Ce que l’on sait sur l’implantation de BPI France à Casablanca

B.B | Le 27/4/2022 à 17:58
A travers son implantation au Maroc, BPI France souhaite mieux comprendre le marché marocain et accompagner le financement des entreprises françaises au Maroc et leurs mises en relation avec des partenaires d’affaires marocains. La crise sanitaire et la volonté de régionalisation du commerce pousse les entreprises françaises à avoir un rapport plus étroit avec le Maroc. Le rôle de la banque permettra également de pousser les acteurs marocains vers des entreprises françaises pour s’internationaliser.

En février dernier, la Banque Publique d’Investissement française BPI France a annoncé l’ouverture d’un bureau à Casablanca. L'occasion de revenir sur cet acteur, ses liens avec le Maroc et les motivations de son implantation.

La BPI France est un organe visant à accompagner en France et à l’internationale les entreprises de toutes tailles dans le développement de leur croissance à travers différents outils de financement comme des prêts à taux réduits ou des investissements à travers des prises de participation. Elle joue le rôle de banque et de fonds d’investissement.

Ces accompagnements financiers sont effectués dans des secteurs divers et variés. « Nous aimons dire que nous sommes la banque des entrepreneurs. De la startup à l’ETI, en passant par les grands groupes, nous accompagnons les entreprises issues de l’ensemble des secteurs. Il est vrai que nous avons des secteurs stratégiques, qui avec la crise, se sont révélés impératifs en termes de soutien et d’investissement, notamment dans l’innovation et les technologies de rupture », nous explique Maël M’Baye, directeur Afrique du Nord de BPI France.

L’an dernier, BPI France a accompagné un total de 80 000 entreprises pour un montant de 50 milliards d’euros. Désormais, BPI France ouvre une antenne au Maroc. Mais que sait-on de son historique dans le royaume et des raisons de son implantation ?

La BPI a un historique avec l’Afrique du nord et le Maroc spécifiquement. Cela est en lien avec son activité de fonds de fonds. «Nous investissons dans des fonds d’investissement régionaux qui investissent dans des entreprises notamment marocaines. Cela nous a permis d’investir indirectement dans plus de 200 entreprises » nous explique le directeur Afrique du nord de la BPI.

Une présence visant à mieux accompagner les entreprises françaises au Maroc

Désormais, la banque a décidé de s’implanter directement sur le territoire marocain. Cela s’inscrit dans la stratégie africaine de l’investisseur français démarré en 2015 avec l’ouverture d’un bureau à Abidjan et Nairobi. « Nous souhaitions avoir une représentation qui soit la plus globale possible sur le continent africain. Le Maroc joue un rôle important dans cette dynamique sud-sud. L’objectif est d’y déployer l’ensemble des outils de BPI France sur du financement des entreprises françaises à l’international, de la mise en relations avec des partenaires marocains » précise Maël M’Baye.

Cette volonté de s’implanter au Maroc a également été conduite par les opportunités induites par la crise sanitaire qui a poussé l’économie à la régionalisation, la proximité. Dans ce cadre, une meilleure coopération entre les entreprises françaises et marocaines pourrait être envisagée. « La crise sanitaire qui a rebattu les cartes et a poussé à la régionalisation du commerce mondial et des chaînes de valeur. Les flux de marchandises et services entre le Maroc et l’Europe au global s’accélèrent. De nombreuses entreprises françaises présentes au Maroc vont donc être amenées à repenser leur stratégie. Il est de notre rôle de les accompagner. Nous pensons également que cette phase est une ère pour un nouveau partenariat entre la France et le Maroc, ce dernier se positionnant comme véritable hub du corridor d’affaires entre l’Afrique et l’Europe » explique le directeur Afrique du Nord.

