Hydrogène vert : Mohcine Jazouli décrypte l’Offre Maroc pour Médias24

2024 sera l’année de la mise en oeuvre de la stratégie marocaine de l’hydrogène vert. Les premiers contrats préliminaires seront signés d’ici le troisième trimestre 2024, comme l’assure le gouvernement et le confirme Mohcine Jazouli dans cet entretien. Il y répond aux premières questions que suscitent l’annonce de l’Offre Maroc pour positionner le Royaume sur l’échiquier mondial de ce qui est présenté comme une filière d’avenir.

Hydrogène vert : Mohcine Jazouli décrypte l’Offre Maroc pour Médias24

Le 13 mars 2024 à 11h38

Modifié 13 mars 2024 à 14h26

2024 sera l’année de la mise en oeuvre de la stratégie marocaine de l’hydrogène vert. Les premiers contrats préliminaires seront signés d’ici le troisième trimestre 2024, comme l’assure le gouvernement et le confirme Mohcine Jazouli dans cet entretien. Il y répond aux premières questions que suscitent l’annonce de l’Offre Maroc pour positionner le Royaume sur l’échiquier mondial de ce qui est présenté comme une filière d’avenir.

Dévoilée ce lundi 11 mars par un communiqué du chef du gouvernement, l’Offre Maroc pour le développement de la filière de l’hydrogène vert instaure le cadre dans lequel le Royaume va déployer, au long cours, sa stratégie.

Le lendemain, mardi 12 mars, Médias24 a rencontré Mohcine Jazouli pour décortiquer à chaud ce document d’une quinzaine de pages sur lequel repose la mise en place de cette nouvelle filière.

Pendant près d’une heure, le ministre chargé de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, nous a expliqué le contenu de cette circulaire ainsi que les enjeux, pour le Maroc, de la réussite de cette stratégie. Entretien.

L’intérêt exprimé concerne des projets de taille inédite dans l’histoire économique du pays.

Médias24. Comment s’articule l’Offre Maroc par rapport à la Charte de l’investissement ? Je suis un investisseur porteur d’un projet d’hydrogène vert. À qui dois-je m’adresser en premier ?

Mohcine Jazouli : L’Offre Maroc s’adresse aux projets intégrés d’hydrogène vert. Donc tout investisseur qui souhaite développer un projet d’hydrogène vert intégré, depuis la production d’énergie renouvelable à celle de l’hydrogène vert puis à sa transformation, devra s’adresser à Masen comme point de contact unique.

Quand Masen réceptionne la demande de l’investisseur, il y a tout un mécanisme qui s’enclenche avec les différentes parties prenantes concernées. Parmi les organes de gouvernance figure le Comité d’investissement hydrogène vert, présidé par le ministère chargé de l’Investissement. Ce comité, c’est comme une antichambre qui analyse tous les dossiers et les remonte ensuite au comité de pilotage de l’offre d’hydrogène Maroc. Lequel comité, présidé par le chef du gouvernement, sélectionne les projets et attribue les zones en concertation avec les différentes parties prenantes.

À partir de là, le projet entre dans le circuit classique de la Charte de l’investissement. Il fera l’objet d’une convention d’investissement dans le cadre du dispositif dédié aux projets stratégiques.

- Le passage par la Charte de l’investissement est un choix fait par l’investisseur. Mais ce dernier peut, s’il le souhaite, engager son investissement sans passer par elle, tout en respectant la réglementation en vigueur bien évidemment. Est-ce envisageable pour le cas de l’hydrogène vert ? 

- Un investisseur qui ne se positionne que sur la fabrication d’hydrogène vert, par exemple, parce qu’il a un fournisseur d’énergies vertes, est libre de venir placer des électrolyseurs sur un terrain qu’il va acheter et y produire de l’hydrogène vert, conformément aux réglementations en vigueur. Il peut aussi fabriquer de l’ammoniac vert s’il le souhaite. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’un projet intégré d’hydrogène vert. Donc ceux qui ne se positionnent que sur un maillon peuvent rentrer dans les programmes nationaux, dont la Charte de l’investissement.

- Donc ils ne sont pas obligés de passer par l’Offre Maroc ?

- Non. Celui qui veut faire de l’hydrogène avec un électrolyseur à petite échelle peut le faire. Ce sont des projets à une échelle réduite qui n’entrent pas obligatoirement dans le cadre de l’Offre Maroc. Celle-ci s’adresse aux projets de grandes dimensions et à échelle industrielle dont le point de départ ne se fait jamais en-dessous de 10.000 hectares.

