Le management de Saham Assurance raconte comment il a vécu la crise et dresse ses perspectives

M. Ett. | Le 25/2/2021 à 15:28

A l’occasion de la publication des résultats annuels 2020, le top management de Saham Assurance a organisé une visio-conférence afin de revenir sur les impacts de la crise du Covid et pour dévoiler les perspectives d’évolution de la compagnie en 2021.

Le top management de Saham est revenu sur les principales répercussions de la crise du Covid, négatives et positives, sur l’activité et les résultats de la compagnie en 2020, lors d’une visio-conférence organisée mercredi 24 février.

Il importe de rappeler que les bénéfices de Saham assurance ont chuté de plus de 50% suite à la baisse du résultat financier à cause de la dégradation des cours en bourse et de la suspension ou la baisse des dividendes distribués par les sociétés.

Pendant la période du confinement, qui a duré 3 mois, Saham assurance a profité de la baisse de la sinistralité automobile, à l’image de l’ensemble des assureurs de la place. « Nous avons observé une baisse de l’accidentologie automobile, nous avons eu aussi une baisse des frais de santé - parce que les gens avaient la crainte d’aller dans un hôpital et de consulter un médecin- et, aussi, une baisse des accidents de travail parce qu’il y a des entreprises qui étaient à l’arrêt, d’autres étaient en télétravail. Ensuite, la situation est revenue à une sinistralité normale ».

En ce qui concerne le niveau des primes d'assurance, « il n’y a pas eu d'évolution dans tout le marché. Les tarifs restent stables, comme la RC et les dommages automobiles. Par contre, il y a eu une ristourne qui a été mise en place pour les assurés automobiles par l’ensemble des assureurs du marché, du fait de la baisse de sinistralité pendant la période de confinement ».

A rappeler que la Fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance avait annoncé, en mai dernier, que l’ensemble de ses membres ont pris la décision de faire bénéficier leurs clients disposant d’une assurance automobile d’un rabais de prime pouvant atteindre, pour un contrat annuel, 30% de la portion de prime RC automobile et garanties annexes couvrant les deux mois de confinement. Les assurés qui répondent aux conditions d’éligibilité ont bel et bien bénéficié de ce rabais.

S’agissant des majorations et de la renégociation des tarifs, « on était plus clément cette année. Nous avons tenu compte de l’amélioration de la sinistralité en 2020 mais aussi du contexte Covid en général. Globalement, le bilan en termes de renouvellement est très positif puisque nous avons pu renouveler l’essentiel de nos portefeuilles, au niveau de toutes les branches. Nous avons également recruté de nouveaux clients », a souligné Mohamed Afifi, Directeur général délégué en charge des opérations d’assurance hors automobile.

Sur la partie business, « notre réseau d’agences se porte très bien. Même dans une année de crise notre réseau d’agence a généré de la croissance. Certes, il y a différents niveaux de maturité et de performance au sein de notre réseau, mais de manière globale, la dynamique de développement et de business reste positive. L’année 2020 n’a fait que confirmer la performance de notre réseau », a indiqué Abdessamad Talbi, directeur général délégué en charge des opérations d’assurance automobile et du réseau exclusif chez Saham.

Des questions sur l’évolution du recouvrement des primes ont été posées. Le top management de Saham rassure en affirmant que ce volet a été maitrisé. « Nous avons fait preuve de beaucoup de souplesse vis-à-vis de notre réseau et de nos clients. On n’a pas eu d’incidents majeurs de recouvrement liés à la crise du Covid. Ceux qui étaient bons ou mauvais ont continué à l’être », a déclaré Kawtar Johrati, Directrice générale déléguée en charge du pôle finance.

La crise du Covid a conforté la compagnie dans sa stratégie

La crise du Covid n’a pas remis en question la stratégie de cet assureur, d’après son DG qui a indiqué que : « nous n’avons pas modifié notre stratégie. Au contraire, nous l’avons confirmée. La seule chose sur laquelle nous avons fait une inflexion c’est le rythme. Nous pensons qu’il faut aller plus vite maintenant. Cette crise nous amène à devoir accélérer la mise en œuvre de la stratégie. Par exemple, les efforts sur la qualité de service que nous avions décidé de faire, il faut les faire encore plus vite ».