D’autant plus que le royaume est considéré comme attractif dans la région Maghreb et avancé sur de nombreuses industries. Une opportunité pour les entreprises de l'hexagone de se lancer pour se développer au Maroc. « Le message que nous adressons aux entreprises françaises est de venir découvrir la dynamique du marché marocain qui bénéficie d’une excellente expertise dans des secteurs stratégiques comme les énergies renouvelables ou encore dans l’industrie et dans la transformation numérique des chaînes de valeurs. Dans une logique de co-investissement, les entreprises françaises doivent devenir locales, investir et collaborer avec les entreprises marocaines pour aborder ensemble de nouveaux marchés » explique Maël M’Baye.

Les entreprises marocaines également aidées dans leur approche des marchés étrangers

Si le premier mandat de BPI France au Maroc est de financer et accompagnée des entreprises enregistrées en France et opérant au Maroc, il joue également le rôle d’accompagnateur pour les entreprises marocaines cherchant à attaquer un nouveau marché étranger.

« Pour les entreprises marocaines, nous avons deux dispositifs. D’abord le financement des acheteurs marocains qui dans le cas d’un contrat commercial avec un exportateur français, serait à la recherche d’un financement. Nous pouvons apporter du financement à l’acheteur marocain avec de la garantie pour sécuriser l’acquisition du bien ou service de l’exportateur français » explique Maël M’Baye.

La BPI joue également, en plus du financement, le rôle d’entremetteur entre acteur marocain et entreprise française. « L’autre volet est celui de l’animation de la communauté d’affaires et de mise en relation avec des partenaires français lorsque nous avons des entreprises marocaines qui cherchent des partenaires précis et nous sollicite pour chercher un partenaire de collaboration. Nous opérons en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs français et marocains » conclut-il.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 17/5/2024 à 15:08

    CFG Bank : indicateurs en forte hausse à fin mars, RNPG 2024 attendu en hausse de 40% à 50%

    Le groupe affiche une forte hausse de ses indicateurs à tous les niveaux à fin mars. Le PNB progresse de 44%. Le RBE progresse à un rythme plus soutenu, du fait d'une bonne maîtrise des charges qui croissent moins vite que le PNB. Le RNPG 2024 du groupe devrait progresser entre 40% et 50%.
  • | Le 17/5/2024 à 14:00

    Disway : baisse de 9% du chiffre d’affaires à fin mars

    Le segment Volume a vu son chiffre d’affaires reculer de 11,6% du fait de retards de plusieurs projets, de la baisse de la demande sur plusieurs produits technologiques en raison de la hausse des droits de douanes et de la rupture de plusieurs segments de produits à cause des incidents en mer Rouge.
  • | Le 17/5/2024 à 10:38

    Crédit du Maroc : hausse de 16,5% du RNPG au 1er trimestre 2024

    Le groupe affiche une bonne tenue des crédits avec un encours en hausse de 7,1% à 53,2 MMDH. Le PNB progresse de 10% du fait de la bonne tenue des marges d’intérêts et sur commissions.
  • | Le 16/5/2024 à 15:53

    Oncorad : “D’ici début 2026, nous souhaitons tripler la valeur du groupe” (Redouane Semlali)

    Il y a un an, le groupe Oncorad annonçait une levée de fonds de 458 MDH auprès de CDG Invest Growth et STOA. Depuis, quels sont les changements structurels et les développements qui ont été menés ? Création de holdings, acquisition de foncier... Redouane Semlali, PDG et cofondateur du groupe, nous en dit plus.
  • | Le 15/5/2024 à 16:57

    BKGR anticipe une hausse de 13,4% de la capacité bénéficiaire de la cote cette année à 33,2 MMDH

    L’industrie devrait voir sa capacité bénéficiaire progresser de 15,6% à 17,7 MMDH. Les financières devraient enregistrer une croissance de 10,7% à 13,8 MMDH. La capacité bénéficiaire des assurances devrait s’apprécier en 2024 de 14% à 1,7 MMDH. La masse des dividendes en 2024 est également attendue en hausse de 6,3% à 21 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 16:53

    Auto Hall : hausse de 9,3% du chiffre d’affaires consolidé à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars une hausse de 4,4% de son volume de vente à 4.465 unités, alors que le marché affichait une baisse de 3,1%.