La croissance de la filière de la rose à parfum freinée par la sécheresse

Round up. La production de roses à parfum au Maroc est en léger recul par rapport à l’année dernière, pâtissant de conditions climatiques défavorables. À l’occasion du Salon international de la rose à Kelâat M’Gouna, Médias24 dresse l'état des lieux d’une filière agricole à haute valeur ajoutée.

La croissance de la filière de la rose à parfum freinée par la sécheresse

Le 27 avril 2023 à 18h00

Modifié 27 avril 2023 à 18h12

Round up. La production de roses à parfum au Maroc est en léger recul par rapport à l’année dernière, pâtissant de conditions climatiques défavorables. À l’occasion du Salon international de la rose à Kelâat M’Gouna, Médias24 dresse l'état des lieux d’une filière agricole à haute valeur ajoutée.

Les projecteurs sont actuellement braqués sur la rose à fleur, une plante de la famille des rosacées, à l'occasion de la 58e édition du Salon international de la rose, organisée du 26 au 29 avril 2023 à Kelâat M'Gouna. 

Grâce au Plan Maroc vert (PMV), la filière de la rose à parfum a connu une importante croissance. Mais cet élan n’a pas trouvé de prolongement ces trois dernières années, en raison de conditions climatiques extrêmes, dont une sévère sécheresse. Preuve en est la baisse de la production nationale en 2022.  

Prisée dans le monde entier pour la qualité de son eau et de son huile essentielle, la rose à parfum revêt une importance cruciale pour les populations qui en dépendent. Elle génère jusqu'à 150.000 journée de travail, et constitue donc un levier fort pour l’emploi et la dynamique économique locale. 

Introduite au Maroc à l’aube du XIXe siècle, la rose à parfum se déploie actuellement sur une superficie de 950 ha, d’après l’Office régional de mise en valeur agricole de Ouarzazate (ORMVAO). C’est une filière phare de la région Drâa-Tafilalet, principalement dans la vallée du Dadès. 

Dans le Haut Atlas central, à quelques heures de marche de la vallée d’Ait Bouguemez, les touristes ne jurent que par la vallée des roses, étape incontournable du périple qui mènent les amoureux de la montagne vers le M’Goun, troisième plus haut sommet du Maroc (4.071 m).

Une floraison qui dure de 25 à 45 jours

La rose à parfum apprécie un climat froid et sec, ce qui explique son absence des régions côtières. Le goutte-à-goutte est le mode d’irrigation le plus adapté à cette plante, de préférence en fin d’après-midi ou tôt le matin, surtout en période de floraison. Cette phase charnière dans son cycle de production dure de 25 à 45 jours, entre les mois de mars et de mai. "En hiver, il n’est pas nécessaire d’irriguer les roses à parfum, sauf en cas de manque de pluie", indique l’Office national de conseil agricole (ONCA). 

La culture de la rose à parfum a vu sa superficie croître de 14% entre 2007 et 2019. La production de roses fraîches a également augmenté, passant d’une moyenne de 2.500 t/an avant le lancement du Plan Maroc vert (2003-2007) à 3.350 t/an, lors de la période 2015-2018. Le rendement s’est aussi amélioré de 3 à 4 t/ha pour les mêmes périodes, soit une amélioration de plus de 30%.

Néanmoins, même si le Maroc reste le troisième producteur de roses à parfum au monde derrière la Turquie et la Bulgarie, ces performances, fruit d’un contrat-programme signé en 2012 entre le gouvernement et l’interprofession, n’ont pas tenu sur la durée. 

En 2019, la production a atteint 3.900 tonnes, avant de baisser à 3.200 tonnes en 2022, pour un rendement compris entre 3 et 3,5 tonnes par hectare. La sécheresse extrême, qui sévit depuis trois ans dans le Haut Atlas central et la région de Drâa-Tafilalet, n’est pas étrangère à cet état de fait. Idem pour les vagues de froid extrême auxquelles les roses ont parfois du mal à résister.   

Cela dit, la demande en produits issus de cette fleur est importante. Les revenus liés aux exportations ne risquent pas de baisser. Alors qu’elle était estimée à 3,5 MDH dans les années 2000, la valeur des exportations a quasiment triplé pour atteindre environ 9 MDH. 

La rose à fleur, dont les appellations d’origine protégée (AOP) s'intitulent Rose de Kelâa M’Gouna-Dadès et Eau de rose de Kelâa M’Gouna, offre trois produits à valoriser : 

- l’huile essentielle de rose, (entre 3.500 et 4.000 kg sont nécessaires pour extraire un litre) ;  

- l’eau de rose ;

- les pétales de roses séchés.

La valorisation des roses à parfum est assurée par plus d’une vingtaine d’unités qui se fournissent auprès des producteurs à raison de 20.000 DH/t en moyenne. En visite à Kelâa M’Gouna, pour inaugurer le Salon de la rose, le ministre de l'Agriculture, Mohammed Sadiki, s’est rendu sur une exploitation de rose à parfum de 20 ha, créée dans le cadre du programme de mobilisation des terres collectives. 

"Le coût global du projet est de 2,4 MDH, dont 972.400 DH accordés par le Fonds de développement agricole (FDA). Cette exploitation emploie neufs personnes de manière permanente et fournit 2.000 journées de travail saisonnier par an", assure le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. 

Micro-irrigation et unité de distillation 

Par ailleurs, un modèle de valorisation a également été mis en avant dans le cadre du Salon international de la rose, en l'occurrence, la coopérative agricole Rose Dadès M'Goun. Cette unité de distillation de la rose à parfum possède une capacité de production de 5 t/jour. 

"Elle permet également la distillation de 150 tonnes de roses, le séchage de 60 tonnes de rose biologique et de 20 tonnes de rose naturelle", indique le ministère de tutelle. "Cette unité a un chiffre d’affaires de 4,8 MDH et assure 12 emplois permanents et 2.000 journées de travail saisonnier par an."

Enfin, bien que les superficies équipées en goutte-à-goutte aient connu une importante augmentation de 2008 à nos jours, passant de 106 hectares à 2.140 hectares en 2022, pour un investissement de l'Etat de 95 MDH, la filière n'en reste pas moins sous la coupe d'un climat déréglé.

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