de la Samir était estimée à 450M$ (4,5 MMDH) au début du mois d’août 2015. Parmi elles, Glencore, BB Energy et Vitol. La dette reconnue par la Samir auprès du seul fournisseur Glencore atteint au moins 110 M$.
En recoupant ces informations, nous estimons la dette fournisseur à un minimum de 9 MMDH.
L’Etat: 13 à 15 MMDH
La dette de la Samir à l’égard de la douane s’élevait à hauteur de 12,5 MMDH en capital et 500 MDH en intérêts au début août 2015. Une créance douanière supplémentaire à hauteur de 2 MMDH fait toujours l’objet d’un litige.
L’emprunt obligataire: 0,8 MMDH
L’emprunt obligataire s’élève à 800 Millions de dirhams. Il doit être remboursé à fin décembre mais des doutes planent sur la capacité du raffineur à le faire.