Cette crise a eu aussi d’autres répercussions positives sur Saham, surtout sur le volet du processus de digitalisation de la compagnie. « Les conséquences de la crise sur le comportement des consommateurs vont demeurer, avec plus d’exigence de leur part en termes de qualité de la part des assureurs. Ils s’attendent aussi à ce que les assureurs puissent mettre à leur disposition les moyens digitaux afin de pouvoir effectuer le maximum d’opération à distance », indique le DG. Pour répondre à ces nouvelles exigences, Saham se base sur sa Digitale Factory, lancée il y a plus de 3 ans, afin d’accélérer sa digitalisation.

Quid de 2021 ?

D’après le top management de Saham, l’année 2021 a bien commencé. « Depuis janvier 2021, on constate un retour à la normale de notre activité, y compris sur les produits d’épargne », a indiqué Mohamed Afifi.

Mais, l’effet de crise est toujours présent et le manque de visibilité persiste concernant l’évolution de la situation sanitaire et économique du pays. « On espère retrouver dès cette année 2021 un résultat conforme à ce qui est normal pour une compagnie comme Saham Assurance. Les mois qui viennent sont déterminants, et la façon avec laquelle on sortira plus ou moins vite de cette situation sanitaire va conditionner la suite. Il est clair que quoi qu’il arrive les conséquences économiques sont là, il va falloir un peu de temps pour retrouver des rythmes de croissance plus normaux et conformes à nos historiques », a déclaré le DG de Saham.

La compagnie continue quand même d’enrichir la panoplie de ses produits. « Sur la partie assurance vie, nous avons décidé de lancer des produits à unités de compte. Cela devrait à priori arriver rapidement. Compte tenu de l’évolution des taux, il est important de pouvoir également évoluer et proposer à nos clients une offre diversifiée », a indiqué le DG. 

Pour cela, Saham compte s’appuyer sur l’expertise du groupe Sanlam. « L’arrivée du groupe Sanlam dans Saham nous a permis de piloter cette activité d’une autre manière et de se concentrer sur les produits qui sont profitables, comme les produits de prévoyance, décès et autres, mais aussi les produits à unités de compte ».

Cette offre sera lancée dès la réception de l’accord de l’ACAPS.

Le résultat financier devrait-il peser encore sur les bénéfices de Saham ? 

Difficile de répondre à cette question. L’évolution de cet indicateur reste conditionnée par plusieurs facteurs. « Le résultat financier d’une compagnie d’assurance est composé d’abord des dividendes. Sur cette partie, nous nous ne savons pas ce que les sociétés, dans lesquelles nous avons des participations, vont décider et si elles vont distribuer la même chose que l’année dernière ou moins, on sera impactés en conséquences », a souligné Kawtar Johrati.

En ce qui concerne la deuxième composante du résultat financier, « le marché actions a l’air de bien se comporter courant les premiers mois de l’année 2021. Pour la partie taux, on pense qu’ils devraient rester à des niveaux stables et on n’aura pas du coup le même niveau de baisse qu’on a enregistré l’année dernière. Globalement, nous pensons que nous allons mieux faire que 2020, on aura à priori moins de dotations aux provisions, mais on ne reviendra pas au niveau de 2019. Il faudra attendre un peu plus de temps », ajoute-t-elle.

Se lancer dans les OPCI n’est pas exclu

Saham étudie la possibilité de se lancer dans le domaine des OPCI, d’après la DG délégué en charge du pôle finance. « Nous avons nos propres sociétés qui gèrent des patrimoines locatifs. Nous sommes en train d’étudier les possibilités de transformation en OPCI, ce n’est pas exclu mais en tous cas, ce n’est pas quelque chose qui va impacter d’une manière significative la réalisation de notre résultat 2021. Il s’agit effectivement de l’optimisation, mais il n’y a pas de pression », affirme-t-elle.

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