Port de Safi: une opération de titrisation de créances en préparation

Sara El Hanafi | Le 15/10/2019 à 14:06

Les créances futures découlant du chiffre d’affaires généré par l’activité du nouveau port de Safi seront cédées à plusieurs investisseurs. L'opération permettra de rapporter à l'Etat 2 milliards de dirhams.

Les créances futures générées par le nouveau port de Safi, qui a été mis à la disposition de l’ANP, feront l’objet d’une opération de titrisation; indiquent des sources sûres à Médias 24/LeBoursier. Une opération qui devrait rapporter 2 milliards de dirhams à l’Etat, alors que celui-ci chercher à alléger ses besoins de financement et par conséquent son endettement.

Techniquement, les créances futures découlant du chiffre d’affaires généré par l’activité du nouveau port seront cédées à plusieurs investisseurs. Le nouveau port, qui se situe à environ 15 km au sud de la ville, à 6 km des installations du groupe OCP et à 2 km au nord de la centrale thermique de l'ONEE, satisfera les besoins des deux entités en matière d'infrastructures portuaires nécessaires au trafic d'import et export de matières premières.

Ce mécanisme de titrisation des créances client permet généralement de financer le cycle d'exploitation et la trésorerie à des conditions avantageuses, ce qui sera probablement le cas pour la nouvelle infrastructure portuaire. 

Le dossier technique de l’opération est en cours de finalisation, selon nos informations ; mais il n’a pas encore été déposé au niveau de Maghreb Titrisation, principal établissement spécialisé dans ce mécanisme au Maroc.

L'expérience ONEE

Au Maroc, la titrisation a été utilisée initialement par les établissements de crédit en tant qu’outil de refinancement ; en cédant une partie de leurs prêts sur la clientèle à une société qui émet en contrepartie des titres ou parts placés sur les marchés financiers.

Source: Maghreb Titrisation

Théoriquement, avec ce mécanisme, les risques afférents à ces crédits sont transférés des banques aux investisseurs, ce qui permet de partager le risque entre de multiples institutions. Au Maroc toutefois, les émetteurs bancaires ne titrisent que les créances les moins risquées, représentant des crédits immobiliers ou de consommation tirés sur des fonctionnaires des établissements publics, qui affichent des taux d'impayés inférieurs à 1%.

Au-delà des établissements de crédit, grâce à l'entrée en vigueur fin 2010 de la loi 33-06 relative à la titrisation au Maroc, la titrisation s’étend à d’autres types d’actifs et d’institutions, notamment publiques. Outre que le Crédit Agricole du Maroc qui a eu recours à trois opérations de titrisation, c’est l’ONEE la véritable star "publique" du mécanisme; avec un programme de financement à travers la titrisation portant sur 10 milliards de dirhams sur une période de 10 ans entre 2013 et 2023. 

Suivant ce programme, depuis 2013, l'office a réalisé cinq opérations de titrisation, ce qui lui a permis de lever un montant global de 6,8 milliards de dirhams. L'office a désormais un résiduel de 3,2 milliards de dirhams sur les quatre années qui restent de la durée du programme.

Les actifs immobiliers également titrisés

Au-delà de la titrisation des créances, rappelons que l'Etat a également fait appel au mécanisme de la titrisation pour lancer son premier Sukuk "Ijara", ce qui lui a permis de lever 1 milliard de dirhams. Sauf que cette titrisation s'est opérée sur des biens immobiliers.

La levée s'est opérée via un fonds de placement collectif en titrisation géré également par Maghreb Titrisation. Des biens de l'Etat y ont été mis et donnés en location. Les loyers générés par ces biens sont distribués aux porteurs de parts.

Une opération quasi-identique a été réalisée par le groupe Label'Vie, qui a titrisé 457 millions de dirhams d'actifs immobiliers en 2014. Le groupe de distribution est, aujourd'hui, hors banques, le seul opérateur privé à être présent sur le marché marocain de la titrisation.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 17/5/2024 à 15:08

    CFG Bank : indicateurs en forte hausse à fin mars, RNPG 2024 attendu en hausse de 40% à 50%

    Le groupe affiche une forte hausse de ses indicateurs à tous les niveaux à fin mars. Le PNB progresse de 44%. Le RBE progresse à un rythme plus soutenu, du fait d'une bonne maîtrise des charges qui croissent moins vite que le PNB. Le RNPG 2024 du groupe devrait progresser entre 40% et 50%.
  • | Le 17/5/2024 à 14:00

    Disway : baisse de 9% du chiffre d’affaires à fin mars

    Le segment Volume a vu son chiffre d’affaires reculer de 11,6% du fait de retards de plusieurs projets, de la baisse de la demande sur plusieurs produits technologiques en raison de la hausse des droits de douanes et de la rupture de plusieurs segments de produits à cause des incidents en mer Rouge.
  • | Le 17/5/2024 à 10:38

    Crédit du Maroc : hausse de 16,5% du RNPG au 1er trimestre 2024

    Le groupe affiche une bonne tenue des crédits avec un encours en hausse de 7,1% à 53,2 MMDH. Le PNB progresse de 10% du fait de la bonne tenue des marges d’intérêts et sur commissions.
  • | Le 16/5/2024 à 15:53

    Oncorad : “D’ici début 2026, nous souhaitons tripler la valeur du groupe” (Redouane Semlali)

    Il y a un an, le groupe Oncorad annonçait une levée de fonds de 458 MDH auprès de CDG Invest Growth et STOA. Depuis, quels sont les changements structurels et les développements qui ont été menés ? Création de holdings, acquisition de foncier... Redouane Semlali, PDG et cofondateur du groupe, nous en dit plus.
  • | Le 15/5/2024 à 16:57

    BKGR anticipe une hausse de 13,4% de la capacité bénéficiaire de la cote cette année à 33,2 MMDH

    L’industrie devrait voir sa capacité bénéficiaire progresser de 15,6% à 17,7 MMDH. Les financières devraient enregistrer une croissance de 10,7% à 13,8 MMDH. La capacité bénéficiaire des assurances devrait s’apprécier en 2024 de 14% à 1,7 MMDH. La masse des dividendes en 2024 est également attendue en hausse de 6,3% à 21 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 16:53

    Auto Hall : hausse de 9,3% du chiffre d’affaires consolidé à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars une hausse de 4,4% de son volume de vente à 4.465 unités, alors que le marché affichait une baisse de 3,1%.