Affaire “Escobar”, leadership, financement, avenir du PAM: Fatima Ezzahra Mansouri répond à Médias24

Après le renouvellement des instances du PAM, Fatima Ezzahra El Mansouri revient pour Médias24 sur l’organisation du 5e congrès, qui l’a désignée coordinatrice principale, avant de préciser le fonctionnement et le programme de sa formation et d’évoquer son avenir politique et celui du parti du Tracteur.

Affaire “Escobar”, leadership, financement, avenir du PAM: Fatima Ezzahra Mansouri répond à Médias24

Le 17 février 2024 à 14h49

Modifié 17 février 2024 à 15h04

Après le renouvellement des instances du PAM, Fatima Ezzahra El Mansouri revient pour Médias24 sur l’organisation du 5e congrès, qui l’a désignée coordinatrice principale, avant de préciser le fonctionnement et le programme de sa formation et d’évoquer son avenir politique et celui du parti du Tracteur.

Quelques jours après la clôture du 5e congrès du Parti Authenticité et Modernité, la coordinatrice principale du triumvirat, qui a succédé au secrétaire général sortant, répond à plusieurs questions d’actualité sur le mode de désignation de la nouvelle direction collégiale, son pouvoir supposé ou réel, l’actualisation du programme du PAM, l’affaire dite du Malien qui a éclaboussé le parti, l’origine de son financement, sa relation avec le PJD, ses valeurs et son avenir politique.

Au cours de cet entretien, Mme El Mansouri a des accents de leader, de l'assurance, n'éludant aucune question. Entre les lignes, elle a le ton du vrai chef de parti, direction collégiale ou pas.

Médias24 : Est-ce le bureau politique qui a proposé les trois noms du collège de direction ?

Fatima Ezzahra El Mansouri : Non. En réalité, il y a eu un débat en interne sur la façon de faire les choses différemment, et surtout de donner plus de valeur au projet et non aux personnes.

Ces dernières années, nous sommes malheureusement souvent allés sur le champ politique au détriment des projets politiques alors que le débat n’était pas là.

Direction collégiale: Il y a eu des résistances

Il faut reconnaître qu’il y a eu des résistances au sein du PAM. Certains n’étaient pas favorables à l’idée d’une direction collégiale et voulaient rester sur un scénario classique.

Mais au fur et à mesure des débats, des noms de la génération PAM se sont imposés, notamment ceux de militants qui n’avaient jamais fait de politique et ont su se faire une place au sein du parti.

Il m’a été demandé par les jeunes d’en faire partie. Il faut préciser cependant que les trois noms des nouveaux membres de la direction ont été choisis par un consensus général.

En effet, à l’issue d’un débat ouvert qui a eu lieu dans le cadre d’une commission qui a adopté ses préférences au cours d’une plénière au congrès, les noms de la direction collégiale se sont imposés.

- Pourquoi avoir fait valider la désignation du collège par consensus et non par un vote ?

- Il y a eu consensus au sein du Conseil national pour cette composition, d’autant que personne n’a souhaité se présenter alors que les candidatures étaient libres jusqu’à la dernière minute.

Faut-il rappeler que lors de notre précédent congrès, cinq candidats s’étaient présentés? Et il n’y a donc pas de règle, parce qu’en réalité, c’est à qui souhaite de se porter candidat de faire campagne.

- Une question que tout le monde se pose : êtes-vous la véritable patronne du PAM ?

- Absolument pas. Nous souhaitons d’ailleurs sortir de ce schéma pour travailler comme un collège, avec une répartition des tâches qui va se préciser au fur et à mesure des bureaux politiques.

En fonction des attentes des militants et de ce que nous avons fait, nous nous répartirons la tâche.

Maintenant, il est vrai que je suis la coordonnatrice de ce collège, qui a été élu par notre Conseil national, parce qu’il faut bien que quelqu’un interagisse avec les institutions.

C'est le collègue qui représentera le parti dans les réunions de la Majorité!

- Justement, qui représenterait le parti lors des réunions de la majorité ?

- Le collège, parce qu’en règle générale, ce n’est jamais une personne qui représente le parti, mais plusieurs ou toute personne que le parti jugera utile en fonction de l’ordre du jour de la réunion.

- Vous n’avez pas discuté du programme du PAM et de ses priorités lors du congrès ?

- Bien entendu qu’ils ont été discutés pendant plusieurs heures au sein d’une commission avec un débat d’une très grande qualité sur cette feuille de route présentée par Ssi Ahmed Akhchichine, désigné pour mettre en place dans les prochains jours une académie.