Nous parlons de plusieurs milliards de dollars et de dizaines de milliers d’hectares par projet

- Qu’entendez-vous par échelle industrielle ? Y a-t-il un minimum ciblé en termes de volumes de production ?

- L’intérêt exprimé à ce jour concerne des projets de taille inédite dans l’histoire économique du Maroc. Nous parlons de plusieurs milliards de dollars et de plusieurs dizaines de milliers d’hectares par projet. Cela s’explique par le fait que la rentabilité de tels projets réside en grande partie dans les économies d’échelle à réaliser.

La taille minimum des projets dans le cadre de l’Offre Maroc est quant à elle fixée par la taille minimum des lots de foncier à attribuer et à valoriser par l’investisseur, qui est de 10.000 hectares.

- Masen est désigné pour jouer le rôle de point focal. Pourquoi ce choix ?

- Cette stratégie est une Vision Royale. Ce projet est un vrai Game changer pour le pays. L’idée était d’opter pour une entité qui transcende le temps et l’espace, si je me permets l’expression, pour assurer une continuité, car nous sommes sur une stratégie qui va transcender les gouvernements et qui s’installe sur plusieurs décennies. Il était important d’avoir un point de contact qui restera stable à l’avenir.

Cela dit, nous avons tous quelque chose à apporter, que ce soit au niveau du gouvernement ou des partenaires de ces projets-là. D’ailleurs, la circulaire est très claire et définit le rôle et la mission que doit assumer chaque acteur. Nous avons besoin de l’énergie de toutes et de tous, car nous n’avons pas le droit à l’erreur. C’est un rendez-vous important avec l’Histoire, qui peut apporter un vrai changement à l’économie de notre pays sur plusieurs aspects. Étant donné les enjeux importants de ce secteur, le mot d’ordre est de travailler en harmonie. Le chef du gouvernement, sur haute instruction royale, nous réunit lorsqu’il le faut. Et chacun de nous joue sa partition. Parce que c’est une très belle mélodie qui est en train d’être écrite.

- Vous dites que c’est une stratégie Game changer pour le pays qui peut avoir des effets positifs sur l’économie de façon générale. Avez-vous fait des projections ou estimations de ces effets ?

- Dès le début, nous avons parlé des externalités positives pour le pays, et de toute façon, nous ne voyons pas ce projet autrement que par ses externalités positives. Nous demandons aux investisseurs d’aller le plus loin possible dans la chaîne de valeur. Nous demandons aussi à nos partenaires, par exemple au ministère de l’Industrie et du Commerce, de faire des études sur notre potentiel à tout fabriquer localement. Cela nous permettra ensuite de mesurer précisément l’impact du développement de ce secteur sur le pays et sur son économie.

Nous ne pouvons pas répondre précisément à cette question par un nombre d’emplois projeté et une valeur ajoutée estimée. C’est un peu prématuré. Mais nous aurons dans les prochains mois les données qui nous permettront d’apprécier précisément toutes ces externalités positives en termes d’emploi, de création de valeur, de revenus pour l’État, d’emplois connexes, d’emplois indirects, d’emplois induits et de valeurs induites.

Plus l’investisseur ira loin dans la chaîne de valeur, meilleurs seront les avantages accordés.

- L’Offre Maroc arrive avec des incitations. Des exonérations fiscales et douanières sont prévues. Il y a donc aussi les avantages de la Charte. On lit également dans la circulaire que les projets peuvent être éligibles aux avantages des ZAI. Toutes ces incitations sont-elles cumulables ?

- Il y a l’avantage pour l’investisseur et l’avantage pour le pays. Il faut que chacun y trouve son compte.

Pour le pays, il s’agit bien évidemment de la création d’emplois, de la création de valeur à long terme et de la souveraineté énergétique. Ce point est non négociable.

Pour l’investisseur, il ne faut pas oublier qu’il bénéficie d’abord et avant tout des avantages naturels du pays, à savoir le soleil et le vent. C’est un atout considérable dans l’Offre Maroc, qui a été souligné par la Vision de Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, qui depuis plus de quinze ans met en avant les énergies renouvelables. Donc, c’est le premier gros avantage dont bénéficie l’investisseur.

Ensuite, il bénéficie, dans la transparence totale, des avantages inscrits dans les différentes lois en vigueur, que ce soit la Charte de l’investissement ou la loi de finances pour ce qui est des exonérations fiscales et douanières.

