Casablanca. Sur fond de polémique, le poste de chef de service d'urbanisme n'est toujours pas pourvu

Le nom du nouveau chef de service de l’urbanisme à la commune de Casablanca devait être connu ce lundi 3 juin. L’examen oral du concours, auquel trois candidats se sont présentés, a eu lieu le jeudi 30 mai. Au moment de la publication de cet article, aucun nom n’avait été dévoilé. Voici ce que l'on sait du dossier qui fait polémique au sein du Conseil de la ville.

Photos MAP

Casablanca. Sur fond de polémique, le poste de chef de service d'urbanisme n'est toujours pas pourvu

Le 4 juin 2024 à 19h43

Modifié 4 juin 2024 à 19h43

Le nom du nouveau chef de service de l’urbanisme à la commune de Casablanca devait être connu ce lundi 3 juin. L’examen oral du concours, auquel trois candidats se sont présentés, a eu lieu le jeudi 30 mai. Au moment de la publication de cet article, aucun nom n’avait été dévoilé. Voici ce que l'on sait du dossier qui fait polémique au sein du Conseil de la ville.

Le dossier d'une ancienne chef de service d’urbanisme à la commune de Casablanca, fait jaser. Suite à des accusations du Conseil régional des architectes de Casablanca, le dossier a débarqué au Conseil de la ville et a créé des remous lors de la session ordinaire du mois de mai.

L’opposition (PJD) avait alors dénoncé le fait que cette fonctionnaire continue d’exercer au sein de la commune malgré les nombreuses accusations dont elle fait l’objet, ainsi que le refus du wali de la région Casablanca-Settat de viser la décision de sa nomination à la tête de la division de l’urbanisme. La maire de la ville, Nabila Rmili, a par la suite pris la parole pour la défendre et apporter éclairages sur cette histoire.

Un veto du wilya est tombé pour écarter cette dame. Un appel à candidature pour le poste a été lancé dont les résultats devaient être rendus lundi 3 juin. Sauf qu'au moment de la rédaction de ces lignes, aucune annonce officielle n'a été faite.

Voici ce que l’on sait de ce dossier qui fait polémique.

Les accusations du Conseil régional des architectes

Tout a commencé début mai dernier, lorsque le Conseil régional des architectes de Casablanca a organisé le 7 mai dernier une conférence de presse accusant la personne en charge du service d’urbanisme de retard dans l’obtention de diverses autorisations. Ils iront jusqu'à l'accuser de chantage, d’obstruction des procédures administratives et du non-respect des délais fixés dans le règlement de construction.

Des problèmes qui, selon le Conseil, pèsent sur les investissements dans la métropole, qui se prépare à accueillir la Coupe du monde 2030.

Le Conseil  régional des architectes avait ainsi déploré que malgré les rencontres tenues avec Nabil Rmili à ce sujet, la fonctionnaire continuait toujours d’exercer ses fonctions à la tête de la division d’urbanisme.

Haiker : "On exige que les mesures nécessaires soient prises "

Des accusations mal digérées par les élus de la ville, lesquels ont pris la parole dès le lendemain pour exiger de la maire qu’elle prenne les mesures nécessaires.

Lors de la première réunion de la session ordinaire du Conseil de la ville de Casablanca, tenue le 8 mai dernier, Abdessamad Haiker, issu de l’opposition (PJD), a déploré que "pour la première fois dans l’histoire de ville, le Conseil régional des architectes de Casablanca organise une conférence de presse pour accuser directement le Conseil au sujet de la gestion des dossiers d’urbanisme par une fonctionnaire dont le wali a refusé de viser la nomination officielle".

Dans un courrier adressé le 7 novembre 2023 à la maire de Casablanca, le wali de la région a exprimé son refus de viser la décision relative à la nomination de la personne concernée au poste de cheffe de division d’urbanisme à la commune de Casablanca.

Sa décision est justifiée par le fait que la fonctionnaire a déjà fait l’objet de plaintes à son encontre par certains promoteurs l'accusant de chantage pour l’obtention d’autorisations de construction.

Lors de son intervention le 8 mai, Haiker a également déploré le fait que celle-ci "continuait toujours de gérer le service en question de manière inappropriée".

"On s’interroge sur les raisons de son maintien à la tête de ce service. Non seulement il n’aurait pas fallu la nommer, mais il aurait également été nécessaire de la présenter devant le conseil de discipline", a-t-il ajouté.

"Ces accusations impactent l’image du Conseil de la ville et les chantiers en cours. On attend que les mesures nécessaires soient prises à l’encontre de cette personne", a-t-il conclu.

Rmili : "Cette fonctionnaire a été écartée du service d’urbanisme mais pas de la commune"

Pour mettre fin à cette polémique, la maire de la ville a pris la parole le 8 mai dernier pour expliquer ce qu’il en était.