Elle aura une double mission, qui sera d’abord celle de préciser, au travers d’un think tank, le projet du PAM.

Une charte éthique

Il serait trop facile de vouloir revenir à notre programme de départ de 2008.

Sachant que les défis et enjeux de 2024 ne sont pas les mêmes que ceux de 2008 [l’année de création du parti, ndlr], il faudra préciser et expliquer notre offre politique afin d’être lisible pour les Marocains.

Deuxio, la formation des élites politiques, qui constitue selon moi un chantier prioritaire, sera annoncée lors de la première réunion de notre bureau politique, qui mettra en place un comité chargé de rédiger et d’adopter une charte éthique qui devra s’imposer à l’ensemble de nos militants.

La troisième priorité de notre programme, qui est un peu le dénominateur commun du collège, sera de recréer la dynamique du Mouvement de tous les démocrates (MTD), qui avait précédé notre création.

En dehors de nos militants, nous percevons dans les séances d’écoute une lassitude croissante chez les Marocaines et les Marocains ; nos partis réfléchissent entre eux et ne soumettent pas leurs réflexions aux citoyens et citoyennes.

Partant de ce constat, nous voulons être dans une démarche citoyenne dans les mois à venir.

- Vous allez soumettre vos propositions aux citoyens, qui pourront éventuellement les enrichir ?

- Oui, en les écoutant pour voir quelles sont leurs attentes et mieux cerner leur malaise et leur mal-être afin de voir comment nous pourrons résoudre toutes leurs problématiques de la vie quotidienne.

- Avec des sondages ?

- Plutôt avec des rencontres citoyennes.

Il n'y a pas que la problématique du PAM qui a généré cette crise

- Pourquoi avoir dit que la scène politique était en crise alors que c’est le PAM qui est éclaboussé par l’affaire Naciri-Bioui ?

- Parce qu’il n’y a pas que la problématique du PAM qui a généré une crise.

Il existe en effet un mécontentement croissant de nos concitoyens à l’égard de leur classe politique et qui s’exprime à travers les réseaux sociaux et les articles dans la presse.

Les partis sont en décalage par rapport aux attentes de la jeunesse

En dehors de ce malaise, il y a tout de même une crise. Plusieurs études récentes montrent que notre jeunesse, qui ne vote pas et n’adhère pas aux partis politiques, est complètement en décalage avec la classe politique.

Ensuite, lorsque Sa Majesté adresse, à l’occasion des 60 ans de l’institution parlementaire, un message disant que la classe politique doit assumer ses responsabilités et se remettre en question, je pense que cet appel du Souverain ne doit pas être négligé.

En parlant de crise, je me dois de rappeler qu’il n’y a pas uniquement l’affaire dite Escobar du Sahara, mais également l’ensemble des affaires que l’on voit aujourd’hui éclater dans le champ politique, avec de nombreux élus de tous les partis qui sont poursuivis par la justice.

Le champ politique a imposé ses règles au PAM alors que le PAM était venu venu pour imposer ses règles au champ politique

Tout le monde doit être en mesure d’assumer ses responsabilités et d’évaluer ses erreurs, notamment de dire à quel moment le champ politique a imposé ses règles au PAM alors que ce dernier était initialement venu pour imposer ses propres règles au champ politique.

Le PAM a fait un premier travail lors du congrès de 2020, avec l’appel de l’avenir..

Aujourd’hui, nous devons poursuivre ces grands chantiers qui sont nécessaires pour la démocratie.

L'affaire Escobar

- Quid de l’affaire Escobar et de votre parti ?

- Cette affaire n’a rien à voir avec le PAM ; elle ne concerne que deux personnes sur un total de 40.000 militants, 6.000 élus, 325 présidents de communes et 87 parlementaires.

Les accusations portées n’ont aucun lien avec la gestion de notre parti ; ces personnes, qui ont été soumises au contrôle interne, ont fait l’objet d’un consensus de l’ensemble des partis qui ont voté pour eux à Casablanca et à Oujda.

Avant que le PAM n’accepte leur candidature et que d’autres partis politiques ne votent pour eux, les accusés avaient déposé auprès des autorités leur dossier, qui comportait un casier judiciaire vierge.

- En parlant de moralisation de la vie politique, pour quelle raison Ahmed Touizi, le chef de votre groupe au Parlement, qui est poursuivi par la justice, n’a-t-il pas été suspendu par vos instances ?

- Ahmed Touizi fait l’objet d’une plainte qui a été déposée par une association locale et n’est pas le fruit de poursuites engagées par le ministère de l’Intérieur ou par la Cour des comptes.

