Banques participatives : Bank Assafa revendique plus de 57% de parts de marché sur le financement immobilier

Sara El Hanafi | Le 27/3/2019 à 19:42

A fin 2018, Bank Assafa garde son leadership aussi bien sur les financements que sur les dépôts. La banque fait toutefois face aux difficultés liées aux lacunes actuelles de l'écosystème de la finance participative, notamment l'absence de l'assurance Takaful.

A fin 2018, la banque participative d’Attijariwafa Bank dispose d’un encours de financements de 2,4 milliards de dirhams, contre 14,1 millions de dirhams seulement à fin 2017. Bank Assafa garde sa position de leader dans cette jeune industrie, avec une part de marché de 57% sur le financement immobilier et 63% sur le financement automobile.

Les dépôts de la clientèle particulière chez la banque ont atteint pour leur part 898 millions de dirhams, contre 483,9 millions de dirhams en 2017. Les dépôts de la clientèle institutionnelle atteignent pour leur part près de 250 millions de dirhams.

En gros, ce sont 37.300 comptes bancaires qui sont ouverts auprès de la banque à fin 2018, contre 20.404 comptes à fin 2017. Une évolution dont se réjouit Youssef Baghdadi, qui veut ériger son institution en véritable banque, et la débarrasser de l’image de société de financement qu’elle garde depuis l'époque "Dar Assafa".

Il indique que pour plusieurs dizaines de milliers de comptes ouverts, seulement 4.000 financements ont été octroyés : "C’est dire qu’il y a des clients qui nous font confiance pour les opérations de banque au quotidien d’abord et ne viennent pas forcément chez nous que pour les financements", affirme-t-il.

L’année écoulée a également été marquée par l’ouverture de 12 nouvelles agences, ce qui porte le nombre global des agences de la banque à 35, réparties sur l’ensemble du territoire.

Un réseau que le patron de la banque considère toutefois comme "limité", aussi bien pour son institution que pour l’ensemble des banques participatives, et le voit comme un véritable frein à l’attraction de plus de clients face à un réseau d’agences plus étoffé chez les banques conventionnelles.

Un risque plus conséquent

Youssef Baghdadi affirme toutefois que sa banque met en avance ses "tarifs bas". Un choix "stratégique", en dépit d’un coût de financement et d’un risque plus élevés que dans le secteur conventionnel.

Il explique que pour la Mourabaha, chaque opération implique que la banque achète et s’approprie le bien avant de le vendre au client. A fin 2018, ce sont 438 millions de dirhams de "biens acquis" qui étaient inscrits dans le bilan de la banque.

Et depuis l’achat de ces biens jusqu’à leur revente aux clients finaux, plusieurs charges et frais sont engagés.  Le risque est également supérieur en l’absence de Takaful pour couvrir les financements : "Nous avons déjà eu un cas de décès sur un financement, que nous sommes entrain de traiter", affirme Youssef Baghdadi. Un incident auquel Bank Assafaa cherche activement une solution, notamment avec les ayants droit.

Youssef Baghdadi affirme également que la banque rencontre des difficultés avec quelques clients au moment de leur revendre les biens acquis dans le cadre de la Mourabaha. Des difficultés et des challenges qui ne semblent toutefois pas décourager ni la banque ni son patron d'aller de l'avant, en attendant que l'écosystème global de la finance participative se peaufine.

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