Études médicales : Miraoui et Ait Taleb sifflent la fin de la récréation

Après le maintien du boycott par les étudiants en médecine, les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé ont tenu une conférence de presse pour clore le débat : ils ont annoncé ce jeudi 22 février la fin du premier semestre. Une session de rattrapage des examens partiels est prévue d'office pour la fin de l'année.

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Études médicales : Miraoui et Ait Taleb sifflent la fin de la récréation

Le 22 février 2024 à 19h06

Modifié 22 février 2024 à 19h34

Après le maintien du boycott par les étudiants en médecine, les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé ont tenu une conférence de presse pour clore le débat : ils ont annoncé ce jeudi 22 février la fin du premier semestre. Une session de rattrapage des examens partiels est prévue d'office pour la fin de l'année.

  • Les deux ministres confirment le cursus à 6 ans et la fin du premier semestre.
  • "Nous assumons aujourd'hui notre responsabilité politique face à cette situation. La décision de réduction de la durée de la formation est irréversible".
  • "Il est inadmissible pour l'Etat de croiser les bras face à ce gaspillage du temps universitaire"0

Abdellatif Miraoui et Khalid Ait Taleb ont été clairs et sans ambiguïté. Le cursus des études en médecine passera à 6 ans. La décision n'est plus sujet à débat ou surenchères, affirment les ministres de l'Enseignement supérieur et de la Santé dans le cadre d'une conférence de presse conjointe, organisée ce jeudi 22 février, autour des nouveautés de la situation que connaissent les facultés de médecine et de pharmacie.

Il y avait eu auparavant des sessions de dialogue où "le gouvernement a fait preuve d'écoute et flexibilité, mais cette flexibilité a atteint un niveau où nous ne pouvons laisser dépasser les lignes rouges, et plus de surenchères", affirme Khalid Ait Taleb. "C'est un sujet qui relève de la souveraineté de l'Etat", poursuit-il.

Abdellatif Miraoui confirme : "Malgré le communiqué conjoint des deux ministères de tutelle du 16 février, les étudiants ont continué de boycotter les examens. Il est inadmissible aujourd'hui pour l'Etat de croiser les bras face à ce gaspillage du temps universitaire qui impactera négativement les projets de réforme de la Santé. Après l'épuisement de toutes les solutions réalistes pour convaincre les étudiants de l'importance de la poursuite de leurs études... et puisque le gouvernement a affiché, durant les différentes sessions du dialogue avec les étudiants, ses bonnes intentions, et a annoncé plusieurs acquis à leur profit, il est impératif aujourd'hui d'aller de l'avant et de ne pas compromettre l'avancement des réformes en cours".

Les étudiants en médecine qui ont boycotté les examens passent au rattrapage 

Il ajoute que "compte tenu des points cités, le gouvernement a décidé :

- D'abord, en ce qui concerne le premier semestre de cette année : les examens du premier semestre ont été programmés à deux reprises par chacune des facultés. Eu égard au temps gaspillé (l'équivalent de deux mois), les résultats du premier semestre seront annoncés après la fin des examens. Ainsi, le premier semestre prend fin. Une session de rattrapage de ce semestre sera organisée à la fin de l'année universitaire.

- À propos du deuxième semestre : nous annonçons que les cours et les stages hospitaliers relatifs au deuxième semestre débuteront directement après la fin des examens du premier semestre. Les étudiants concernés doivent rejoindre les terrains de stage directement après la publication des listes de répartition des services d'affectation. En cas d'accumulation de trois absences, le stage ne sera pas validé".

Rappelons que, selon la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie du Maroc, la nouvelle session des examens partiels, programmée courant février, a été boycottée avec succès dans l'ensemble des facultés de médecine et de pharmacie du pays. Seuls les étudiants étrangers ont passé les examens. Dans le cas de la ville de Rabat, les examens ont été prévus pour cette semaine.

Les ministères de tutelle restent fermes sur la réduction de la durée de la formation en médecine  

"Ces mesures ont été initiées après avoir constaté que le dialogue avec les étudiants n'a mené nulle part. Nous assumons aujourd'hui notre responsabilité politique face à cette situation. La décision de réduction de la durée de la formation est irréversible. Je rassure les parents d'élèves que ces derniers décrocheront un diplôme de docteur en médecine au même titre que les promotions précédentes. Le gouvernement sera strict avec tout comportement contraire à l'éthique (incitation à la violence, diffamation...) et ne sera pas indulgent avec les personnes qui terrorisent les étudiants et les empêchent de poursuivre leurs études", poursuit le ministre.

Abdellatif Miraoui juge que les portes du gouvernement ont toujours été ouvertes au dialogue, dans le but de trouver des solutions collectives et d'éviter de gaspiller l'année universitaire. Il s'est arrêté à l'occasion de la conférence de ce jeudi sur l'évolution de la situation que connaissent aujourd'hui les facultés de médecine et de pharmacie, depuis l'annonce par les étudiants du boycott en décembre 2023.

Miraoui fait savoir que pas moins de 14 réunions ont été tenues avec les représentants des étudiants, en présence des doyens des facultés, entre décembre dernier et ce mois de février. Parmi les points éclaircis au cours de ces réunions, le ministre a cité :

- la présentation de l'état d'avancement de la réforme pédagogique ;

- la présentation des mobiles qui justifient la réduction de la durée de la formation en médecine de 7 à 6 ans, qui s'inscrit dans le cadre des efforts fournis pour l'amélioration de la formation médicale, et fait suite à une étude et à une évaluation en interne des formations en médecine, par une commission composée d'experts. "Nous rassurons l'opinion publique, les étudiants ainsi que leurs parents, que l'adoption des 6 ans préserve la valeur morale et scientifique de ce diplôme, au niveau national comme international et qu'elle n'impacte aucunement la qualité de la formation" ;

- la prochaine programmation de l'élargissement des terrains de stage à travers l'intégration des hôpitaux provinciaux et locaux, ainsi que les centres de santé, par le biais des groupements sanitaires territoriaux, en se basant sur des critères pédagogiques qui garantissent la qualité de la formation et de l'encadrement pour l'adoption des terrains de stage hospitaliers et la mobilisation de ses superviseurs, et ce, par des commissions régionales communes pour la gestion de la formation dans les métiers de la Santé qui seront établies sur décret ;

- le renforcement de l'encadrement médical relatif aux stages hospitaliers, avec l'appui du staff médical des hôpitaux provinciaux et locaux et du staff médical des centres de santé, à travers la supervision des stages des étudiants, en coordination avec les encadrants parmi les professeurs. Création dans ce sens de la mission "superviseur des stages" sur décret ;

- le rôle des simulations et de la télémédecine intégrée, pour la première fois, dans l'ensemble des facultés de médecine, médecine dentaire et de pharmacie au Maroc ;

- l'avancement de la réforme du troisième cycle (spécialité) et des changements qui concerneront la situation réglementaire des résidents ;

- la prise en considération des revendications des étudiants.

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