Stabilisation de l’investissement étranger en instruments financiers en 2020

| Le 24/6/2021 à 15:03

L’investissement étranger en instruments financiers est resté quasiment stable en 2020 dans plusieurs catégories d’actif en dépit de la crise, d’après le rapport annuel de l’Autorité marocaine du marché de capitaux sur l’inversement étrangers.

Malgré la crise du Covid et la panique qui a frappé la Bourse de Casablanca en 2020, l’investissement étranger en instruments financiers est resté stable.

Contacté par LeBoursier, un analyste du marché commente : « C’est un très bon signe. L’année 2020 a été impactée par la crise. Les cours boursiers avaient chuté et les marchés ont été chamboulés. Malgré ces perturbations, les investisseurs étrangers ont gardé les parts investis en instruments financiers au Maroc.

Dans le détail, la part de la capitalisation boursière détenue par les étrangers s’est élevée à 31,85%, demeurant ainsi quasiment au même niveau que l’année 2019 (31,94%), d’après le rapport de l’AMMC sur l’investissement étranger en instruments financiers.

En valeur, les capitaux étrangers ont diminué de 6,92% (de 200,19 milliards en 2019 à 186,34 milliards de dirhams en 2020). Cette diminution est fortement corrélée à l’évolution du MASI qui s’est inscrit en baisse de 7,27% en 2020.

L’investissement étranger a couvert l’ensemble des entreprises cotées à la Bourse de Casablanca à des niveaux variables, en référence à leur capitalisation boursière :

> Pour 50 sociétés, l’investissement étranger représente moins de 25% de leur capitalisation boursière, dont 45 pour moins de 10% ;
> Pour 10 sociétés, l’investissement étranger représente une part comprise entre 25% et 50% ;
> 7 sociétés ont une part du capital entre 50% et 75% ;
> 9 sociétés ont une part du capital détenu par les étrangers représentant plus de 75%.

A noter qu’une participation qui représente plus de 4% du capital d’une société cotée est qualifiée de stratégique. Celle qui représente moins de 4% est qualifiée de minoritaire.

Les participations stratégiques dominent l’investissement étranger en titres cotés, puisqu’elles représentent plus de 92 % du total des montants investis, en quasi-stagnation par rapport au niveau enregistré en 2019. En pourcentage de la capitalisation boursière, le poids des participations stratégiques représente 29,44%.

Le rapport souligne également que les étrangers ont été à l’origine de 17,14 % du volume transactionnel global sur les deux marchés, central et de blocs, soit 8,4 milliards de dirhams. Cette part est constituée à hauteur de 98 % par les transactions opérées sur le marché central.

Par qualité d’investisseurs, les personnes morales arrivent en tête des investisseurs avec 95% du volume transactionnel étranger.

Voici les secteurs les plus convoités par les investisseurs étrangers

En 2020, la part flottante de l’investissement étranger, c’est-à-dire les participations inférieures à 4% du capital, à la Bourse de Casablanca est restée marginale dans la mesure où elle ne représente que 2,41 % de la capitalisation boursière. A l’échelle de la capitalisation boursière flottante, la part flottante de l’investissement étranger représente 9,37%.

En termes de participations stratégiques, les deux secteurs « Électricité » et « Équipements électroniques et électriques », représentés respectivement par les sociétés Taqa Morocco et Nexans Maroc, affichent un taux de détention respectifs de 86% et 84%.

« Dans le marché boursier marocain, on a plusieurs sociétés qui sont des filiales des grands groupes étrangers. C’est ce qui explique ces évolutions. C’est le cas de Taqa Morocco et de Nexans Maroc qui sont des filiales des groupes étrangers », commente notre analyste.

Ils sont suivis par les secteurs « Boissons », « Télécommunications » et « Services aux collectivités » qui sont détenus à plus de 50% par les étrangers.

S’agissant des participations minoritaires (moins de 4% du capital), le secteur « Matériels, Logiciels et Services informatiques » enregistre le taux de détention par les étrangers le plus élevé, soit 12,6%, suivi par les secteurs « Distributeurs », « Boissons » et « Équipement Électronique et Électriques » avec des taux de détention respectifs de 10,9%, 6,1% et 5,2%.

La répartition sectorielle des volumes échangés par les étrangers se caractérise par sa concentration sur cinq secteurs majeurs avec un poids cumulé de 83%.

Le secteur « Banques » affiche la part la plus élevée, suivi par le secteur « Télécommunications » et le secteur « Distributeurs » avec des parts respectives de 32%, 21% et 18%.

Avec une même part de 6%, les secteurs « Matériels, logiciels et services informatiques » et « Agroalimentaire et production » se partagent la quatrième place devant les secteurs « Bâtiment et matériaux de construction » et « Services de transport » qui occupent la sixième place.

