OPCVM. En 2017, les investisseurs ont “switché” vers les actions à cause des taux d’intérêt bas
L'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) vient de publier les dernières statistiques hebdomadaires de l'année 2017 liées aux OPCVM. Que peut-on dire de leur évolution par rapport à 2016? Réponse.
A fin décembre 2017, l’actif net sous gestion des OPCVM a évolué favorablement de 10,74%, atteignant ainsi 416 MMDH contre 375 MMDH à fin décembre 2016, selon les dernières statistiques de l'AMMC.
Néanmoins, il faut noter que la progression annuelle enregistrée au niveau de l’actif net à fin décembre 2016 affichait 13,78%, soit un ralentissement en 2017.
Cette décélération de la croissance de l’actif net est imputable essentiellement à l’évolution défavorable de la classe d’actifs des obligations MLT qui s’accaparent toujours plus que la moitié du total actif net en affichant une part de 52,51% à fin décembre 2017, contre 54,34% un an auparavant. Ainsi leur évolution impacte et pèse significativement sur le marché, selon un gérant des OPCVM.
Le deuxième paramètre expliquant cette décélération concerne la baisse de l’actif net des OPCVM monétaires qui ont également affiché un retrait en passant d’une part de 19,38% à fin décembre 2016 à 16,47% à fin décembre 2017. Comment peut-on expliquer cette baisse de l’actif monétaire?
La baisse de la liquidité bancaire impacte les actifs monétaires
La baisse de l'actif monétaire est très liée à la situation de la liquidité bancaire qui a connu une dégradation pendant l’année 2017. «On a commencé l’année 2016 avec un déficit de liquidité de près de 15 MMDH et l’année 2017 a probablement fini avec un déficit de liquidité aux alentours de 40 MMDH», explique notre source.
Ainsi, la dégradation de la liquidité bancaire a impacté, d’une façon générale, les actifs monétaires et même les produits de «taux» (obligations CT et obligations MLT).
Ajoutant à cela un autre paramètre qui est lié au marché, il s’agit du niveau très bas des taux d’intérêts. Le rendement espéré des placements dans les produits de «taux» est devenu très bas, par conséquent, ces classes d’actifs n’intéressent plus les investisseurs de la même manière que les années précédentes.
En revanche, une seule classe d’actifs s’est distinguée en 2017, il s’agit des actions. Celles-ci ont affiché une évolution positive de l'actif net en passant de 7% à 8,52% entre fin décembre 2016 et fin décembre 2017.
Selon notre source, cela s’explique par un arbitrage qui a été opéré en faveur de cette classe d’actifs, c’est-à-dire qu’il y a eu une aversion au risque des investisseurs qui ont «switché» une partie de leurs placements de l’obligataire vers les actions.
En effet, «avec des taux d’intérêts aussi bas et une politique monétaire inchangée en 2017, les investisseurs ont préféré chercher du rendement en investissant dans les OPCVM actions et même dans les OPCVM diversifiés», ajoute notre source.
Des performances en baisse
S’agissant de la performance, les OPCVM actions arrivent au premier rang avec une progression annuelle de 10,5% contre 31,39% à fin décembre 2016. Ceux-ci sont suivis par les OPCVM diversifiés dont la performance annuelle a baissé en passant de 12,14% à 5,47% à fin décembre 2017.
Par ailleurs, les OPCVM obligations MLT, les OPCVM obligations CT ainsi que les OPCVM monétaires ont affiché des performances respectives de 2,84%, 2,49% et 2,07% contre 4,68%, 2,8% et 2, 19% à fin décembre 2016.
Les valeurs non cotées dominent toujours
Par catégorie de valeurs, les actifs liés aux valeurs cotées, représentant 9,1% du total actif sous gestion, affichent une croissance annuelle de 31,3% atteignant les 40 MMDH contre 30,5 MMDH un an auparavant.
De l’autre côté, les valeurs non cotées représentant 75,9% du total actif sous gestion, affichent une progression annuelle de 8,23% pour atteindre 334 MMDH contre 309 MMDH à fin décembre 2016.
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