"On est responsable des fonctionnaires de Casablanca et je les félicite à l’occasion pour le travail qu’ils font", a-t-elle déclaré. "Aujourd’hui s’ils ont besoin d’examiner plus en profondeur certains dossiers, c’est leur droit."

"Le wali m’a demandé d’écarter la personne dont parlent les élus de sa responsabilité. Elle n’est de ce fait plus cheffe de division d'urbanisme mais elle reste une fonctionnaire de la commune. On ne peut pas la renvoyer ; elle n’a commis aucune erreur."

"Les gens l’accusent de différentes choses. N’y a-t-il pas de loi ? N’y a-t-il pas de numéro vert pour la prendre en flagrant délit ? J’ai demandé ne serait-ce qu’un dossier qui a fait l’objet de chantage pour l’examiner, on ne m’en a transféré aucun."

L’autre point évoqué par Mme Rmili concerne la plateforme Rokhass. "Cette plateforme est digitalisée. Le gouvernement a mobilisé des milliards de dirhams pour la mettre en place. Chaque mot écrit sur celle-ci est informatisé et enregistré. Lorsqu’un dossier est déposé, et qu’un fonctionnaire y répond, tout est tracé. Chaque remarque et chaque document téléchargé sur cette plateforme est enregistré."

"D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi il faut arriver à cette dame puisque tout est digitalisé. Si elle demande un document supplémentaire, il suffit de le déposer sur la plateforme Rokhass", a-t-elle poursuivi.

"Le problème, c’est que cette s’arrête sur les détails des dossiers déposés", estime Mme Rmili. "Elle est très compétente. Peut-être qu’elle ne sait pas bien communiquer, mais les dossiers qu’elle traite sont sous sa responsabilité. Elle a une responsabilité légale, qu’elle assume."

"Sur la base du courrier du wali, cette fonctionnaire a été écartée du service de l’urbanisme mais elle reste une fonctionnaire de la commune", a conclu Nabila Rmili pour clore ce dossier.

Abaakil : "Sur ce dossier, il n’y a aucun élément concret qui prouve ces accusations"

Contacté par Médias24, Abdullah Abaakil, élu PSU, nous explique que "sur ce dossier, jusqu’à présent, on ne parle pas du fond. Le fond, c’est l’urbanisme, les autorisations, et comment ça se passe au niveau de l’administration. Il n’y a donc pas de raison de pointer du doigt une personne publiquement. Ce n’est pas très correct. Ça peut très rapidement déraper vers de la diffamation. On peut également ruiner des réputations."

"Sur le plan politique, il y a des procédures, et les procédures suivent leur cours. Elles s’appliquent à tout le monde. Jusqu’à maintenant, je n’ai vu aucun élément concret rapporté concernant cette personne. Si on parle d’abus de pouvoir, il faut parler de situation d’abus de pouvoir. Il faut des preuves, ou amener au moins ne serait-ce qu’un exemple", a-t-il ajouté.

"Jusqu’à présent, on n’a absolument rien. Il n’y a aucun élément concret concernant un projet ou plusieurs qui étaient parfaitement dans les clous et qui ont été retardés pour une raison ou une autre" par cette personne. "S’il y a eu des malversations, ce qu’aurait dû faire le Conseil, au lieu d’accuser une personne, c’est de demander la constitution d’une commission d’enquête. Or, rien n’a été demandé dans ce sens dans cette affaire", conclut notre interlocuteur.

"Trois candidats ont passé le concours, le nom du nouveau chef de service n’est toujours pas connu"

Pour mettre fin à la polémique, un appel à candidature a donc été ouvert pour pourvoir le poste en question. "Le concours pour occuper le poste de chef de division de l’urbanisme à la commune de Casablanca a eu lieu le jeudi 30 mai", apprend-on auprès de Karim Glaibi, élu du Conseil de la ville de Casablanca.

"Il s’agit d’un concours oral auquel se sont présentés trois candidats. A présent, la commission, composée notamment de représentants de la wilaya, de la commune et de l’Agence urbaine de Casablanca, doit se concerter pour décider du nom du candidat qui sera nommé à la tête de ce service."

Selon un autre membre du bureau du Conseil de la ville joint par nos soins, "le dernier délai pour l’annonce du nom du nouveau chef de service était fixé au lundi 3 mai", mais aucun nom n’a pour l’instant été dévoilé.

Et M. Glaibi de préciser : "Cette fonctionnaire occupait ce poste par intérim après le départ de l’ancienne cheffe de ce service. Le Conseil régional des architectes de Casablanca l’a ensuite tenue pour responsable du retard accumulé dans l’obtention de diverses autorisations et permis et du non-respect des délais fixés dans le règlement général de construction."

Affaire à suivre.

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