Santé : les grèves se multiplient face au silence du ministère et du gouvernement

Les grèves se multiplient dans le secteur de la santé. Infirmiers, techniciens de santé, étudiants en médecine et autres professionnels du secteur ont annoncé une série de grèves pour les mois de mars et avril, après de nombreuses autres tenues auparavant. Quelle en est la raison ? Le point.

Santé : les grèves se multiplient face au silence du ministère et du gouvernement

Le 20 mars 2024 à 16h48

Modifié 20 mars 2024 à 18h07

Les grèves se multiplient dans le secteur de la santé. Infirmiers, techniciens de santé, étudiants en médecine et autres professionnels du secteur ont annoncé une série de grèves pour les mois de mars et avril, après de nombreuses autres tenues auparavant. Quelle en est la raison ? Le point.

Cinq centrales syndicales ont décrété une grève nationale, de quatre jours pour la CDT, la FDT et l’UNTM, et de deux jours pour l’UGTM et l’ODT, poursuivant ainsi leur mouvement de protestation ayant démarré durant le mois de février.

Une grève de 48 heures a été entamée ce mercredi 20 mars par l’ensemble de ces centrales, tandis qu’une autre est prévue les 3 et 4 avril. Celles-ci paralyseront les activités des dispensaires et des hôpitaux, excepté les services de réanimation et d'urgence.

Outre ces centrales syndicales, les infirmiers, notamment le syndicat indépendant des infirmiers et des techniciens de santé, ont également annoncé une grève nationale de trois jours (72 heures), les 27, 28 et 29 mars.

Par ailleurs, les étudiants en médecine, qui campent toujours sur leur position, ont annoncé récemment poursuivre leurs protestations, avec une nouvelle série de sit-in locaux dont les dates seront annoncées ultérieurement.

En ce qui concerne les médecins internes et résidents, ils ont récemment participé à ce mouvement de protestation, avec une grève nationale tenue le 13 mars dernier.

Le volet financier, principale revendication

Que se passe-t-il donc dans le secteur de la santé ?  Selon nos informations, toutes ces grèves ont un point commun : le volet financier.

Après les enseignants, les différents syndicats du secteur de la santé sont montés au créneau pour revendiquer également une hausse des salaires et des indemnisations au profit de différentes catégories, dans un secteur qui a longtemps été délaissé, et qui est actuellement en pleine réforme.

Pour éviter la répétition du scénario de l’Education nationale, le ministère de la Santé, Khalid Ait Taleb, s’y était pris à l’avance en conviant les différents syndicats du secteur pour discuter de leurs revendications. Des PV avaient ensuite été signés, qui comportaient toutefois des remarques desdits syndicats, principalement sur la mise en œuvre des décisions sur lesquelles les deux parties s'étaient accordées. Celles-ci devaient être remontées au chef du gouvernement pour trancher. Depuis, le silence du ministère de la Santé et du gouvernement s'installe, incitant les syndicats à monter en charge.

La date d'entrée en vigueur de l'augmentation des salaires toujours en suspens

En décrétant la grève les mercredi 20 et  jeudi 21 mars, les cinq centrales syndicales de la santé dénoncent ainsi ce silence, et appellent à une réponse rapide du gouvernement. Si le silence se poursuit, une autre grève aura lieu début avril.

Il s’agit-là du troisième épisode de grève de ces syndicats depuis la signature desdits PV. Une première grève nationale de 24 heures avait été organisée le 29 février dernier, et une seconde les 6 et 7 mars.

Ces PV ont été signés entre le ministère de la Santé et huit syndicats fin janvier 2024. Ils interviennent après une série de discussions qui avaient eu lieu les 27, 28 et 29 décembre 2023, auxquelles avaient pris part également des représentants des ministères des Finances, et de la Fonction publique, ainsi que du Secrétariat général du gouvernement (SGG).

Ils instaurent une hausse des salaires de 1.500 DH pour les infirmiers et de 1.200 DH pour les techniciens de santé, ainsi que l'augmentation de certaines indemnisations, en plus de l’ajout d’un nouveau grade pour toutes les catégories du secteur à partir de 2026.

Les deux points encore en suspens dans ce dossier, et sur lesquels le chef du gouvernement doit à présent trancher, sont d'une part la date d’entrée en vigueur de ces augmentations et, d'autre part, celle de la création du nouveau grade. Pour le premier point, les syndicats exigeaient une instauration en janvier 2024, et une mise en œuvre du second en 2025.

Même son de cloche auprès du Syndicat indépendant des infirmiers et des techniciens de la santé, qui dénonce aussi le silence du gouvernement par rapport à ce dossier.

Selon nos informations, ce dossier est en cours de traitement, mais il nécessitera du temps.

Les étudiants en médecine poursuivent leurs manifestations

Dans un communiqué récent, les étudiants en médecine ont annoncé l'organisation de nouveaux sit-in locaux dans les différentes villes qui abritent les facultés de médecine et de pharmacie, dont les dates seront annoncées ultérieurement.

Ces derniers dénoncent l'absence de visibilité quant au déroulement de la nouvelle 6e année de médecine, et d'un cahier des charges pédagogique concernant l'enseignement des spécialités.

En effet, plus d'une année s'est écoulée après l'adoption de la réduction de la durée de formation (de 7 à 6 ans), et le flou entoure encore la 6e année, ainsi que les différentes problématiques qui y sont liées, comme le manque des mesures d'accompagnement concernant cette décision et le retard injustifié dans la publication du cahier des charges pédagogique concernant le 3e cycle. Cette situation a déjà conduit à l'organisation de différentes grèves, mais aussi, au boycott des examens.

Les médecins internes et résidents réclament une hausse des indemnisations

Enfin, en ce qui concerne les médecins résidents et internes, ces derniers avaient organisé le 13 mars dernier une grève nationale de 24 heures, en raison de l'absence de réponse du ministère à leurs demandes d’audience.

Parmi leurs principales revendications figurent la hausse des indemnisations de 3.500 DH à 12.000 DH par mois pour les médecins résidents bénévoles, et à 10.000 DH par mois pour les médecins internes, ainsi que la baisse de la durée du contrat qui les lie à l’Etat, de huit à deux ans.

L’autre principale revendication de ces médecins a trait à la protection sociale, dont ils ne bénéficient pas. Ces derniers dénoncent également leur exclusion des réunions de concertation autour de la réforme du secteur de la santé.

De grands chantiers ont d'ores et déjà été entamés dans le secteur de la santé, notamment celui de la généralisation de la protection sociale. Les ressources humaines sont un acteur majeur de cette réforme en cours.

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