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S&P et Moody’s maintiennent inchangées les notes souveraines du Maroc

Ce vendredi 27 septembre, deux agences de notation ont annoncé le maintien des notes souveraines. S&P a maintenu inchangée la note marocaine et a estimé que l’examen effectué des principaux facteurs ne justifie pas la publication d’un rapport public. Moody’s a également maintenu la note en apportant des explications. Détails. 

Ph. MEDIAS24

S&P et Moody’s maintiennent inchangées les notes souveraines du Maroc

Le 28 septembre 2024 à 10h05

Modifié 28 septembre 2024 à 17h47

Ce vendredi 27 septembre, deux agences de notation ont annoncé le maintien des notes souveraines. S&P a maintenu inchangée la note marocaine et a estimé que l’examen effectué des principaux facteurs ne justifie pas la publication d’un rapport public. Moody’s a également maintenu la note en apportant des explications. Détails. 

Moody’s et S&P ont maintenu les notes souveraines du Maroc respectivement à Ba1 et BB+/B. Donc pas de changements pour le moment et encore moins un retour à l’Investment grade tant convoité par le Maroc depuis deux ans. 

S&P, pas de changement de note, pas de rapport 

Pour S&P, qui a l’obligation de réexaminer les notations souveraines au moins tous les six mois à des dates prédéterminées, son récent examen du cas marocain  n’a donné lieu ni à un changement de la note ni à une publication de rapport car il estime que les principaux facteurs de notation sont inchangés.

C’était la dernière revue pour 2024 selon le calendrier officiel de S&P.

Moody’s maintient la note et s’explique 

Pour Moody’s, le maintien de la note à Ba1 été suivi de la publication d’une note explicative. Celle-ci avance que « le 24 septembre 2024, un comité de notation a été convoqué pour discuter de la notation du Gouvernement du Maroc. Les principaux points soulevés lors de la discussion ont été les suivants : Les fondamentaux économiques de l'émetteur, y compris sa solidité économique, n'ont pas changé de manière significative. Les institutions et la solidité de la gouvernance de l'émetteur n'ont pas changé de manière significative. La gouvernance et/ou la direction de l'émetteur n'ont pas changé de manière significative. La solidité fiscale ou financière de l'émetteur, y compris son profil d'endettement, n'a pas changé de manière significative ». 

De ce fait la note est restée la même reflétant « les atouts institutionnels du Maroc et sa solide position extérieure, ainsi que les faibles niveaux de revenus et les défis socio-économiques qui limitent la stratégie d'assainissement budgétaire du gouvernement. Ces derniers rendent difficile pour les autorités d'entamer le désendettement tout en répondant à la forte demande sociale et aux besoins d'investissement essentiels à l'agenda politique du gouvernement et au développement du pays, qui, malgré les progrès réalisés, reste en retrait par rapport à ceux des pays bénéficiant d'une note similaire ». 

Les perspectives stables reflètent, quant à elle, l’attente de Moody’s « selon laquelle le gouvernement poursuivra les réformes économiques et sociales pour améliorer la résilience de l'économie aux chocs tout en maintenant la charge de la dette stable. Nous nous attendons à ce que le gouvernement poursuive ses efforts de consolidation budgétaire face à la pression sur les dépenses due aux réformes de la sécurité sociale et à un vaste pipeline de projets d'infrastructures ainsi qu'à une exposition continue aux chocs, notamment ceux liés au climat ».

Les facteurs qui pourraient conduire à une amélioration ou dégradation de la note selon Moody’s

Des réformes économiques qui accroissent les niveaux de revenus à un rythme plus rapide, augmentent la création d'emplois formels et réduisent les disparités socio-économiques auraient une influence positive sur la notation, précise l’agence. 

Une croissance tendancielle plus élevée dans le secteur non agricole stimulerait les niveaux de revenus relativement faibles du Maroc. Ces améliorations ouvriraient de plus grandes possibilités de génération de recettes et d'assainissement budgétaire, ce qui conduirait probablement à une tendance à la baisse de la dette publique.

Une hausse plus marquée et plus soutenue de la dette publique marocaine pourrait exercer une pression à la baisse sur le crédit. Cela pourrait être le résultat d'un choc futur ou de demandes de dépenses plus importantes que prévu actuellement, liées à des projets d'infrastructures de grande envergure ou à des réformes ambitieuses de la sécurité sociale. La cristallisation des risques de passif éventuel émanant des entreprises publiques ou du secteur bancaire affaiblirait également la solidité budgétaire du Maroc et pèserait sur la notation.

Un Investment grade convoité

Le microcosme financier et le gouvernement marocain attendent et espèrent ce retour à l'Investment grade.

Dans les cas de S&P et de Moody's, la notation actuelle est le meilleur cran de la catégorie spéculative. Toute amélioration signifiera un retour à l’Investirent grade.

Le département des Finances œuvre pour cette notation depuis deux ans. Car c'est un facteur important que les investisseurs internationaux prennent en considération pour pricer la dette d’un pays, et donc un argument de poids dans les négociations.

L'amélioration de la perspective de la note de S&P en mars 2024, de "stable" à "positive", a été perçu comme un pas important et un signal pour retrouver l'Investment Grade perdu en 2021 suite aux crises successives de la Covid et de l'inflation.

Début 2024, S&P Global Ratings commentait : "Cette perspective positive reflète nos attentes selon lesquelles le Maroc s’appuiera sur ses récents acquis en matière de mise en œuvre de réformes socio-économiques et budgétaires, ouvrant la voie à une croissance plus forte et plus inclusive et à une réduction des déficits budgétaires".

L'agence présentait alors deux scénarios :

  • Scénario positif : Relever les notes sur le Maroc dans les 12 à 18 prochains mois si le gouvernement continue à mettre en œuvre des réformes structurelles, entraînant une croissance économique plus forte et un élargissement de l’assiette fiscale, tandis que les déficits budgétaires continuent de diminuer.
  • Scénario négatif : Revoir les perspectives à stables si la croissance économique, la consolidation budgétaire ou la dynamique des réformes s’avèrent plus faibles que prévu.

NDLR : ce papier a été publié initialement le jeudi 26 septembre et a été mis à jour ce samedi 28 septembre. 

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