Le Maroc affiche un risque-pays “Convenable” (Coface)
Coface a publié, ce mardi 4 février, l'édition 2020 de son "guide des risques pays et sectoriels". Le Maroc affiche un risque "Convenable" (A4), soit la meilleure notation en Afrique, à côté du Kenya, du Sénégal et du Botswanda.
Coface est un assureur-crédit dont la mission est d'aider les entreprises à se développer en assurant le risque d'insolvabilité de leurs clients, et à prendre les décisions de crédit nécessaires pour renforcer leur capacité à vendre sur leurs marchés nationaux et d'exportation.
D'après la carte des évaluations pays réalisée par Coface, le Maroc affiche un risque "Convenable" (A4), soit la meilleure notation en Afrique, à côté du Kenya, du Sénégal et du Botswanda.
Après une année 2019 marquée par la montée du protectionnisme avec plus de 1.000 mesures prises dans le monde, ainsi que le premier recul du commerce mondial depuis dix ans, Coface anticipe une progression des échanges internationaux de seulement 0,8% en 2020.
Selon le guide, l’accord de trêve commerciale signé entre les Etats-Unis et la Chine serait insuffisant pour rétablir la confiance des entreprises et faire rebondir significativement l’industrie et le commerce mondial. D’autant plus que seulement 23% de l’ensemble des mesures protectionnistes prises entre 2017 et 2019 concernent les Etats-Unis ou la Chine.
Ainsi, la montée du protectionnisme est une tendance globale et durable à laquelle les entreprises doivent s’habituer.
Concernant la croissance mondiale, déjà en baisse de trois quarts de points en 2019, elle ne devrait pas rebondir en 2020 (2,4% après 2,5% en 2019).
D'autre part, Coface anticipe une hausse des défaillances d'entreprises de 2% dans le monde, en ligne avec 2019.
Par ailleurs, les incertitudes liées à l'environnement protectionniste contribuent à la volatilité des cours des matières premières, notamment ceux des produits agricoles, des métaux et du pétrole : Les cours de l’acier devraient continuer de reculer dans les 6 prochains mois, et ainsi pénaliser les entreprises du secteur. Selon les évaluations du risque sectoriel à fin 2019, au Moyen-Orient et en Turquie, le secteur de la métallurgie est l'unique secteur resprésentant un risque très élevé, selon les données financières recolletés des entreprises côtées de la région par Coface.
Dautre part, le maintien des cours du pétrole à un niveau assez bas, malgré les incertitudes géopolitiques (60 dollars pour le baril de Brent en moyenne en 2020 après un coût moyen du baril de 64 en 2019) pénalisera certains les producteurs endettés, notamment les Etats-Unis. En parallèle, le secteur de la construction profite des politiques monétaires très expansionnistes.
Les principaux risques pour les entreprises en 2020 seront non-économiques
La fin de 2019 a été marquée par la multiplication des « foyers » de tensions sociales dans le monde, avec des niveaux d'intensité différents.
Cette tendance était largement anticipée par l’indice de risque politique de Coface publié début 2019 ayant atteint un record. En 2020, cet indicateur met en exergue un niveau de risque social élevé dans plusieurs pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie centrale ou encore en Russie.
Depuis 2019, le mécontentement social exprime aussi de plus en plus souvent des demandes en matière de protection de l’environnement. Ces risques environnementaux ont des effets aussi divers que variés sur le risque de crédit des entreprises : plus grande fréquence de risques physiques (catastrophes naturelles résultant des changements climatiques) mais aussi de risques de transition (nouvelles réglementations plus contraignantes, changements de normes de consommation).
La croissance des économies émergentes devrait légèrement s’accélérer en 2020 (3,9% contre 3,5% en 2019). Toutefois, la dette publique atteint un niveau historiquement élevé pour ces pays. Elle est en hausse dans toutes les régions, exception faite de l’Europe centrale et orientale. En Afrique, la dette publique est proche du niveau observé il y a une quinzaine d’années.
Pour les entreprises dans ces régions, cela signifie que les arriérés de paiement de l’État et des grandes entreprises publiques sont susceptibles d’augmenter cette année.
Seule bonne nouvelle, la structure de la dette souveraine des pays émergents est généralement plus favorable qu’il y a vingt ans puisque 80% de celle-ci est désormais libellée en devise locale.
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