Aïd al-Adha. Le chiffre d'affaires en baisse d'environ 30% selon les professionnels
Le chiffre d’affaires réalisé durant Aïd al-Adha devrait être inférieur d’environ 30% par rapport à celui réalisé l’an passé, apprend Médias24 auprès des professionnels du secteur, qui estiment que la concurrence est la principale raison de l’échec de l’opération d’importation du bétail. Nos sources s’attendent également à une nouvelle hausse des prix des viandes rouges dans les prochains jours.

Aïd al-Adha. Le chiffre d'affaires en baisse d'environ 30% selon les professionnels
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Kenza Khatla
Le 8 juillet 2024 à 17h38
Modifié 8 juillet 2024 à 18h05Le chiffre d’affaires réalisé durant Aïd al-Adha devrait être inférieur d’environ 30% par rapport à celui réalisé l’an passé, apprend Médias24 auprès des professionnels du secteur, qui estiment que la concurrence est la principale raison de l’échec de l’opération d’importation du bétail. Nos sources s’attendent également à une nouvelle hausse des prix des viandes rouges dans les prochains jours.
Trois semaines après Aïd al-Adha, les chiffres officiels relatifs notamment aux ventes et au chiffre d’affaires réalisés durant cette fête n’ont toujours pas été publiés par les autorités concernées.
Contacté par Médias24 à ce sujet, le ministère de l'Agriculture n'avait, au moment de la publication, pas encore répondu à nos sollicitations.
"Le CA inférieur d'environ 30% par rapport à l'an passé"
Sondées, des sources professionnelles estiment pour leur part que le CA réalisé cette année "devrait être inférieur d’environ 30% par rapport à l’an passé", lequel s’élevait à 16 milliards de DH, pour près de 6 millions de têtes sacrifiées.
"Entre 30% et 40% des Marocains n’ont pas fêté Aïd al-Adha cette année", ajoutent nos sources, selon leurs estimations. "Ce sont des retombées économiques en moins pour le monde rural".
En effet, sur plus de 6,8 millions de têtes identifiées, le nombre de têtes non sacrifiées est très élevé, nous avaient confié des sources professionnelles dans un précédent article.
Et l’une de nos sources d’ajouter : "Les abats, le foie et les autres organes des ovins ont atteint des prix très élevés. Les ménages ont été nombreux à les avoir achetés en plus de la viande rouge, au lieu de sacrifier un mouton".
Notons que cette fête représente l’occasion de dynamiser l’économie, notamment en milieu rural où l’élevage demeure la principale source de revenus.
Une grande partie du CA réalisé annuellement est transféré aux ménages agricoles.
La concurrence à l'origine de l'échec de l'opération d'importation
Pour maintenir les prix au niveau national lors de la fête du sacrifice, et pour répondre au besoin en termes d'approvisionnement, le ministère de l'Agriculture, en coordination avec celui des Finances, avait autorisé l’importation d'ovins de l’étranger.
Un dispositif de subvention de 500 DH par tête avait ainsi été mis en place pour la période allant du 15 mars au 15 juin 2024, en plus de l’exemption des droits d’importation et de la taxe sur la valeur ajoutée. L’effectif total qui était ciblé s’élevait à 600.000 têtes.
Cette subvention a été attribuée aux importateurs ayant reçu des récépissés d’éligibilité à la prime forfaitaire délivrés par l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), selon le principe du premier arrivé, premier servi.
Nos sources estiment que sur les 600.000 têtes autorisées, seul 350.000 ont été importées, soit environ 55% de l’objectif fixé initialement.
Mohammed Sadiki a pour sa part assuré, le 25 juin dernier au Parlement, que 474.312 têtes d’ovins avaient été importées à l’occasion de Aïd al-Adha. Quant au coût des aides à l’importation, il a atteint 237 millions de DH.
Malheureusement, ce dispositif n'a permis ni de maintenir ni de baisser les prix, d’après les témoignages des acheteurs. Si le ministère de l'Agriculture attribue la hausse des prix constatée sur le marché à la multiplication des intermédiaires et aux années successives de sécheresse, "deux autres raisons principales" sont avancées par nos interlocuteurs.
"La première – et la principale – a trait à la concurrence. De nombreux pays arabes se sont tournés vers la Roumanie et l'Espagne pour l'achat de bétail. L’offre en Europe était faible, tandis que la demande était élevée. Les importateurs n’ont donc pas eu accès au bétail qu’ils voulaient, et les prix étaient élevés".
"Le prix du transport était également élevé", ajoutent nos interlocuteurs, qui pointent aussi "la durée dédiée à cette opération d’importation. Elle était courte, ce qui n’a pas permis aux importateurs de prendre leurs dispositions". Il s'agit de la seconde raison.
La tendance haussière va se poursuivre
D’après nos interlocuteurs, après Aïd al-Adha, la tendance haussière des prix se poursuivra encore durant l’été.
"Le prix de la viande rouge continue de grimper", assurent nos sources. "Le prix de gros des bovins a atteint plus de 90 DH aux abattoirs de Casablanca, contre plus de 115 DH pour les ovins, et ce n’est pas encore fini".
En effet, comme le montre le graphique ci-dessous, au 3 juillet dernier, le prix de gros des bovins s'élevait à 95 DH aux abattoirs de la métropole, contre 120 DH pour les ovins. Les prix seront mis à jour le mercredi 10 juillet prochain.
Le prix final payé par le consommateur est plus élevé, puisque des marges sont ajoutées durant les différentes étapes du circuit de distribution.
"Les prix continueront à grimper davantage, notamment avec la saison estivale, le retour des Marocains résidant à l’étranger et le début de la saison des mariages", concluent nos sources.
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