Croissance, solde budgétaire... les prévisions de la Banque mondiale pour le Maroc à horizon 2020

S. E. H. | Le 3/10/2018 à 12:43

L'institution souligne que l'économie marocaine reste fortement tributaire de la production agricole, tout en étant vulnérable aux risques du changement climatique. La croissance restera supérieure à 3% en moyenne sur la période de projection. 

La Banque mondiale vient de présenter aujourd'hui son rapport semestriel sur la conjoncture économique dans la région MENA. Elle y livre les perspectives à l'horizon 2020 des pays de la région en termes de croissance, de solde budgétaire, et de solde du compte courant de la balance des paiements.

Voici l'essentiel des prévisions de l'institution de Bretton Woods, comparées avec celles émises par Bank Al-Maghrib ou le HCP pour 2018 et 2019, années étudiées par les deux entités marocaines.

Source: LeBoursier. Le HCP n'a pas livré de prévisions pour le solde du compte courant en 2019

Pour 2020, la Banque mondiale s'attend à une croissance de 3,5% au Maroc, accompagnée d'un déficit budgétaire de -3% du PIB et d'un solde du compte courant de -4% du PIB.

L'institution souligne que l'économie marocaine reste fortement tributaire de la production agricole, tout en étant vulnérable aux risques du changement climatique. Elle ajoute que malgré le dynamisme des secteurs non agricoles, la croissance ralentit.

Par ailleurs, le déficit courant devrait s'améliorer sous l'effet de la croissance soutenue des exportations, des recettes touristiques et des envois de fonds, qui compenseront l’augmentation des importations énergétiques.

"Cette amélioration est également liée à l’environnement mondial, en particulier à la vigoureuse reprise en Europe et à la forte croissance des exportations des secteurs à forte valeur ajoutée", ajoute la Banque mondiale dans son rapport.

Pour leur part, les besoins de financement extérieur resteront modérément préoccupants, compte tenu de la dette extérieure relativement faible (31%  du PIB fin 2016), et de "la cote de crédit de qualité élevée du Maroc sur les marchés internationaux, qui contribueront à protéger le pays de l’instabilité des marchés émergents comme la Turquie et l’Argentine".

Ci-après d'autres indicateurs présentés par le rapport:

Décélération du rythme de réduction de la pauvreté

Le rapport de la Banque mondiale souligne que la pauvreté a fortement baissé au Maroc entre 2007 et 2014: "Si l’on utilise les seuils de pauvreté internationaux de 1,9 dollar (seuil d’extrême pauvreté) et de 3,2 dollars (seuil de pauvreté des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure), la pauvreté a diminué de plus de la moitié, passant respectivement de 3,2 à 1 % et de 17 à 7,5 %".

Le document ajoute qu'en termes absolus, l’extrême pauvreté avait presque disparu du Maroc en 2014.  Mais les tendances post-2014 sont toutefois moins encourageantes. Les prévisions fondées sur le PIB par habitant indiquent que la réduction de la pauvreté se poursuivra, mais à un rythme beaucoup plus lent.

"En 2018, l’extrême pauvreté restera de l’ordre de 1 % et la pauvreté mesurée par rapport au seuil de 3,2 dollars PPA atteindra environ 6,65 %, reflétant la faible répercussion de la croissance sur la réduction de la pauvreté", explique la Banque mondiale.

Le climat des affaires en berne

D'une autre part, le rapport de l'institution indique que "le principal défi économique du Maroc à moyen terme est essentiellement lié à sa capacité à générer une croissance plus forte, durable et solidaire. Ce qui soulève des questions quant à la vulnérabilité et à la durabilité de la trajectoire de développement actuelle du pays."

"Avec un taux d’investissement supérieur à 30 % du PIB depuis 2008, le modèle économique marocain fondé sur la demande intérieure risque de s’essouffler sans une augmentation significative des retombées de l’investissement et de la productivité."

L'institution ajoute que ces deux dernières décennies, la croissance a essentiellement reposé sur l’accumulation de capital public, parfois dans le cadre d’opérations conjointes regroupant des IDE et des entreprises d’État, qu’il sera difficile de maintenir si les gains de productivité totale des facteurs n’augmentent pas.

"Il faudra pour cela redoubler d’efforts pour améliorer le climat des affaires et renforcer la compétitivité de l’économie, notamment par des politiques commerciales et de concurrence. Si ces conditions sont réunies, la croissance de l’économie non agricole pourrait s’accélérer d’environ 5 % à moyen terme", conclut le rapport. 

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