Alerte. L’extrême pauvreté menace l'Afrique selon la Banque mondiale

Mouna Ettazy, à Washington | Le 12/4/2019 à 9:32

D'ici 2030, près de 9 sur 10 personnes souffrant de l’extrême pauvreté seront des africains, d’après le nouveau président de la Banque mondiale, David Malpass. Ces données ont été communiquées dans une conférence de presse organisée dans le cadre des réunions du printemps des institutions de Bretton Woods.

 

 

David Malpass, qui vient d’être nommé à la tête de la Banque Mondiale pour une durée de cinq ans, a avancé des données alarmantes concernant le niveau de pauvreté dans le monde, ce jeudi à Washington, lors de la conférence de presse organisée dans le cadre des réunions du printemps 2019 du FMI et de la Banque mondiale.

Les prévisions de la banque ont ont provoqué une grande tension et une foulée de questions de la part des journalistes africains présents au rendez-vous annuel des deux institutions.

Les prévisions de la croissance de la pauvreté dans le monde sont alarmantes, mais plus spécifiquement pour l’Afrique, d’après le nouveau président de la Banque mondiale.

La croissance mondiale a perdu son élan tout au long de 2018. D’après les calculs de la banque mondiale, la croissance mondiale est descendue à 2,7% au quatrième trimestre 2018, contre 3,3% au 1er trimestre.

‘’La décélération a été observée spécialement dans les économies avancées et en développement, et cette situation a coïncidé avec trois autres signes avant-coureurs: déclin des réformes structurelles dans les grandes économies; stress financier dans certains grands marchés émergents; et politique élevée incertitude à l'échelle mondiale’’, déclare le nouveau président de la Banque mondiale.

Et de préciser :’’la croissance du revenu par habitant en Afrique subsaharienne, dans son ensemble, devrait rester inférieure à 1% au moins jusqu'en 2021, cela augmente le risque d'une plus grande concentration de l'extrême pauvreté sur le continent. La croissance des pays médians sera également faible’’.

Pour David Malpass ‘’ce fait est extrêmement troublant, car il met en péril l'objectif principal de la Banque mondiale de mettre fin à l'extrême pauvreté d'ici 2030’’.

Selon la Banque mondiale, l'extrême pauvreté s’est située à 700 millions de personnes à l’échelle mondiale au dernier recensement, qui est en baisse par rapport des niveaux beaucoup plus élevés dans les années 1990 et 2000.

Toutefois, le nombre des personnes qui vivent dans l'extrême pauvreté est à la hausse en Afrique subsaharienne.

D'ici 2030, près de 9 sur 10 personnes qui vont souffrir de l’extrême pauvreté seront des africains, et la moitié des pauvres du monde vivront dans des milieux fragiles et touchés par un conflit.

Les questions des journalistes africains présents ont porté essentiellement sur les solutions qui pourraient atténuer cette situation.

’’La banque mondiale traite cette problématique de près, en établissant des partenariats avec les pays africains. Sa mission consiste à atténuer les dégâts de la pauvreté. La banque a des programmes qui consistent à tirer des leçons de la réussite de quelques pays africains pour les appliquer dans d’autres pays africains qui ont en besoin’’, explique ainsi David Malpass.

Il a également souligné que c’est le changement climatique qui a un fort impact sur les pauvres. ‘’Nous allons pouvoir atténuer les effets de la pauvreté en donnant par exemple des prêts pour l’adaptation et des prêts pour l’atténuation’’.

Les pays africains doivent également miser sur la technologie numérique pour faire face à cette problématique.

De même, l’inclusion totale des femmes dans l’économie doit être prise en compte pour encourager le progrès de ces pays. 

Aussi, il faut orienter les investissements vers des projets de qualité qui boosteront la croissance des pays.

L’atmosphère dans la salle de conférence est restée tendue.

Le message à retenir de ces déclarations est le suivant : le niveau de la pauvreté en Afrique continue d’être alarmant. Ce n’est, évidemment, pas le cas de tous les pays africains comme l’a souligné le président de la banque : certains pays africains ont beaucoup avancé.

’’Cette situation requiert une action urgente de la part de ces pays et de la part de la communauté internationale’’, insiste David Malpass qui reste malgré tout optimiste et confiant la capacité de la banque à épauler les pays en difficultés. 

‘La Banque mondiale est solide financièrement. Et avec le paquet de capital - qui a été convenu il y a un an lors des réunions de printemps- l'organisation devient encore plus réactive et efficace’’, assure le président de l’institution.

 

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