Les réponses aux questions fréquentes sur la réforme des études médicales

Pourquoi une réduction de la durée des études médicales ? Quelle est la valeur du nouveau diplôme de 6 ans ? Six années sont-elles suffisantes pour bien former un médecin ? De nombreuses questions se posent depuis l'adoption du nouveau cursus de formation en médecine. Dans cet article, nous résumons les points essentiels à retenir de la réforme des études médicales.

Les réponses aux questions fréquentes sur la réforme des études médicales

Le 23 février 2024 à 13h46

Modifié 23 février 2024 à 16h18

Pourquoi une réduction de la durée des études médicales ? Quelle est la valeur du nouveau diplôme de 6 ans ? Six années sont-elles suffisantes pour bien former un médecin ? De nombreuses questions se posent depuis l'adoption du nouveau cursus de formation en médecine. Dans cet article, nous résumons les points essentiels à retenir de la réforme des études médicales.

La réduction de la durée de la formation en médecine adoptée en 2022, qui est passée de 7 à 6 ans, fait des remous auprès des futures blouses blanches depuis quelques semaines. Ces derniers sont en boycott ouvert depuis maintenant deux mois.

Les étudiants en médecine ont émis plusieurs demandes, comme l'élargissement des terrains de stage, la préparation du 3e cycle (spécialité), la clarification du statut des résidents... des questions auxquelles les deux ministres de tutelle assurent avoir répondu.

Alors qu'ils s'opposent principalement à l'application du nouveau cursus réduit à 6 ans, Abdellatif Miraoui et Khalid Ait Taleb ont été sans ambiguïté sur le sujet. La décision n'est plus sujet à débat ou surenchères, ont affirmé les ministres de l'Enseignement supérieur et de la Santé dans le cadre d'une conférence de presse conjointe, organisée le jeudi 22 février, autour des nouveautés de la situation que connaissent les facultés de médecine et de pharmacie.

Ce qu'il faut retenir de la réforme des études médicales

Initiée dans le cadre de la réforme des études médicales, la réduction de la durée de formation en médecine a été officialisée en mars 2023. Le nouveau cahier des charges pédagogique relatif aux études en médecine fixe désormais la durée de formation au diplôme de docteur en médecine à 6 ans. Seuls les étudiants inscrits en 5e, 6e et 7e année au titre de l’année universitaire 2022-2023 resteront soumis à l’ancien cahier des charges pédagogique.

De nombreuses questions se posent depuis l'adoption du nouveau cursus réduit à 6 ans. Nous résumerons ainsi, dans les lignes qui suivent, les points essentiels à retenir de la réforme des études médicales.

- Pourquoi une réduction des années de formation de 7 à 6 ans ?

La réduction de la durée de formation de 7 à 6 ans constitue, de l’avis de tous les experts, un réglage nécessaire, voire vital, afin d’améliorer significativement la qualité de l’offre pédagogique et de neutraliser les défaillances du système ancien, pauvre en contenu et riche en temps mort.

- Est-ce que le nouveau diplôme en 6 ans a la même valeur que l’ancien ?

La réponse est OUI. Il a la même valeur morale, scientifique et juridique. Le contenu pédagogique reste le même surtout que le benchmark de 6 ans est pratiqué dans la grande majorité des autres pays, y compris européens.

- Est-ce que la médecine de famille deviendra une spécialité ?

La réponse est NON. Il s’agira, pour la nouvelle 6e année, de modules de renforcement non obligatoires, qui ne seront pas sanctionnés par un examen classique. La seule évaluation sera celle des examens cliniques.

- Qu’en est-il de l’internat ?

L’internat sera maintenu, avec la possibilité pour l’étudiant de passer le concours d’internat ou non. Le maintien de l’internat trouve sa justification dans la nécessité de recruter par la suite des enseignants de qualité. Même les étudiants qui n’ont pas passé l’internat, mais qui s’avèrent brillants et désirent enseigner par la suite, bénéficieront des passerelles entrantes leur permettant de passer les concours d’enseignement.

- Y aura-t-il des avantages financiers pour les étudiants de 6e année dans sa nouvelle version ?

La réponse est OUI, puisque les indemnisations de la nouvelle 6e année seront égales à celles de la dernière année de l’ancien système.

Issue après la soutenance, nouveau statut de résident et statut financier 

- Quelle sera l’issue immédiate après la soutenance à 6 ans ?

Le lauréat aura la possibilité d’être recruté par l’Etat immédiatement après la soutenance selon l’indice 509, avec la possibilité de passer le concours de résidanat à tout moment et de quitter le poste de généraliste sans condition.

- Qu’en est-il de l’année de transition ?

Pour l’année de transition et de chevauchement entre les deux promotions de l’ancien et du nouveau système, seront mises en place toutes les mesures d’accompagnement, à savoir la possibilité pour l’étudiant d'opter pour un sujet de thèse dès la 5e année, l’augmentation significative des postes offerts de résidanat par la suite, et la facilitation des procédures de soutenance.

- Est-ce qu’il y a eu des mesures améliorant significativement le statut de résident dans le nouveau système ?

La réponse est OUI. Il s’agira d’une contractualisation généralisée et unifiée pour tous les résidents, avec la suppression du bénévolat et la réduction de la durée du contrat de 8 ans à 3 ans. Le médecin spécialiste aura la possibilité de prolonger son contrat sur sa demande, après la fin des trois ans.

- Et le statut financier ?

Le résident bénéficiera de l’indice 509, avec tous les avantages qui l'accompagnent.

- La décision d’élargir les terrains de stage et d’augmenter le nombre de nouveaux inscrits en médecine, médecine dentaire et pharmacie a-t-elle été arbitraire ?

La réponse est NON. Le choix et l’intensité de la massification ont été faits en concertation avec l’ensemble des facultés et universités. L’augmentation du nombre d'inscrits a été assortie d’une feuille de route claire et d’un contrat-programme mettant à la disposition des facultés tous les moyens humains et logistiques nécessaires. Quant à l’extension des terrains de stage, elle obéit à un planning précis à l’horizon 2030 et à un cahier des charges strict afin de garantir une offre pédagogique au moins égale à celle disponible actuellement.

Miraoui et Ait Taleb sifflent la fin de la récréation

Après le maintien du boycott par les étudiants en médecine, les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé ont tenu une conférence de presse pour clore le débat : ils ont annoncé le jeudi 22 février la fin du 1er semestre. Une session de rattrapage des examens partiels est prévue d'office pour la fin de l'année.

Il y avait eu auparavant des sessions de dialogue où "le gouvernement a fait preuve d'écoute et de flexibilité, mais cette flexibilité a atteint un niveau où nous ne pouvons laisser dépasser les lignes rouges, et plus de surenchères", a affirmé Khalid Ait Taleb. "C'est un sujet qui relève de la souveraineté de l'Etat".

Abdellatif Miraoui a pour sa part confirmé : "Malgré le communiqué conjoint des deux ministères de tutelle du 16 février, les étudiants ont continué de boycotter les examens. Il est inadmissible aujourd'hui pour l'Etat de croiser les bras face à ce gaspillage du temps universitaire qui impactera négativement les projets de réforme de la Santé. Après l'épuisement de toutes les solutions réalistes pour convaincre les étudiants de l'importance de la poursuite de leurs études... et puisque le gouvernement a affiché, durant les différentes sessions du dialogue avec les étudiants, ses bonnes intentions, et a annoncé plusieurs acquis à leur profit, il est impératif aujourd'hui d'aller de l'avant et de ne pas compromettre l'avancement des réformes en cours".

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