Métallurgie : pour Tarik Aitri, les entreprises en difficulté “doivent changer de métier''

Mouna Ettazy | Le 31/1/2019 à 21:54

Le président de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques est catégorique : les opérateurs du secteur qui traînent de grosses difficultés, et elles sont nombreuses, doivent se convertir, changer de métier. Un message lancé à l'occasion du lancement officiel des écosystèmes des industries métallurgiques et métalliques. 

Signés entre 2016 et 2017, les quatre écosystèmes de l'industrie métallurgique viennent d’être lancés officiellement lors d’une cérémonie organisée le jeudi 31 janvier par la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (IMME) en partenariat avec le ministère l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique.

Le contrat performance des écosystèmes des IMM s’inscrit dans le cadre du Plan d’accélération industrielle, mené par le ministère depuis 2014.

Dans le cadre de ce plan, les secteurs à fort potentiel d'industrialisation ont été analysés. Cet exercice a permis de prioriser quatres écosystèmes :Valorisation des métaux ; Nouveaux métiers ‘’industrie des tracteurs et des bicyclettes’’ ; travail des matériaux et industrie navale

A noter que les trois premiers écosystèmes ont été signés en 2016. Pour le contrat de l'industrie navale, la signature a eu lieu en 2017. 

Cet évènement a été l'occasion de lancer un appel à manifestation d’intérêt. Tout porteur de projet pourrait adresser son dossier à la FIMME. La Fédération a mis en place tout un process pour l'identification des porteurs de projets pour pouvoir par la suite les accompagner.

D'après les initiateurs de ce contrat, le lancement officiel de ces écosystèmes devrait donner un nouvel élan de développement au secteur des IMM. 

ce contrat a déjà donner quelques fruits. Voici les principales réalisations à fin 2018, selon la Fédération des IMME :

o 277 MDH ont été engagés par l’Etat, à travers le Fonds de Développement Industriel et des Investissements, en soutien direct aux investissements des opérateurs du secteur ;

o 5.878 emplois ont été concrétisés, dont 4978 au sein des écosystèmes IMM (Travaildes métaux, Nouveaux métiers et Valorisation des métaux) ;

o L’écosystème Travail des métaux a été animé par une bonne dynamique d’investissement, portée notamment par des PME ;

o Sur l’écosystème "Valorisation des métaux", plusieurs projets ont été accompagnés et doivent prochainement entrer en production (sur les deux segments du cuivre et de l’aluminium).

Entreprises en difficultés : "se convertir ou mourir"

Par ailleurs, plusieurs sociétés œuvrant dans ce secteur sont dans une situation délicate, et ce depuis une dizaine années.

En effet, trois fleurons de l’industrie métallique marocaine connaissent de grosses difficultés. L’un est en difficulté financière, le deuxième est placé en sauvegarde judiciaire et le troisième en liquidation. Il s’agit de Delattre Levivier Maroc (DLM) ; de Stroc Industrie et de Buzzichelli

Sans compter Maghreb Steel qui traverse depuis 2012 une grande crise existentielle et qui ne doit sa survie qu'à la protection gouvernementale (bouclier anti-dumping et mesures de sauvegarde). Des mesures qui permettent au producetur d'acier de se maintenir en vie, mais qui pénalisent tout le secteur de la métallurgie. 

Qu’est ce qui garantit que ces écosystèmes pourront servir de locomotive pour le secteur en l'absence de champions capables de créer les effets d'entraînements souhaités ?

''Nous sommes conscients des difficultés du secteur'', répond Tarik Aitri, président de la FIMME.

''D'ailleurs le but de la promotion des écosystèmes est de redynamiser le secteur’’ souligne-t-il, en indiquant que ‘’si on ne trouve pas de locomotives nationales on va les chercher ailleurs’’. 

Cela dit, le président de la Fédération des IMME estime que les entreprises qui œuvrent dans le secteur et qui n’ont pas réussi à redresser et à développer leur activité doivent se reconvertir et essayer de se lancer dans un autre métier.

Pour lui, quand l’activité ne marche pas, ‘’il faut être flexible pour changer de métier’’. 

‘’L’innovation c’est aussi de savoir se reconvertir’’, pense-t-il.

Voici la retransmission en live de l'évènement : 

                                        

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