En matière de poids dans le volume global, les secteurs « Banques », « Télécommunications » et « Agroalimentaire et production » ont généré le plus gros des volumes échangés en 2020 (soit 67% du volume transactionnel global). Il est à signaler que les étrangers ont été à l’origine de 11% du volume transactionnel du secteur « Banques », 35% du secteur « Télécommunications » et 14 % du secteur « Agroalimentaire et production ».

« Ces 5 principaux secteurs attirent les investisseurs parce qu’ils sont les plus liquides de la cote. Ils comportent une grande part des grosses capitalisations », explique notre interlocuteur.

Prédominance des investisseurs d’Europe et du Moyen Orient

Les investisseurs d’Europe et du Moyen-Orient représentent 96% de l’investissent global des étrangers et plus de 30% de la capitalisation boursière.

En valeur, ils ont atteint 179 milliards de dirhams en 2020 en diminution de 5,97% par rapport à 2019 (190 milliards de dirhams).

La part des investissements du Moyen-Orient et de l’Europe dans la capitalisation boursière est restée au même niveau que l’année 2019 avec respectivement 17,07% et 13,5% en 2020.

Cependant, la part dans l’investissement étranger global a connu une légère hausse pour le Moyen Orient passant de 52,08% en 2019 à 53,60% en 2020, contre un niveau quasi-identique pour les investisseurs européens aux alentours de 42%.

En valeur, seuls les investissements africains ont affiché un léger surplus par rapport à l’année 2019. Cette hausse des investissements, pour une valeur supplémentaire de 0,5 milliard de dirhams, est attribuable à la participation d’un fonds de pension sud-africain dans le capital de la société Aradei.

Par ailleurs, les investissements du Moyen-Orient et de l’Europe ont diminué en valeur par rapport à fin 2019, affichant des écarts respectifs de 6,98 et 4,37 milliards de dirhams. Ces baisses sont dues principalement à la dépréciation des prix des actions détenues par les investisseurs originaires de ces deux zones géographiques.

Par type d’investisseurs, il s’avère que les personnes morales étrangères non résidentes continuent de dominer. Leur part s’est maintenue au-dessus de la barre de 99%. Elle a représenté, au terme de l’année 2020, 99,07% du total de l’investissement étranger en actions cotées, soit un montant de 184,6 milliards de dirhams.

L’encours des titres de créances détenus par les investisseurs étrangers a augmenté de plus de 73%

A fin 2020, l’encours des titres de créance détenus par les étrangers et les MRE s’est élevé à 4,19 milliards de dirhams, en hausse de plus de 73%.

Plus de 91% de l’encours appartient aux personnes morales étrangères non résidentes, suivies par les personnes physiques étrangères résidentes (5,27%).

Les positions des étrangers sur les titres de créance concernent exclusivement des valeurs non cotées en bourse dont 68% investis en bons du Trésor, 24% en obligations et 8% en certificats de dépôt.

Plus en détails, le montant investi par les investisseurs étrangers dans les bons du Trésor est passé de 860 millions de dirhams en 2019 à 2,83 milliards de dirhams en 2020, portant sur des maturités comprises entre 0,5 et 20 ans.

Les investissements en obligations, eux, ont baissé de 218 millions de dirhams pour atteindre un encours d’un milliard de dirhams à fin 2020. Par ailleurs, l’investissement étranger en certificats de dépôt est resté quasi-identique à celui de 2019, avec un encours de 330 millions de dirhams, capté majoritairement par un seul établissement bancaire.

Stabilisation de l’investissement étranger en titres d’OPCVM

Le montant de l’investissement étranger en titres d’OPCVM a atteint 2,94 milliards de dirhams, restant à un niveau quasi-identique par rapport à 2019 (2,90 milliards de dirhams).

Les personnes morales étrangères non résidentes sont les premiers contributeurs dans l’investissement étranger en OPCVM avec un montant de 911 millions de dirhams, soit 30,95% du total des montants investis, suivies par les MRE et les personnes physiques étrangères résidentes avec des parts respectives de 28,89% et 22,93%.
La part détenue par les étrangers dans l’actif net global des OPCVM demeure infime et passe de 0,46% en 2019 à 0,56% en 2020.

La part de l’investissement des personnes physiques (étrangères et MRE) dépasse celle des personnes morales étrangères dans ce véhicule d’investissement, atteignant ainsi 1,9 milliard de dirhams, soit 66% de l’investissement étranger en titres d’OPCVM, contre 34% pour les personnes morales étrangères.

L’analyse de la répartition de l’investissement étranger en titres d’OPCVM en 2020 fait ressortir met en une préférence pour les OPCVM « monétaires » avec une part de 42%, suivis par les OPCVM « Obligations court terme » et les OPCVM « Obligations moyen long terme » avec des parts respectives de 22% et 14%.
 

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