Nous sommes convaincus que ce que vient chercher avant tout l’investisseur au Maroc, ce n’est pas une prime d’investissement ou des exonérations, mais bien ce soleil et ce vent marocains qui ont une particularité : ils génèrent l’une des meilleures intermittences dans l’énergie renouvelable, ce qui est essentiel pour l’hydrogène.

- Ces avantages ne constituent donc pas un package fixe ?

- Non. Les avantages sont discutés en fonction des projets. Et puis comme ce sont des projets stratégiques, le package varie en fonction de ce que propose l’investisseur. Plus il ira loin dans la chaîne de valeur, meilleurs seront les avantages accordés.

 

Faire exclusivement de l’export d’hydrogène vert n’est pas notre priorité au Maroc

- Lorsque vous dites "aller loin dans la chaîne de valeur", j’imagine que vous faites référence à l’intégration locale… Justement, c’est un sujet qui revient à plusieurs reprises dans la circulaire. Comment le Maroc imagine-t-il cette intégration locale ? Quel est l’idéal que vous visez ?

- Il y a deux types d’intégration. D’abord, l’intégration horizontale. Nous cherchons à avoir le maximum de local content et de production nationale de tout ce qui va servir à produire de l’hydrogène vert. Cela va des éoliennes aux systèmes qui permettent de produire l’hydrogène vert en passant par les panneaux photovoltaïques, les électrolyseurs, et ainsi de suite. Nous souhaitons que tous ces composants soient produits au Maroc.

Ensuite, il y a l’intégration verticale. Nous voulons aller au-delà de la simple production d’hydrogène vert en ciblant aussi ses dérivés comme l’ammoniac vert, l’acier vert, l’aluminium vert, le PVC vert... Enfin, tous les dérivés possibles nous permettant d’aller au bout de la chaîne de valeur.

- Y a-t-il aujourd’hui un opérateur qui puisse porter seul un projet intégré de bout en bout ?

- C’est difficile. Mais un opérateur pourra aller aussi loin que possible dans l’utilisation de son hydrogène vert. Par exemple, un opérateur peut faire de l’hydrogène, puis après de l’acier vert. Et donc, il va utiliser tout son hydrogène pour fabriquer un produit transformé à plus forte valeur ajouté et non pas chercher simplement à exporter de l’hydrogène vert.

Au final, certains feront peut-être exclusivement de l’export d’hydrogène vert, mais ce n’est pas notre priorité au Maroc. On veut créer le maximum de valeur ajoutée et le maximum d’emplois au Maroc. C’est le critère de base.

- Nous sommes sur une industrie ou sur un secteur qui n’est pas encore mature mondialement. On parle beaucoup de l’hydrogène vert et de son potentiel, mais finalement, il n’y a pas encore de projets concrets qui ont prouvé ce potentiel. Comment le Maroc appréhende-t-il ce volet ?

- C’est la raison pour laquelle, avec la sérénité et la vision stratégique du Souverain, nous n’avons pas cherché à faire des effets d’annonce rapidement alors même que nous le pouvons, puisque depuis deux ans, nous sommes sollicités par le monde entier, connaissant la position géostratégique du Royaume.

Nous aurions pu réagir et signer très vite des accords, faire beaucoup de bruit, mais la vision de Sa Majesté nous a justement imposé de bien comprendre où en était ce secteur et d’offrir une réponse adaptée à ses spécificités. Un secteur qui, effectivement, n’est pas mature, et pour lequel il faut faire des choix stratégiques.

Nous avons par exemple au Maroc un consommateur naturel d’ammoniac vert, qui est OCP, et qui va produire des engrais verts. Le monde entier cherche à produire de l’hydrogène vert pour le vendre à ce que l’on appelle des off-takers. Au Maroc, nous avons notre propre off-taker, ce qui nous permet déjà de mettre un pied à l’étrier.

Nous avons un deuxième off-taker, qui est notre voisin européen, qui a déclaré son intention d’acheter vingt millions de tonnes d’hydrogène vert, dont dix millions seront importés à l’horizon 2030. Le Maroc est le candidat idéal pour le leur exporter.

Tout cela a fait que dans un premier temps, il était urgent d’attendre et de voir où allait le monde sur ces grands sujets, pour prendre des positions stratégiques et non pas des tactiques.

Dans l’intervalle, nous n’avons pas chômé. Nous avons fait le tour du monde, nous avons rencontré les opérateurs du monde entier. Et l’on sait aujourd’hui où en est ce secteur. Et je peux vous affirmer que l’Offre Maroc arrive au bon moment. Le Maroc est robuste ; grâce à la vision de Sa Majesté, depuis quinze ans, nous avons inscrit des succès au niveau des EnR, qui représentent 70% de l’investissement dans l’hydrogène vert. Et même si les technologies avancent, nous les faisons avancer aussi et tout en avançant avec elles. Nous sommes aussi des faiseurs de marché.

