Les défaillances des entreprises marocaines augmenteront de 4 à 5% sur les trois prochaines années

Abir Labied | Le 17/1/2019 à 14:30

Allongement des délais de paiement, saturation du marché domestique, faiblesse de la demande, non-diversification de l'offre... sont les principales causes derrière cette montée des faillites, selon le directeur des risques de Euler Hermès. Les secteurs du BTP et de la distribution restent les plus impactés. Les détails. 

Au Maroc, les défaillances d’entreprises vont croître de 4% en 2019, selon le dernier rapport d’Euler Hermes.

Cette hausse est significative, mais reste moins importante que la moyenne mondiale (6%).

L’assureur-crédit international a placé le Maroc dans la catégorie des pays qui subiront une détérioration. Après la Turquie, le Maroc affiche la 2e dégradation la plus importante de la catégorie.

«Il s’agit d’un niveau de défaillance d’entreprises supérieur à la croissance économique escomptée», signale Hicham Bensaid Alaoui, directeur des risques, de l’information, des sinistres et du recouvrement chez Euler Hermes Acmar, qui qualifie cette détérioration de la situation "d’importante". 

La situation reste néanmoins moins critique que les années précédentes, selon notre interlocuteur. Sur les trois dernières années, les défaillances d’entreprises marocaines avaient enregistré une augmentation se situant entre 8% et 10%.

Pour expliquer les raisons de cette montée de risques attendue, notre source fait référence à la surcapacité au sein de certains secteurs clés (notamment le BTP) face à une demande moins importante. Plusieurs sociétés ont vu le jour grâce à la facilité du processus de création d'une entreprise nécessitant moins de garanties et de capital minimum exigé.

«C’est normal qu’il y ait une mortalité des entreprises impliquant la destruction de l’emploi», ajoute-t-il.

L’augmentation des défaillances d’entreprises au Maroc est expliquée également par d’autres facteurs structurels liés à l’augmentation des délais de paiement, à la faiblesse du niveau investissement en R&D, à la non-diversification des offres entrepreneuriales, à la faible qualification de la main d’œuvre ainsi qu’à la saturation du marché domestique.

Le secteur du BTP et de la distribution sont les plus touchés

Hicham Bensaid Alaoui précise que les secteurs les plus impactés au Maroc sont celui du BTP et de la distribution. Selon lui, la surcapacité et la concurrence impliquant des prix bas sont, entre autres, les causes d’une hausse significative des défaillances d’entreprises.

«Vu que notre économie reste très centrée sur le secteur du BTP, la crise s’étend aux autres secteurs pour impacter toute la chaîne de valeur, notamment le textile, l’agriculture… », souligne-t-il.

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