De plus, nous croyons en la présomption d’innocence, qui est un principe sacro-saint à respecter, car dans notre pays, n’importe qui peut lancer des accusations même sur des faits non avérés.

Ensuite, nous attendons d’avoir un soubassement juridique avec la rédaction d’une charte éthique qui décidera qui peut assumer des responsabilités au sein du parti et qui ne peut pas en assumer.

- Les choses seront-elles plus claires lorsqu’il y aura une charte éthique ?

- Nous allons mettre en œuvre un contrat social, comme une loi qui régulera la relation entre les élus et le parti.

D’ici là, nous ne pouvons pas décider qui mérite et qui ne mérite pas d’occuper des fonctions car on ne peut pas se substituer à la justice.

En revanche, une fois que nous ferons adopter, par l’ensemble des membres du parti, cette charte d’éthique par le Conseil national, elle sera applicable à l’ensemble des militants.

- Parlons du fonctionnement de votre parti. Doù provient l’argent qui finance le PAM ?

- Il y a d’abord les financements de l’État, qui sont connus et qui sont les mêmes pour tous les partis politiques, notamment les subventions publiques dont le montant est lié aux résultats électoraux.

Et puis il y a les adhésions payantes des militants et les contributions des parlementaires et des responsables du parti. J’y contribue à plus d’un titre, en tant que ministre et en tant que maire.

Pour tout vous dire, il y a eu une grille paritaire de contributions pour éviter la prédominance d’une personne dans une région.

Bien entendu, les militants qui ont plus de moyens se proposent de financer, totalement ou partiellement, un événement, comme cela a été le cas du 5e congrès, qui a connu plusieurs donateurs.

Nos finances sont propres

- Certains de vos détracteurs avancent que le PAM est financé par les deniers du trafic de drogue...

- (Rires) Ce n’est pas la réalité. Que ce soit à Oujda ou Casablanca [villes des deux accusés emprisonnés dans le cadre de l’affaire dite Escobar, ndlr], nos finances sont propres.

Ainsi, le siège d’Oujda et le terrain de Casablanca où a été construit notre siège ont été payés par les finances du parti. Mais si des personnes ont financé leur campagne électorale, c’est leur responsabilité, pas la nôtre.

- Vous dites ça par rapport aux récents propos d'un SG de parti politique ?

- Je ne veux pas répondre à ses accusations ridicules ; je considère que c’est de la surenchère politique et qu’il est temps de dépasser ce genre de débats et d’accusations stériles.

Cela dit, si ce monsieur a des preuves, qu’il les communique à la justice afin qu’elle puisse se pencher sur ses accusations.

- Est-il vrai que le 5e congrès a été financé par la famille Abou Ghali ?

- Absolument pas. Nous avons d’ailleurs un rapport financier qui permet de tracer l’origine de chaque contribution.

De mémoire, Ssi Abou Ghali a contribué au même titre que l’ensemble des parlementaires, et pour tout vous dire, sa contribution a été inférieure à la mienne.

- Combien de militants avez-vous recensés ?

- Environ 40.000, mais je considère que c’est encore très insuffisant et qu’il y a un véritable travail à faire pour séduire les jeunes qui, aujourd’hui, sont complètement déconnectés du champ politique.

Notre priorité sera donc d’aller dans les universités pour aller vers cette génération qui doit garder confiance en son pays et ses institutions.

Nous visons 60.000 à 80.000 adhérents

- Pour arriver à combien d’encartés ?

- 60.000 voire 80.000 pourquoi pas. Il faut être ambitieux dans la vie.

- Quelles sont les principales dépenses de votre parti ?

- Les salaires de nos fonctionnaires.

- C’est tout ?

- M. Ouahbi a fait un formidable travail d’acquisition, parce qu’à un moment, dans tous les partis, c’étaient les militants qui payaient les redevances ou les loyers du siège de leur parti.

Et dès qu’ils étaient mécontents, ils ne payaient plus. C’est pourquoi nous avons fait en sorte que notre parti puisse garder ses locaux dans tout le Maroc en les acquérant.

En dehors de ces dépenses, il y a les événements que nous organisons, le Congrès des femmes, le Congrès des jeunes ainsi qu’un certain nombre de rencontres.

- Combien d’employés permanents a le PAM ?

- Tout ce que je sais, c’est que nous avons une masse salariale importante.

- Une cinquantaine ou une centaine ?

- Plus encore, car la masse salariale est de 650.000 dirhams.

