La 4e édition de l'Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022 s'inscrit dans le cadre des enquêtes structurelles menées par le haut-commissariat au Plan (HCP). Elle affiche une amélioration de 1,1% annuellement du niveau de vie des Marocains entre 2014 et 2022, avec une progression de 3,1% annuellement entre 2014 et 2019, suivie d'une décélération de 3,1% entre 2019 et 2022.

Le niveau de vie moyen annuel supérieur à 20.600 DH en 2022

Le niveau de vie moyen des ménages marocains, évalué à travers leurs dépenses de consommation, s’élève à 83.713 DH par an au niveau national, à 95.386 DH dans les villes et à 56.769 DH dans les zones rurales. Le niveau de vie moyen par personne est passé de 15.876 DH par an en 2014 à 20.658 DH en 2022.

Sur une base mensuelle, la dépense moyenne par personne a évolué de 1.323 DH en 2014 à 1.722 DH en 2022.

Près des deux tiers de la population (69,9%) à l’échelle nationale disposent d’un niveau de vie inférieur à la dépense annuelle moyenne par personne. Cette proportion diffère entre le milieu urbain (59,5%) et rural (88,6%).

Régression des dépenses annuelles dans la culture et loisirs à 109 DH par personne

Concernant la structure des dépenses de consommation, l'évolution de la dépense des biens et services consommés met en relief d’importants changements traduisant les tendances du mode de vie et du modèle de consommation des ménages. À cet égard, les groupes de dépense ayant enregistré une progression dans la dépense annuelle moyenne par personne entre 2014 et 2022 sont les suivants : l'hygiène (+6,2%), la communication (+5%), l'habitation et énergie (+2,9%), les soins de santé (+2,5%) et l'alimentation (+1,1%).

En revanche, les groupes de dépense ayant connu une régression sont les suivants : loisirs et culture (-11,9%), l'équipement ménager (-2,1%), l'enseignement (-1,8%), le transport (-1,6%) et l'habillement (-0,2%).

Les inégalités s'accentuent en 2022

Les contrecoups majeurs de la pandémie Covid-19, de l'inflation et des années récurrentes de sécheresse sur le bien-être socioéconomique des ménages ont amplifié les disparités sociales et territoriales.

L’évolution de la concentration des dépenses entre 2014 et 2022 montre que la distribution verticale du niveau de vie est devenue plus inégalitaire :

- La moitié la plus aisée de la population, représentant 50% de la population appartenant au haut de l’échelle sociale, réalise 76,1% de la masse totale des dépenses, contre 75,1% en 2019 et 75,8% en 2014. En revanche, la moitié la moins aisée ne dispose que de 23,9% (24,9% en 2019 et 24,2% en 2014).

- Les dépenses des 20% les plus aisés représentent 48,1% de la consommation totale des ménages en 2022. Cette part s’établit à 46,2% en 2019 et à 47,0% en 2014. En contraste, la part afférente aux 20% les moins aisés s’élève à 6,7% en 2022 (7% en 2019 et 6,7% en 2014).

- À l'échelle nationale, le niveau de vie moyen par personne s'élève à 49.634 DH par an pour les 20% les plus aisés, tandis qu'il atteint 6.943 DH pour les 20% les moins aisés, soit un écart relatif de 7,1 fois. Cet écart n’a été que de 6,2 fois en 2019 et de 7 fois en 2014.

Cette enquête a été menée à l'échelle nationale auprès d’un échantillon de 18.000 ménages, représentant les différentes couches socioéconomiques et régions du Royaume. La collecte des données s'est étalée sur une période d’un an, du 15 mars 2022 au 14 mars 2023.