L'interrogatoire est en cours avec le suspect, né en 1982, qui sera déféré devant le parquet dès la fin de l'enquête, selon la même source.

Il s’appelait Ismaila Faye, il était sénégalais, et il a connu la mort durant la nuit de 12 au 13 août dernier, poignardé par un marocain pour une histoire de siège dans un bus à la gare routière d’Al Kamra à Rabat.

L’indignation est vive, l’opinion publique est en émoi. Sur le réseau social facebook, un groupe appelle à une manifestation contre le racisme.

D’après des sources diplomatiques,  le consul général et l’ambassadeur finalisent les procédures pour accéder au corps de la victime afin qu’il soit rapatrié au Sénégal.

Les premiers résultats de l’enquête qui a été ouverte par la police judiciaire après la mort d’Ismaila Faye ont permis d’identifier l’auteur du crime et ce, grâce à «des enregistrements vidéo de caméras de surveillance installées dans la gare d’Al Kamra et dans l’autocar, et dont la police détient la copie» explique Ousmane Ba, président du CCSM (collectif de la communauté subsaharienne au Maroc).

Le meurtre a eu lieu durant la nuit du 12 au 13 août, entre 22 et 23h, lorsqu’une altercation a éclaté entre Ismaila Faye et un passager à la suite d’une dispute pour une place dans le bus. L’altercation s’est soldée par trois coups assénés à l’arme blanche, un touchant le cou, un autre a atteint la bouche et la gorge, et un troisième traversant la poitrine. La victime a péri quelques minutes après le drame.

Les éléments actuellement en notre possession ne permettent pas de dire si les raisons du crime sont liée à l’origine de la victime. Il faudra attendre les résultats de l’enquête.

En même temps, sur internet, un groupe portant le nom «Nous-sommes-tous-Ismaila-Faye» a vu le jour. Il compte actuellement un peu plus de 700 personnes. Parmi les membres, nombreux sont ceux qui voudraient manifester contre la dégradation des droits des subsahariens vivants au Maroc. En effet, ce drame s’ajoute à une liste malheureusement bien longue des abus et des mauvais traitements à l’encontre de la communauté noir-africaine vivant sur le sol marocain. Il est temps de réagir.