- Sachant que certains observateurs politiques continuent d’affirmer que votre parti a été créé pour contrecarrer le PJD, seriez-vous prêts à gouverner avec lui ?

- A aucun moment, même au départ, nous n’avons été créés pour combattre un parti politique.

Il est vrai cependant que nous avons toujours dénoncé l’exploitation religieuse dans le champ politique car nous considérons que le religieux est un dénominateur commun entre tous les Marocains, et nous avons l’institution de Amir El Mouhminine, qui est à la fois la force et l’exception de ce pays.

Si nous devons débattre de quelque chose, ce n’est pas de ce dénominateur commun, mais plutôt des problématiques des Marocains pour contribuer au développement émergent continu du pays.

Cela dit, nous continuerons à lutter contre toute forme d’exploitation religieuse et toute forme d’obscurantisme.

- Si l’occasion se présentait, seriez-vous prête à gouverner avec ce parti ?

- Ce n’est pas la décision d’une personne mais celle de nos instances.

Pour avoir présidé pendant deux mandats le Conseil national de notre parti, j’ai suffisamment de respect pour cette instance pour laisser la parole aux militants du parti.

Mais de toutes les manières, la question ne se pose pas aujourd’hui car les défis sont énormes. .

Nous traversons notamment une sécheresse terrible qui a un fort impact économique et social ; nous nous devons donc en priorité de trouver des solutions.

De plus, étant en charge aujourd’hui d’un chantier colossal qui garantit un droit constitutionnel des citoyens, à savoir le droit au logement, je me dois de travailler d’arrache-pied pour que ce programme fonctionne.

Notre quotidien est émaillé de problématiques à résoudre, à l’instar de notre système éducatif qui doit devenir plus performant en termes de formation des élites, et pour mettre en œuvre de manière efficace le grand chantier royal de la protection sociale afin qu’il ne soit pas juste une lettre d’intention et qu’il ait un véritable impact sur nos concitoyens.

Voilà les vraies préoccupations des Marocains, et je pense sincèrement que nous sommes suffisamment responsables pour être à la hauteur de ces défis.

- Que pensez-vous du secrétaire général du PPS, qui a expliqué à Médias24 que son parti considérait que la démocratie était en danger, en raison des pratiques indignes qui avaient prévalu sur le champ politique à l’issue de la dérive née de la création d’un nouveau parti en 2008 ?

- C’est son avis. Ce n’est pas la lecture des Marocains, qui ont attribué à notre parti plus de 6.000 élus dont de nombreux parlementaires et présidents de communes.

En effet, le PAM a été une vraie force de propositions novatrices qui a fait confiance aux jeunes et aux femmes dès 2009 et a su recréer le débat politique qui était en dormance.

Pour moi, la création du PAM a été une idée merveilleuse qui, à un moment, a voulu faire son entrée dans la course aux élections et a déprimé le reste des partis politiques qui se sont sentis menacés.

Enfin, le PPS n’a jamais été empêché de défendre ses avis à cause de la création de notre parti, qui n’a jamais cherché à être le parti unique.

En réalité, le PAM est l’émanation d’une crise politique avérée après le taux d’abstention historique des élections de 2007, qui a sonné comme un désaveu de la politique par les Marocains.

C’est d’ailleurs ce qui nous a poussés à créer un parti ouvert à de nouveaux cadres dont de nombreux jeunes et de nombreuses femmes.

- Vous voulez dire que le PAM n’a pas représenté un danger pour la démocratie marocaine, mais plutôt pour les autres partis politiques qui ont finalement perdu des sièges ?

- Le vrai danger pour la démocratie, c’est l’incohérence politique.

- En termes de valeurs, de quel parti êtes-vous la plus proche ?

- Aujourd’hui, la politique a changé dans le monde ; il n’y a plus vraiment d’idéologies.

Il est vrai cependant que j’ai toujours eu une sensibilité sociale très poussée qui m’a incitée à m’investir en politique.

Je me sens en effet redevable vis-à-vis de mon pays et de nos concitoyens qui, à chaque épreuve, par leur résilience et leur sens de la solidarité, nous obligent et nous apprennent l’humilité.

Par mon mandat local qui me permet d’être proche des citoyens, je suis souvent amenée à croiser des personnes en souffrance à qui je dois apporter des solutions d’urgence.

Egalité dans l'héritage: il y a des solutions

- Concernant la réforme de la Moudawana, en tant que femme, ministre, présidente de municipalité, êtes-vous en faveur d’une égalité parfaite dans l’héritage ?

