Immobilier: La demande des MRE en berne

Sara El Hanafi | Le 4/7/2018 à 18:10

Selon des agents immobiliers, actifs surtout dans la région de Casablanca, le retour des MRE au pays pour la saison estivale ne redressera pas la demande sur un marché marqué par un ralentissement persistant des ventes.

L'atonie du marché de l'immobilier perdure et elle n'est pas prête de s'estomper, en dépit du retour des MRE à l'occasion des vacances d'été. Cette clientèle permettait historiquement de dynamiser les ventes pendant cette période. Mais depuis quelques années, la situation a changé et l'été 2018 ne dérogera pas à la règle. C'est en tous les cas ce qu'affirment les agents immobiliers contactés par Le Boursier, actifs surtout dans la région de Casablanca.

Moncef Lahlou, PDG de l'agence immobilière Capital Foncier, argumente par les résultats d'un événement récent dédié entre autres aux MRE. "Cette année, le SMAP Expo a été très timide." Le salon de l'immobilier marocain, organisé dans des pays d'Europe et du Moyen-Orient, n'a pas connu une affluence considérable, ni un nombre significatif de transactions.

Beaucoup de MRE appellent au boycott du salon sur les réseaux sociaux. Leurs revendications ? Le respect des engagements par les promoteurs et une meilleure qualité des logements; et ce suite à différents incidents relevés dans de grands projets de multiples promoteurs marocains, aussi bien dans le social que dans le moyen ou le haut standing.

D'une autre part, les investissements des MRE au Maroc dépendent avant tout de leur situation économique dans les pays d'accueil. En Europe, qui abrite la majorité de la communauté des MRE, l'économie commence à peine à redécoller, mais se retrouve encore une fois sous la menace de tendances protectionnistes mondiales et la guerre commerciale enclenchée par les Etats-Unis.

Qui plus est, la nouvelle génération de MRE semble plus intéressée par l'investissement immobilier dans les pays d'accueil, plutôt qu'au Maroc.

C'est pour toutes ces raisons que les professionnels doutent de voir les MRE redynamiser le marché de l'immobilier lors de la saison estivale.

Le marché local avant tout

Cela dit, c'est la demande des résidents qui représente le véritable baromètre de l'immobilier résidentiel au Maroc. Au jour d'aujourd'hui, ce baromètre révèle que le secteur est toujours en petite forme.

"La morosité du secteur continue sur tous les segments, je n'aperçois pas de réelle reprise", estime M. Lahlou. "Le moral des particuliers peine à se redresser, et ne se redressera qu'après une reprise économique globale du pays", ajoute-il.

Un constat partagé par Othmane Benhallam, directeur de l'agence Guy Hoquet au Maroc: "L'immobilier est lié à l'économie du pays. Lorsque l'économie ne va pas bien, l'immobilier en pâtit".

Le directeur de l'agence présente à Casablanca et à Marrakech confirme que le ralentissement est global, mais à comparer les deux villes, celui-ci est plus palpable à Marrakech où l'offre de résidences secondaires est abondante: "A Casablanca c'est plus solide puisque c'est le résidentiel principal qui domine", explique-t-il.

Celui-ci explique toutefois que "la demande est toujours là, nous avons même un déficit en logement. La question est de savoir si l'offre est adaptée à la demande".

>>Lire aussi: Immobilier: Des mesures fortes attendues pour relancer le secteur

Cette adaptation de l'offre à une demande de plus en plus exigente commence à se faire sentir chez certaines promoteurs (relèvement du niveau de la qualité, petites superficies, équipements communs...) qui n'hésitent pas non plus à baisser les prix afin de liquider leurs stocks.

"Aujourd'hui les promoteurs n'ont qu'une seule idée en tête: vendre et rapidement", précise M.Lahlou.

Notre interlocuteur va jusqu'à dire que les promoteurs qui ne s'adaptent pas à ces nouvelles lois du marché et continuent à privilégier de grandes marges ne survivront pas.

D'une autre part, nos différents interlocuteurs n'ignorent pas le rôle des banques dans la relance du secteur, et précisent que dès que le secteur bancaire baisse légèrement ses taux, l'effet sur la demande est visible. Un constat confirmé par un banquier, préférant s'exprimer sous couvert d'anonymat, qui assure que la dernière baisse des taux sur le crédit immobilier a légèrement relancé la demande envers ces financements.

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