Raja S.A: Conseil d'administration vs conseil de surveillance

Aziz Saidi | Le 18/10/2019 à 10:23

Le Raja Club Athletic a tenu, ce 17 et 18 octobre, une assemblée générale marathonienne avec en point d'orgue l'approbation de la transformation en société anonyme. Deux modèles s'y sont opposés. L'un basé sur un conseil d'administration. L'autre coiffé par un conseil de surveillance. Immersion dans un débat aussi houleux que fécond qui aura débouché sur un consensus temporaire. 

Le Raja Club Athletic vient de s’adonner à un exercice de transparence assez rare dans le milieu du sport marocain pour être signalé. Le club casablancais a en effet tenu son assemblée générale ordinaire, et sa page Facebook officielle en a retransmis les travaux, repris par les multiples pages de supporters.

Outre les habituelles discussions autour des rapports moral et financier, un point à l’ordre du jour a cristallisé les tensions dans les semaines qui ont précédé l’assemblée et n’a pas manqué de soulever des débats houleux lors de sa tenue: la transformation en société anonyme. 

Ultimatum de la fédération

Acculée par l’ultimatum de la Fédération royale marocaine de football (FMRF), l’agora du Raja devait trancher la question dans l’urgence pour ne pas se mettre en porte-à-faux par rapport à la loi. Or, force est de constater que le consensus n’était pas acquis d’avance, tout du moins en ce qui concerne la forme que devrait prendre cette société. 

D’un côté, les adeptes d’un modèle basé sur un conseil d’administration qui émanerait des nouveaux actionnaires cooptés par l’assemblée des adhérents. De l’autre, les chantres d’un modèle coiffé par un conseil de surveillance qui désignerait un directoire habilité à prendre les rênes du club.

Un modèle-type imposé ?

Pour la FRMF, pas d’équivoque. C’est le premier modèle qui est à préconiser. Il a l’avantage de permettre à l’assemblée des adhérents de maintenir sa souveraineté. Un cahier de statuts type a d’ailleurs été élaboré dans ce sens avant d’être transmis aux clubs. 

La démarche de l’instance faîtière du football a de plus été renforcée par la désignation d’experts, censés accompagner les clubs dans cette transformation et en éviter les éventuels écarts. Celui qui a été assigné au Raja était bien présent en plus du représentant statutaire de la fédération.

L’une de ses phrases va d’ailleurs soulever un tollé dans la salle: "Le Raja est le dernier club de l’élite qui n’a pas encore adopté le passage à la société anonyme". 

Attirer les investisseurs

Certains adhérents ont vu dans ses propos une accusation implicite de tergiversation et ont vivement protesté contre la posture de l’expert qui se permettait de distribuer les bonnets d’âne au nez et à la barbe d’une assemblée souveraine. 

En fait, les réactions les plus virulentes émanaient de ceux qui préconisent un modèle chapeauté par un conseil de surveillance. Leur argument massue réside dans le fait que cette forme serait plus attractive pour d’éventuels investisseurs qui éviteraient ainsi de s’empêtrer dans les décisions de gestion et la responsabilisation qui en découle. 

Il faut dire qu’une commission avait été mise sur pied suite à la précédente assemblée, afin de plancher sur la question. Elle a fini par exploser en plein vol avec la démission de 4 de ses membres, en raison notamment des divergences autour de cette question clivante. Elle a surtout été prise de court par l’agenda imposé par la fédération et n’a donc pas pu achever ses travaux. 

Consensus temporaire

L’assemblée générale aura donc au moins permis à ses membres d’exposer leurs arguments et mettre en lumière les contraintes auxquelles ils ont dû faire face. Mais à vrai dire, les choix n’étaient pas ouverts, en tout cas pour le moment. 

C’est ainsi qu’au bout d’une assemblée générale qui aura duré plus de 7 heures, il est 2h15 quand les adhérents votent à l’unanimité la résolution habilitant le comité dirigeant à procéder à la création de la société anonyme sous la forme préconisée par la fédération.

Ils se sont tout de même donné la latence de convoquer une nouvelle assemblée si le consensus était fait autour du modèle coiffé par un conseil de surveillance. 

En attendant, le club pourrait bientôt entamer un road-show en quête d’investisseurs et peut-être plus tard, comme l’a suggéré un adhérent, lorgner vers la bourse casablancaise… 

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