Produits d'épargne des assureurs : les primes émises ont quasiment doublé en deux ans

Abir Labied | Le 3/4/2018 à 12:53

Les primes collectées ont quasiment doublé en deux ans. Prise de conscience des clients de la nécessité de mieux préparer leur retraite, développement de la bancassurance, avantages fiscaux attractifs, rendement "acceptable" pour un produit sans risque... Telles sont les raisons expliquant la forte croissance de l'activité Epargne des assureurs. Le plafonnement de la déductibilité fiscale et le recul des taux de rendement n'ont pas eu d'impact sur l'activité.

Locomotive de la branche «vie» des compagnies d’assurance, l'activité Epargne progresse à un rythme soutenu. Les produits commercialisés connaissent un engouement inédit surtout pendant ces deux dernières années où le chiffre d'affaires des assureurs sur ce segment a quasiment doublé.

Les derniers chiffres de l'Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (Acaps) montrent, en effet, que les primes émises de l'activité Epargne s’élèvent à 13,6 MMDH en 2017 contre 7,5 MMDH en 2015, soit une hausse de 81% en deux ans.

Des avantages fiscaux toujours attractifs

Les produits d'épargne suscitent l'intérêt des clients en partie grâce à aux avantages fiscaux.

En effet, les clients, notamment les salariés, peuvent tirer profit de l’une des deux options suivantes :

- Déduction des cotisations du salaire imposable et bénéfice d’un abattement de 40% sur l’IR à payer sur la plus-value réalisée à la liquidation du contrat.

- Non-déduction des cotisations et bénéfice d’une exonération totale de l’épargne revalorisée de l’IR.

Cela dit, il faut respecter une période de placement minimale fixée à 8 ans.

Toutefois, un changement au niveau réglementaire a eu lieu avec la loi de finances 2015. Cette dernière introduit une révision des dispositions relatives aux primes ou cotisations se rapportant aux contrats d’assurance retraite.

Concrètement, l'Exécutif a plafonné la déductibilité des cotisations du salaire imposable à 50% du salaire au lieu de 100% auparavant.

Ainsi, les versements dans un produit Epargne au-delà de 50% du salaire sont soumis à l’IR.

Ce changement aurait pu décourager les clients salariés et donc ralentir la croissance des produits d’épargne. Cela n'a pas été le cas. La hausse des primes collectées s'est même accélérée.

«Le plafonnement de la déductibilité fiscale des cotisations des salariés n’a eu aucune incidence sur l’attractivité des produits d'épargne», nous affirme clairement un courtier d'assurances.

En effet, ce sont les «gros épargnants» qui s’intéressent beaucoup aux avantages fiscaux étant donné qu’ils sont les plus susceptibles de dépasser la barre de 50%, selon des spécialistes de la place. Les « gros épargnants » représentent une minorité ; la plupart des souscripteurs n’atteignent pas ce plafond.

 Un rendement meilleur que les produits bancaires classiques

D’autre part, malgré la baisse des taux de rendement liée directement au recul des taux des bons du Trésor, les professionnels estiment que ce type de produit reste le plus «intéressant» en comparaison avec des produits similaires sûrs tels que les dépôts à terme (DAT).

En effet, les produits d'épargne des compagnies d'assurances ont un meilleur rendement se situant aux alentours de 4% à 4,5% contre 3% bruts (retenue à la source de 30%) pour les DAT sur 12 mois.

L'épargne reste liquide

Un deuxième facteur relatif à la liquidité joue un rôle important dans la croissance continue de ce type de produit, selon les spécialistes. L’épargne collectée auprès des compagnies d’assurances demeure disponible même si cela risque d’engendrer des pénalités ou la perte des avantages fiscaux dans certains cas. Les assureurs peuvent accorder des avances moyennant rémunération. Aussi, l'option du rachat partiel ou total est prévue dans les contrats, avec toutefois des pénalités pendant les premières années.

Autre facteur, les clients sont de plus en plus conscients de la nécessité de mieux préparer leur retraite ou assurer une bonne éducation à leurs enfants. 

La bancassurance booste l'activité

Depuis 2002, date de son institutionnalisation par le Code des assurances, le secteur de la bancassurance n’a cessé de conquérir des parts de marché en livrant une véritable concurrence au réseau traditionnel de distribution des produits d’assurances, notamment dans la branche « vie », selon l'Acaps.

Ce partenariat entre les deux secteurs est devenu un vrai modèle pour la distribution des produits d’assurances « vie » et sans doute un moteur de croissance dans la commercialisation de ce type de produit. En effet, les banques mettent plus d'efforts dans la formation poussée des conseillers clientèle qui orientent, à leur tour, de plus en plus les clients vers ces produits.

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