Un renchérissement des prix des semences se fait ressentir, apprend Médias24 auprès d'un responsable au sein de l'Association des producteurs de pomme de terre du Maroc, affiliée à la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d'exportation des fruits et légumes (FIFEL).

"Il y a des semences de pommes de terre qui atteignent aujourd'hui jusqu'à 35 DH/Kilo. Les changements climatiques ont engendré un affaiblissement de la production de ces intrants (shortage) dans les pays producteurs qui livrent au Maroc (la Hollande, l'Ecosse, l'Allemagne, la Belgique, les pays nordiques et la France), ce qui s'est répercuté sur les prix. À cela s'ajoutent également la hausse des prix des carburants et des engrais, ainsi que le conflit russo-ukrainien, qui n'ont pas été sans conséquence sur les prix", explique notre interlocuteur.

Les producteurs marocains de pommes de terre se plaignent en outre de la spéculation sur les prix de vente des semences, précise notre source qui évoque "un commerce pas assez contrôlé".

"Il y a un certain nombre d'opérateurs qui achètent des stocks, les emmagasinent et puis spéculent sur leurs prix. Nous ne pouvons pas dire que ce sont les importateurs qui sont à l'origine de cette spéculation, mais c'est plutôt le marché qui est informel. Et finalement, comme il y a une demande qui est beaucoup plus importante que l'offre, la spéculation trouve automatiquement sa place", note notre source.

Aucun risque de pénurie de pommes de terre pour le consommateur marocain

À notre question sur l'impact éventuel de la hausse des prix des semences, le responsable de l'Association des producteurs de pomme de terre du Maroc se montre rassurant. "La production de pommes de terre, au titre de cette année, s'annonce normale. Nous avons produit 1.300.000 tonnes de pommes de terre cette année. La production, que nous n'avons pas exportée en Afrique, est aujourd'hui disponible à des prix relativement bas. Il n'y pas de risque de pénurie pour le consommateur marocain".

Notre interlocuteur explique : "Si les quantités de semences de pommes de terre importées ne varient pas par rapport à l'année dernière, il n'y aura certainement pas de conséquences. Si, a contrario, l'importation en tonnage est moins élevée, les importateurs se rabattront, dans ce cas-là, sur de nouvelles variétés de semences, et se tourneront vers d'autres marchés".

Selon notre interlocuteur, le Maroc lancera prochainement un plan pour la production locale de semences de pommes de terre certifiées, qui viendra appuyer la méthode de multiplication des semences de pommes de terre importées, à laquelle recourent certains agriculteurs marocains.