Agriculture : la campagne céréalière est-elle compromise ?

Mouna Ettazy | Le 21/1/2019 à 16:50

La campagne céréalière au Maroc est l’un des principaux déterminants de la croissance. Pour 2019, le gouvernement a bâti sa prévision de croissance de 3,2% sur la base d’une récolte de 70 millions de quintaux. Cette prévision tient-elle toujours la route avec le retard des précipations et la vague de froid qui touche le pays ? Eléments de réponses.

 

La récolte céréalière reste à ce jour un des principaux déterminants de la croissance du PIB. En 2015-2016, il a suffi que les précipitations baissent de 43% pour que la récolte chute à 33,5 millions de quintaux. Conséquence directe : la croissance du PIB pour 2016 a été réduite à 1,2%, contre 4,5% un an auparavant. 

Avec le retard des pluies constaté en ce mois de janvier et la vague de froid qui touche toutes les régions du royaume, un remake de la saison 2015-2016 reste possible. Sauf si la pluviométrie est au rendez-vous dans les prochaines semaines, comme nous l’indique l’ingénieur agronome Abdelmoumen Guennouni.


Rien n’est encore perdu

‘’Il est un peu prématuré de parler d’une bonne ou mauvaise campagne agricole. Il faudra attendre les prochaines précipitations pour se prononcer sur l’état de la récolte. Si les précipitations reprennent, cela va bénéficier à l’ensemble des céréales et des légumineuses. Ils ont encore largement le temps pour se développer’’, explique notre expert. 

La campagne dépendra donc des précipitations à venir mais aussi des travaux menés par les agriculteurs pour le traitement des terrains.

‘’Cette période coïncide avec la période de désherbage, il faut qu’il y ait un traitement des terrains par des produits contre les mauvaises herbes. Ensuite, il faut apporter des engrais, appelés engrais de couverture, qui sont à base d’azote’’, signale notre interlocuteur

Notre source pense même que la campagne céréalière a connu un bon démarrage, avec les précipitations de novembre.

Selon les données des directions régionales de l'Agriculture, l’actuelle saison agricole se déroule en effet dans de "bonnes conditions", grâce notamment aux"conditions climatiques favorables du début de la campagne".

Sur la région Casa-Settat par exemple, la pluviométrie moyenne cumulée à mi-janvier est de 194 mm, soit 42% de plus comparé  à la même période 2017-2018 (136 mm).

‘’Ces précipitations ont permis à une partie des agriculteurs de procéder au semis. Ils ont semé à ce moment-là les terrains qui étaient déjà préparés’’, précise notre expert.

Par contre, les autres agriculteurs, qui n’étaient pas prêts, ont dû attendre la pluie. Ils ont donc commencé à travailler le sol après les précipitations.

‘’La première catégorie a eu une germination [le processus de développement de la plante contenue dans sa graine, ndlr] homogène et régulière précoce, contrairement à la deuxième catégorie qui a eu une germination hétérogène’’, explique-t-il en soulignant que ‘’le retard des pluies a compliqué un peu la situation’’.

Vague de froid : pas d’effet sur les céréales

Qu’en est il alors de la gelée causée par l’inhabituelle vague de froid qui traverse le pays ? Aura-t- des effets sur la récolte ?

« Non », répond Abdelmoumen Guennouni. ‘’La vague de froid n’a pas causé de problème particulier aux céréales qui résistent assez bien à ces niveaux de température’’.

Pas de quoi s’inquiéter en résumé. Malgré les retards de pluie, la campagne agricole n’est pas compromise.

La légère reprise des précipitations ces derniers jours ravive un peu les espoirs. Mais, il faudra attendre encore quelques semaines avant d’évaluer la campagne agricole 2018-2019. Au cas où la pluie ne serait pas de retour, cela va compromettre les prévisions de la loi de finances 2019. Celles de la récolte céréalière, mais aussi et surtout celle de la croissance.


 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 17/5/2024 à 15:08

    CFG Bank : indicateurs en forte hausse à fin mars, RNPG 2024 attendu en hausse de 40% à 50%

    Le groupe affiche une forte hausse de ses indicateurs à tous les niveaux à fin mars. Le PNB progresse de 44%. Le RBE progresse à un rythme plus soutenu, du fait d'une bonne maîtrise des charges qui croissent moins vite que le PNB. Le RNPG 2024 du groupe devrait progresser entre 40% et 50%.
  • | Le 17/5/2024 à 14:00

    Disway : baisse de 9% du chiffre d’affaires à fin mars

    Le segment Volume a vu son chiffre d’affaires reculer de 11,6% du fait de retards de plusieurs projets, de la baisse de la demande sur plusieurs produits technologiques en raison de la hausse des droits de douanes et de la rupture de plusieurs segments de produits à cause des incidents en mer Rouge.
  • | Le 17/5/2024 à 10:38

    Crédit du Maroc : hausse de 16,5% du RNPG au 1er trimestre 2024

    Le groupe affiche une bonne tenue des crédits avec un encours en hausse de 7,1% à 53,2 MMDH. Le PNB progresse de 10% du fait de la bonne tenue des marges d’intérêts et sur commissions.
  • | Le 16/5/2024 à 15:53

    Oncorad : “D’ici début 2026, nous souhaitons tripler la valeur du groupe” (Redouane Semlali)

    Il y a un an, le groupe Oncorad annonçait une levée de fonds de 458 MDH auprès de CDG Invest Growth et STOA. Depuis, quels sont les changements structurels et les développements qui ont été menés ? Création de holdings, acquisition de foncier... Redouane Semlali, PDG et cofondateur du groupe, nous en dit plus.
  • | Le 15/5/2024 à 16:57

    BKGR anticipe une hausse de 13,4% de la capacité bénéficiaire de la cote cette année à 33,2 MMDH

    L’industrie devrait voir sa capacité bénéficiaire progresser de 15,6% à 17,7 MMDH. Les financières devraient enregistrer une croissance de 10,7% à 13,8 MMDH. La capacité bénéficiaire des assurances devrait s’apprécier en 2024 de 14% à 1,7 MMDH. La masse des dividendes en 2024 est également attendue en hausse de 6,3% à 21 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 16:53

    Auto Hall : hausse de 9,3% du chiffre d’affaires consolidé à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars une hausse de 4,4% de son volume de vente à 4.465 unités, alors que le marché affichait une baisse de 3,1%.