Le rapport du PLF sur le foncier de l’Etat ne fait que reprendre les demandes. Il n’y a aucune autorisation ni aucune réservation, et toute autre compréhension est erronée.

- Dans son offre, le Maroc propose son soleil et son vent, mais aussi son foncier qui est un facteur déterminant pour ce secteur. Le gouvernement a identifié une assiette foncière d’un million d’hectares. Est-ce toute la réserve disponible pour le secteur ou une partie seulement ? N’y a-t-il pas un risque de concurrence avec les projets d’EnR pour l’électricité et la décarbonation de notre industrie ?

- Le Maroc, c’est plus de 71 millions d’hectares. Donc, il y a encore de la marge… Le million, c’est un million qui est identifié, cartographié et pour lequel le potentiel éolien et solaire est clairement avéré. Il y en a d’autres, il y a encore de la réserve. C’est l’une des forces de l’Offre Maroc. Par ailleurs, des synergies sont recherchées entre les projets hydrogène et la fourniture d’électricité au réseau national marocain.

- Puisque l’on a une centaine d’investisseurs intéressés, pourquoi commencer par une tranche de 300.000 hectares seulement ?

- Parce que tous les projets vont se faire en scaling up. Aucun investisseur ne va démarrer directement par 100% de son investissement. Nous savons que les investissements se feront entre 10 et 30% du volume total d’investissement. C’est la raison pour laquelle nous avons mis dans un premier temps 30% de l’assiette disponible. Cela dit, l’attribution du foncier sera évolutive avec les investissements et les projets.

- Le rapport sur le foncier de l’État publié annuellement en marge du PLF a eu pour particularité en 2023 l’annonce de plusieurs projets dans le secteur de l’hydrogène vert avec des réservations de foncier. Comment allez-vous gérer ces projets ?

- Je pense qu’il y a un malentendu autour de ce rapport, puisqu’il ne fait que reprendre auprès des différents Centres régionaux de l’investissement les demandes et les reporte. Donc, il n’y a aucune réservation faite et encore moins d’autorisations. Ce sont juste des demandes. Il n’y a aucune autorisation ni aucune réservation, et toute autre compréhension est erronée.

Nous parlons de dizaines de milliers d’hectares destinés à des projets robustes, donc la spéculation est impossible

- Certains observateurs craignent que cette réserve foncière inestimable n’attire les spéculateurs. Comment se prémunir ou prévenir ce genre de pratiques ?

- A mon avis, la spéculation peut parfois se faire sur quelques centaines de mètres carrés, quelques milliers, voire quelques petits hectares de foncier fortement valorisé compte tenu de sa destination immobilière essentiellement, voire parfois industrielle. Mais cela n’a rien à voir avec ce dont nous parlons. C’est une autre dimension.

Nous parlons de dizaines de milliers d’hectares par projet ; la spéculation est donc impossible, d’autant plus qu’aucun foncier ne sera attribué à un projet qui n’est pas robuste. J’entends par là un projet qui est porté par des opérateurs avec un business plan clair et une vision qui correspond à ce que nous attendons au Maroc, à savoir la création d’emplois et la création de valeurs.

Un investisseur peut mettre 50 millions de dollars sur la table uniquement pour les études...

- Vous disposez déjà d’un pipe d’une centaine d’investisseurs ayant manifesté leur intérêt pour le secteur. Quand est-ce que les premiers projets seront signés ?

- Nous avons eu le courage de fixer dans notre circulaire une première échéance, à savoir le troisième trimestre 2024 pour la signature des premiers contrats préliminaires. Cela démontre que nous sommes confiants dans notre capacité à aller vite grâce à la vision de Sa Majesté le Roi que Dieu L’assiste, et à la validation qu’il a faite de cette offre. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a des opérateurs qui ont déjà posé leurs mâts de mesure depuis un certain temps parce qu’ils y croyaient déjà.

Maintenant, ce sont de gros investissements. La phase d’études est très coûteuse et peut parfois mener à un no go. Un investisseur peut mettre 50 millions de dollars sur la table uniquement pour ses études, et au final, se rendre compte que son investissement n’est pas rentable car certains paramètres ne correspondent pas à ce qu’il souhaite faire. Cela pour dire qu’il y a un temps incompressible pour lancer réellement les travaux. Il faut faire les pré-études qui donnent une idée, puis mener les études approfondies qui donnent une certitude et ensuite investir.

