La 3e édition des Agro IT Days, organisée ce vendredi 13 janvier à Meknès, a été marquée par un temps fort : l’annonce de la création du Pôle digital, sous la forme d’un groupement d’intérêt public composé de 11 établissements qui représentent le monde de la recherche, les services publics dédiés à l’agriculture et les services financiers.

Voici la liste de ces 11 institutions :

• L’Institut agronomique vétérinaire Hassan II (IAV)
• L’Ecole nationale d’agriculture de Meknès (ENA)
• L’Ecole nationale forestière d’ingénieurs (ENFI)
• L’Institut national de recherche agricole (INRA)
• L’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA)
• L’Office national du conseil agricole (ONCA)
• L’Agence pour le développement agricole (ADA)
• L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA)
• L’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC)
• Le Crédit agricole
• La Mutuelle agricole marocaine d’assurances (MAMDA)

Plusieurs conventions de partenariats ont été signées lors de ces Agro It Days 2023, permettant une coopération élargie pour ce Pôle digital avec de nombreuses institutions du monde de l’innovation, de la recherche et de l’entrepreneuriat.

Cette initiative vise à construire un écosystème de l’innovation digitale dans le domaine agricole, qui contribue à l’ambition de développer une agriculture 4.0 à l’échelle nationale.

"Ces acteurs fondateurs vont commencer par développer la coopération entre eux, renforcer les champions déjà existants, avant de s’élargir à d’autres nœuds de l’écosystème digital et agricole", a expliqué Loubna Elmanssouri, directrice du Pôle digital.

Le Pôle se veut également un support de veille technologique et de RDI (recherche, développement, innovation) sur des technologies à TRL (Technology Readiness Level) avancées, afin de les déployer sur le marché.

La data constitue un autre axe de travail important pour le Pôle digital. Il s'agit de développer l’infrastructure, d'effectuer un travail de collecte et de normalisation en vue d’en faire profiter l’ensemble de l’écosystème. Des bases de données telles que le Registre national agricole et le cadastre économique vont aider dans ce sens. D’autre part, le Pôle aura également un rôle d’éducation digitale.

La mission que le Pôle s’est attribuée est de "co-créer par le digital une opportunité de développement pour chaque individu et chaque maillon des chaînes de valeur du secteur agricole".

Elle se déploie en trois chantiers principaux qui ont été validés et lancés : un réseau de fermes digitales, un Observatoire de la sécheresse, et un réseau collaboratif de stations météo connectées.

Le réseau des fermes digitales

Les fermes digitales sont des espaces qui permettent de tester, valider et incuber les game changing technologies de l’agritech. Ils sont destinés aux agriculteurs, aux entreprises et aux chercheurs en vue de favoriser la collaboration et le partenariat.

L'objectif est de construire un réseau de 10 fermes digitales à l’horizon 2026. L'année en cours sera consacrée à la conception d’un modèle type de ferme digitale, avec l’identification des acteurs partenaires nécessaires pour constituer un environnement 4.0,  à savoir : les intégrateurs IT, les opérateurs télécoms, les accélérateurs technologiques, les interprofessions et les bailleurs de fonds.

Concrètement, ce sont des fermes où vont être implémentées l’ensemble des nouvelles technologies, les projets démonstrateurs et les idées innovantes afin de les ouvrir à l’ensemble des acteurs de l’écosystème.

L’Observatoire de la sécheresse

Considéré comme une plateforme clé du Pôle digital, il aura pour mission de développer des outils intelligents de suivi et de prévision de la sécheresse.

Ce chantier devra commencer en 2023 par un travail de cadrage, d’évaluation et de conception, suivi de deux études relatives à la sélection d’indicateurs de sécheresse, la construction de la base de données géographiques, pour enfin aboutir à sa mise en exploitation.

Le réseau collaboratif de stations météo connectées

Ce projet vise à mettre à disposition des acteurs du secteur agricole des géoservices agro-météorologiques d’information, d’alerte et de conseil.

Au sein du département de l’Agriculture, c’est un chantier qui est déjà lancé. Un travail de recensement des stations et d’évaluation de leur modèle de fonctionnement est en cours, afin de les compléter avec des stations virtuelles et mettre des données fiables à la disposition de l’ensemble de l’écosystème.