- Je pars du principe que l’égalité parfaite est un idéal vers lequel il faut tendre.

C’est un idéal atteignable mais il faudra beaucoup d’audace et de courage, sans pour autant froisser notre société séculaire, qui a ses traditions et s’appuie sur un texte coranique.

Il faut donc oser car il existe des solutions, tout en respectant la vocation collective de ce pays.

- Quel est votre modèle de société ?

- Le modèle marocain qui a su préserver son identité entre authenticité et modernité.

Ce n’est pas un jeu de mots, mais l’association réelle de deux concepts qui semblent difficiles à mettre en commun.

Le Maroc parvient pourtant à les concilier en préservant son histoire et sa religion.

Mais avec ça, nous n’avons pas peur d’oser le renouveau et d’aller vers un choix démocratique qui a encore, il est vrai, besoin de mûrir avec un renforcement de l’État de droit.

Tout cela constitue la modernité de notre pays dont la société est riche de valeurs, d’histoire, de sens, et qui a toujours été dans la modération et la pondération.

Nous ne sommes pas un peuple de révolutionnaires mais de réformistes, car c’est comme cela que l’on réussit à atteindre notre stabilité grâce à un souverain éclairé, qui est à la fois le garant de ces traditions, de ces valeurs, mais aussi le garant d’un État de droit.

En fait, je pense que l’exception marocaine n’est pas juste une expression ; c’est une réalité...

- ... qui est perfectible ?

- C’est bien pour cette raison que nous nous sommes engagés en politique.

Parce que soit l’on reste en dehors, on observe, on critique ; soit on y va et on se dit que l’on veut être ce petit grain de sable qui contribuera au changement attendu.

Mais il serait malhonnête de dire que le Maroc n’a pas évolué. Les conditions de vie des Marocains se sont beaucoup améliorées ; il commence à y avoir une classe moyenne qu’il faut préserver et renforcer.

Au cours des vingt dernières années, il y a eu une véritable évolution dans nos villes et nos campagnes.

- Votre parti vise-t-il la première place en 2026 ?

- Il n’y a aucun parti qui ne vise pas la première place, mais nous ne courons pas non plus un marathon.

Le PAM ne vise pas la première place pour la première place, mais parce qu’il a un projet de société à défendre.

- Et dans cette éventualité, seriez-vous prête à assumer la fonction de chef du gouvernement ?

- Nous n’en sommes pas encore à cette échéance électorale. Croyez-moi, c’est très loin de mes préoccupations actuelles.

S'il devait y avoir remaniement, nous pensons qu'il n'y a aucune raison que Ssi Ouahbi ne reste pas au gouvernement

- En cas de remaniement ministériel, Abdellatif Ouahbi restera-t-il au gouvernement ?

- S’il devait y avoir un remaniement qui est de la seule compétence de Sa Majesté, sur proposition du Chef du gouvernement, notre parti pense qu’il n’y a aucune raison que Ssi Ouahbi ne reste pas.

Il travaille sur des chantiers colossaux du Code pénal et de la Moudawana que tous les Marocains attendent.

Je pense donc qu’il est à même de porter ces projets d’envergure et que sa place est au gouvernement.

C’est un bon ministre de la Justice, qui a certes pu commettre quelques erreurs comme toute personne qui travaille.

- Comment jugez-vous votre première expérience gouvernementale ? Qu’a apporté le PAM ?

- Je suis très fière du travail de nos ministres PAM, qui ont montré leur expérience politique et sont à même de clarifier devant les Marocains leurs choix au sein de leurs ministères respectifs.

Ils incarnent très bien l’image du parti, avec trois femmes ministres et quatre hommes ministres.

- Allez-vous mettre en œuvre un plan d’action pour insuffler un nouveau souffle au PAM ?

- Bien sûr. Ce sera le rôle du bureau politique qui va s’atteler dès cette semaine à travailler sur une feuille de route claire et précise.

- Comment voyez-vous l’avenir du parti ?

- Comme il est depuis le début : en constante progression et évolution.

Notre force, c’est que nous n’avons pas le complexe de dire que nous avons mal fait et que l’on va faire différemment et mieux à l’avenir.

Et ce qui est rassurant, c’est qu’au fur et à mesure de son évolution, qui honore le champ politique marocain, les citoyens lui ont fait confiance en lui accordant 87 sièges de parlementaires.

- Vous pensez qu’il est là pour durer ?

- Comme nous ne réfléchissons pas avec la logique d’un parti politique qui veut arriver premier à tout prix et à n’importe quel prix, le PAM est là pour durer et pour faire l’histoire.

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