L’Offre Maroc est conçue de telle manière à ne pas faire entrer les investisseurs dans un tunnel et à nous laisser tous les deux à l’aveugle pendant trop longtemps. Nous avons instauré des étapes intermédiaires, avec des clauses de rendez-vous qui vont nous permettre de nous rencontrer régulièrement avec l’investisseur et de ne pas nous retrouver enchaînés l’un à l’autre.

- La circulaire consacre une partie aux infrastructures détaillant le rôle de chaque département ministériel ou institution concernés. Connaissant l’importance des infrastructures pour les investisseurs potentiels et les délais de réalisations que cela nécessite, le travail sur ce volet a-t-il commencé ?

- Nous avons bien évidemment déjà commencé à travailler. Il y a des choses qui sont déjà dans les tuyaux, c’est le cas de le dire. Mais il faut savoir que c’est un travail qui se fait sur deux dimensions. D’abord c’est itératif, parce qu’une partie va dépendre des partenaires que nous allons avoir. Ces derniers ne sont pas des spectateurs, ils sont également acteurs sur ce volet.

Certains projets se feront en partenariat public-privé. Certains aspects peuvent figurer dans l’offre de l’investisseur. Parce que quand on investit plusieurs dizaines de milliards de dollars, on vient avec tout un package également.

Nous avons tout type d’investisseurs, à savoir des opérateurs qui sont dans les énergies, des financiers, des industriels, des majors pétroliers et des juniors également. Nous avons aussi des start-up qui veulent faire du deal-making.

- Qu’en est-il du financement ? Comme vous le dites, ce sont des dizaines de milliards de dollars d’investissements pour un projet... 

- Il y a le financement commercial, et puis il y a les financements institutionnels. Le premier est dédié à la rentabilité des projets ; le deuxième a l’aspect durable des projets. Ce sont des projets verts, donc ils vont pouvoir attirer une bonne partie du financement vert. Quand on produit de l’hydrogène vert, c’est du CO2 en moins, bien entendu. Et donc les financements verts concessionnaires sont beaucoup plus présents.

Et on le voit déjà chez les investisseurs avec lesquels on a eu l’occasion de discuter. Ils viennent justement avec ce type de financement.

Pour la partie commerciale, compte-tenu de la nouveauté du secteur, il y a un côté risqué, mais qui est en grande partie "dérisqué" si je puis dire, par la partie énergie renouvelable. Je m’explique : près de 70% de l’investissement dans l’hydrogène vert consiste à mettre en place une capacité de production de l’énergie renouvelable. Cette énergie étant très accessible au Maroc, que l’on aille au bout de l’hydrogène ou pas, l’investissement restera un investissement rentable et pérenne, car a minima, on aura des énergies vertes disponibles et à bas coût. Et ça, les financiers l’ont compris aussi.

- Que pouvez-vous nous dire, sans trahir la confidentialité des projets, des investisseurs potentiels avec qui le Maroc est actuellement en discussion ?

- Depuis deux ans, nous avons d’abord été proactifs. Nous avons fait des roadshows et rencontré des investisseurs et opérateurs un peu partout aux quatre coins de la planète parce qu’il fallait susciter l’attention. Il fallait créer l’interrogation en faisant valoir les atouts du Maroc : la Vision Royale, la stabilité du pays, la position géostratégique, la disponibilité des énergies renouvelables à bas coût, la jeunesse de la population, tous les accords de libre-échange ; tout ce qui aujourd’hui met en valeur notre pays et donne envie aux investisseurs de venir investir au Maroc. C’était la première étape. Ensuite, nous avons eu une deuxième phase où ce sont les investisseurs qui sont venus des quatre coins de la planète.

Nous avons tout type d’investisseurs : des opérateurs qui sont dans les énergies, des financiers, des industriels, des majors pétroliers et des juniors également. Nous avons aussi des start-up qui veulent faire du deal-making. Il y a donc de tout dans la centaine d’investisseurs. Et puis, il y a le Tier 1 qui est aussi là et avec lequel nous allons très rapidement engager les discussions.

- Avez-vous une estimation sur un potentiel d’investissement ?

- Plusieurs dizaines de milliards de dollars.

- Peut-être un mot de la fin, si vous deviez résumer l’Offre Maroc en deux ou trois mots... 

- Au risque de me répéter, c’est un vrai Game changer pour le développement socio-économique du pays. C’est la mise en œuvre d’une Vision Royale qui ne s’est jamais trompée et a toujours fait les bons choix. On y va donc en toute confiance.

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